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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 09:15
Les écologistes participent à la création de la Métropole du Grand Paris

Par EELV Île-de-France : Au lendemain de la séance d’installation de la Métropole du Grand Paris, nous revenons sur ce qu’est la nouvelle MGP, ses compétences, son bureau, ses éluEs écologistes et la ligne politique qu’ils entendent défendre, à travers le discours prononcé hier par Galla Bridier.

Qu’est-ce que la Métropole du Grand Paris ?

Le 1er janvier 2016, la Métropole du Grand Paris (MGP) a vu le jour. Cette nouvelle institution regroupe Paris, les communes des trois départements de la petite couronne, ainsi que sept villes de grande couronne. Pour gérer ces 7 millions d’habitants, la Métropole est subdivisée en 12 territoires d’au moins 300 000 habitants qui constitue des Établissements publics territoriaux (l’équivalent d’une intercommunalité).

Ce vendredi 22 janvier s’est tenu la première séance de la MGP, lors de laquelle a été élu le premier Président – Patrick Ollier, député-Maire de Rueil-Malmaison (LR) et l’ensemble du bureau composé de 20 vice-présidents issus de diverses sensibilités politiques.

Carte des territoires de la MGP

Quelles compétences et quels moyens pour la MGP ?

La MGP va progressivement prendre ses nouvelles compétences. Dès 2016, elle va s’occuper d’environnement et de développement économique, et ce n’est qu’à partir de 2017 qu’elle prendra les compétences logement et aménagement.

Les territoires, eux, s’occuperont de compétences plus locales mais néanmoins essentielles, comme le Plan local d’urbanisme, le plan climat ou l’action sociale.

En matière de finances, la MGP dispose d’un budget de 65 millions d’euros seulement – sans comparaison avec les 8 milliards d’euros qui constituent le budget de Paris – qui semble limité au regard de ses compétences. Surtout, elle ne prévoit pas de mécanisme de redistribution fiscale entre territoires riches et pauvres, alors que le projet initial entendait en faire un outil de rééquilibrage territorial.

Quelle représentation des écologistes ?

Les écologistes ont 8 élu-e-s parmi les 209 conseillers métropolitains.

  • Daniel Breuiller, maire d’Arcueil, élu 8e Vice-président de la MGP,
  • Michel Bourguain, maire de l’Île-Saint-Denis,
  • ainsi que 6 conseiller-e-s de Paris élu-e-s le 15 décembre 2015 au Conseil de Paris : David Belliard, Anne Souyris, Yves Contassot, Galla Bridier, Christophe Najdovski et Joëlle Morel.

Composition du bureau de la Métropole

Patrick Ollier, présidera l’institution métropolitaine avec un bureau composé de 20 membres, représentants toutes les sensibilités politiques : Anne Hidalgo (1ère VP), Gilles Carrez (2°), André Santini (3°), Patrick Braouezec (4°), Philippe Dallier (5°), Daniel Guiraud (6°), Michel Herbillon (7°), Daniel Breuiller (8°), Michel Leprêtre (9°), Laurent Lafon (10°), Georges Siffredi (11°), Luc Carvounas (12°), Eric Cesari (13°), Manuel Aeschliman (14°), Laurent Rivoire (15°), Séverine Maroun (16°), Olivier Klein (17°), Sylvain Berrios (18°), Daniel-Georges Courtois (19°) et Danièle Premel (20°).

Bien que numériquement peu représentés dans les instances métropolitaines, les écologistes entendent poursuivre le travail politique entamé depuis plusieurs années sur l’articulation entre les Villes, la Métropole et la Région.

Intervention de Galla Bridier le 22 janvier 2016

Intervention de Galla Bridier, conseillère métropolitaine écologiste de Paris, le vendredi 22 novembre 2016, au Palais d’Iéna

Mes chers collègues,

Nous vivons aujourd’hui un moment historique. J’exprime le vœu que dans 20 ans, celles et ceux qui nous succéderont dans cette nouvelle institution auront en mémoire ce jour capital pour notre Région.

J’ai ainsi une pensée pour les élus de tous bords qui depuis dix ans maintenant se battent pour renforcer les liens entre nos territoires. La création de Paris Métropole en 2009, quelques années après la conférence métropolitaine, a déjà été une pierre importante dans notre construction commune. Vous vous souvenez des longs et difficiles débats au Parlement au moment de la création de la Société du Grand Paris, ou plus récemment les lois MAPTAM et NoTRE. Toutes deux ont finalement permis de dessiner des contours, des modalités de gouvernance et des compétences progressives pour cette Métropole du Grand Paris.

Je veux aussi ici remercier sincèrement Monsieur le Préfet François Lucas et ses équipes pour l’important travail réalisé pendant la mission de préfiguration de la métropole en place depuis 2014.

Je suis particulièrement fière aujourd’hui de m’exprimer dans cet hémicycle. En tant qu’élue métropolitaine mais surtout en tant que citoyenne, je suis plus que jamais convaincue que nous devons faire vivre cette Métropole pour favoriser le vivre ensemble et améliorer la qualité de vie de ses habitantes et de ses habitants.

Nous sommes depuis 3 jours en dépassement des seuils de pollution.
À cet égard, le Plan climat air énergie métropolitain, une des premières compétences qui nous revient et que nous aurons la charge d’élaborer dès cette année, revêt une importance cruciale.
En effet, c’est au moins à l’échelle de notre Métropole que doit s’engager la transition énergétique de notre territoire, indispensable pour vivre mieux mais aussi pour créer des emplois qualifiés et non-délocalisables. Lutter contre la pollution de l’air et favoriser le développement des énergies renouvelables, améliorer la qualité de l’eau, mieux gérer nos déchets ou encore engager la bataille de la rénovation thermique des bâtiments, tels sont les combats que nous aurons à mener et qui devront se traduire dans un Plan climat énergie métropolitain ambitieux. Les élu-es écologistes de la Métropole seront mobilisés dans cette lutte pour améliorer la qualité de vie de toutes et tous. Urgences sociales et urgences environnementales se cumulent et se renforcent, il est de notre devoir de tout faire pour mener ces batailles de front.

L’enjeu de cette métropole est d’être un outil au service d’un territoire plus solidaire et plus équilibré. La compétence en matière d’aménagement que la Métropole adoptera progressivement et partagera avec les territoires qui la composent devra être prise à bras le corps. Il n’est pas acceptable que dans notre Région, 500 000 personnes attendent un logement social et que les projets de construction de logements soient bloqués ici ou là. Il n’est pas admissible que le cœur de notre agglomération concentre toutes les richesses alors que certains quartiers cumulent pauvreté, chômage et délabrement du cadre de vie sans qu’on les aide à développer leurs atouts trop souvent négligés.

Représenter le centre de la région la plus riche mais aussi la plus inégalitaire de France nous oblige à élaborer un projet métropolitain collectif et solidaire. Nous nous devons d’aboutir à un projet qui fasse sens et qui répond aux attentes immenses de nos concitoyennes et de nos concitoyens.
Pour cela, nous aurons besoin de volontés et de moyens. Une véritable péréquation devra être mise en place dans le temps afin de réduire les inégalités des territoires, entre les communes les plus aisées de notre Métropole et les communes les plus en difficultés.

Pour parvenir à ces objectifs, audacieux, je vous l’accorde, nous devrons faire nôtre la culture du consensus inhérente aux intercommunalités. Le respect de la diversité sociale et politique que nous représentons est primordial.
Nous n’avons plus de temps à perdre : la Métropole ne peut pas – ne doit pas – être un coup d’épée dans l’eau. Au nom des élu-es écologistes, je souhaite exprimer que les échanges ayant abouti à l’accord politique global visant à désigner Monsieur Patrick Ollier Président de notre métropole, 20 vice-présidents et 8 conseillers délégués nous amènent à penser que le fonctionnement de notre collectivité pourra permettre à chacune et chacun de trouver sa place. Nous voulons avoir confiance aujourd’hui en notre capacité à faire de nos différences un atout collectif d’enrichissement. C’est indispensable pour redonner foi en notre démocratie.

Notre Métropole doit aussi s’ancrer dans ses territoires et ses habitants doivent avoir voix au chapitre. Nous devrons tout faire pour les associer à nos prises de décisions par le biais d’un fonctionnement le plus participatif possible. Car il n’y aura pas de métropole sans les métropolitains !

Enfin, les écologistes continueront de travailler à réunir les conditions d’une élection au suffrage universel direct de notre assemblée dès 2020. Cette perspective nous semble être la meilleure des manières d’engager les citoyennes et les citoyens dans un projet collectif pour l’avenir. Cette élection serait aussi l’occasion de renforcer la parité et la diversité de notre institution qui, malheureusement, n’est pas aujourd’hui sa principale caractéristique..

Madame la maire de Paris, chers collègues, pour faire de cette Métropole une réalité, soyez assuré-es que vous trouverez les écologistes à vos côtés. Nous sommes prêts à mener ces batailles ensemble pour renforcer l’égalité des territoires, la démocratie locale, la transition écologique et par là-même améliorer le quotidien de nos concitoyennes et de nos concitoyens.
Je vous remercie.

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22 janvier 2016 5 22 /01 /janvier /2016 12:02
Carte des températures de décembre 2015, indexées par rapport aux plus chaudes et aux plus froides relevées depuis 1880.

Carte des températures de décembre 2015, indexées par rapport aux plus chaudes et aux plus froides relevées depuis 1880.

Par Pierre Le Hir pour Le Monde le 21 janvier 2016, http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/01/20/2015-la-plus-chaude-des-annees-et-de-loin_4850642_1652612.html?xtmc=2015_annee_la_plus_chaude&xtcr=1

L’annonce était pressentie. Elle est désormais officielle. L’année 2015 a été – et de loin – la plus chaude de l’histoire moderne. L’Agence océanique et atmosphérique américaine (National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA) et l’Agence spatiale américaine (National Aeronautics and Space Administration, NASA), qui tiennent toutes les deux le registre des températures de la planète, l’ont confirmé conjointement, mercredi 20 janvier.

Les relevés des deux agences, établis de manière indépendante, diffèrent légèrement. Mais ils s’accordent sur le fait que les températures moyennes ont été les plus hautes depuis le début des mesures, en 1880. Selon la NOAA, elles ont excédé de 0,9 °C la moyenne du XXe siècle et surpassé de 0,16 °C le précédent pic, atteint en 2014. La NASA, de son côté, fait état d’une hausse de 0,87 °C par rapport à la moyenne de la période 1951-1980, soit 0,13 °C au-dessus du niveau de 2014.

L’année 2015 se classe ainsi largement en tête des années les plus torrides, devant, dans l’ordre, 2014, 2010, 2013, 2005, 2009 et 1998. Jamais encore un tel différentiel n’avait été enregistré entre deux années chaudes.

Le mois de décembre lui-même a battu tous les records, dépassant de 1,11 °C la moyenne du siècle passé, précise la NOAA. Autre indicateur au rouge : neuf des douze mois de 2015 ont chacun établi un record mensuel de températures, janvier, février et avril faisant exception.

Des températures hors normes ont été enregistrées presque partout dans le monde, ajoute l’agence américaine. C’est notamment le cas de l’Amérique centrale, de la moitié nord de l’Amérique du Sud, d’une partie de l’Europe du Nord, du Sud et de l’Est, jusqu’à l’ouest de l’Asie, ainsi que de la Sibérie centrale, et de l’Afrique orientale et australe. Cette vague de chaleur a également soufflé sur le nord-est et sur la partie équatoriale du Pacifique, le nord-ouest de l’Atlantique, l’ensemble de l’océan Indien, et même une partie de l’océan Arctique.

Déficit de pluies

Dans l’Hexagone, avait déjà fait savoir Météo France, 2015, avec une température moyenne supérieure de 1 °C à la normale, se classe au troisième rang des années les plus chaudes depuis 1990, derrière 2014 (+ 1,2 °C) et 2011 (+ 1,1 °C). Une douceur hors normes a prévalu une grande partie de l’année (à l’exception des mois de février, septembre et octobre), avec deux épisodes caniculaires en juillet et un début d’hiver exceptionnellement clément. Dans le même temps, la quasi-totalité du territoire a souffert d’un déficit de pluies.

Lire aussi : Pourquoi fait-il si doux pour un mois de décembre ?

Le record mondial de températures de l’année écoulée s’explique, pour beaucoup, par un épisode El Niño particulièrement intense, comparable à celui de 1997-1998. Ce phénomène naturel cyclique, qui revient à un rythme de trois à sept ans, se caractérise par un fort réchauffement des eaux de surface du Pacifique équatorial et une inversion des alizés, dont résultent, par le jeu des courants océaniques et atmosphériques, des bouleversements météorologiques de grande ampleur à l’échelle du globe. L’épisode en cours, après s’être graduellement renforcé depuis le printemps 2015, déclinera progressivement, mais devrait continuer à se faire sentir jusqu’à l’été, ce qui présage d’un début d’année 2016 lui aussi plus chaud que la normale.

Mais El Niño ne fait que renforcer la tendance de fond de réchauffement de la planète, dû aux émissions de gaz à effet serre d’origine humaine. « 2015 a été remarquable, même dans le contexte de l’actuel El Niño, souligne Gavin Schmidt, directeur du Goddard Institute for Space Studies de la NASA. Les températures de l’année passée ont été aidées par El Niño, mais c’est l’effet cumulatif d’une tendance à long terme qui a abouti au réchauffement record auquel nous assistons. »

Chaleur additionnelle

La mesure des températures à la surface des terres n’en est du reste qu’un indicateur très partiel. En effet, rappelle le climatologue français Jean Jouzel, ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’essentiel – plus de 90 % – de la chaleur additionnelle due aux gaz à effet de serre va dans les océans, et 1 % seulement dans l’atmosphère.

C’est donc le réchauffement des mers qui est le meilleur indice du changement climatique. Précisément, une étude américaine, publiée lundi 18 janvier dans la revue Nature Climate Change, rapporte que la moitié de la chaleur absorbée par les océans depuis le début de l’ère industrielle l’a été au cours des deux dernières décennies.

Pour autant, le bilan climatique des années à venir n’affichera pas nécessairement des niveaux de mercure sans cesse plus élevés. La variabilité naturelle du climat ainsi que des phénomènes cycliques comme El Niño et son contraire La Niña se traduiront probablement par des années un peu plus ou un peu moins chaudes. Mais une chose est certaine : du fait de la persistance des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, de l’accumulation de chaleur dans les océans et, plus généralement, de l’inertie de la machine climatique, la planète continuera – même dans l’hypothèse d’une réduction drastique des émissions anthropiques – de se réchauffer dans les prochaines décennies.

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 13:15

Le Conseil d'État examinera le référé-liberté de la Ligue des droits de l’homme le 26 janvier

Par Jean-Baptiste Jacquin pour Le Monde le 20 janvier 2016 sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/20/la-ligue-des-droits-de-l-homme-demande-la-fin-de-l-etat-d-urgence_4850261_1653578.html?xtmc=la_ldh&xtcr=1

Des soldats sur la promenade des Anglais, à Nice, le 8 janvier. Lionel Cironneau/AP

Quand certains s’interrogent sur la nécessité de prolonger l’état d’urgence au-delà de son terme prévu au 26 février, la Ligue des droits de l’homme (LDH) estime que ce régime d’exception a déjà trop duré. Mardi 19 janvier, l’association a saisi le Conseil d’Etat pour demander la suspension de l’état d’urgence, sinon d’enjoindre au président de la République d’y mettre fin sans délai. Saisie en référé-liberté, la haute juridiction administrative a déjà fixé l’audience au mardi 26 janvier.

Si l’état d’urgence a été prolongé pour trois mois par la loi du 20 novembre 2015, le chef de l’Etat peut y mettre fin à tout moment par décret. Après les émeutes de banlieue de 2005, le président Jacques Chirac avait mis fin à l’état d’urgence le 4 janvier 2006, alors que le Parlement avait voté une prolongation de trois mois qui allait jusqu’au 18 février.

 « Atteinte à plusieurs libertés fondamentales »

Dans la demande au Conseil d’Etat, formulée par l’avocat Patrice Spinosi, la LDH suggère qu’à défaut de mettre fin à l’état d’urgence, il faudrait au moins suspendre certaines de ses mesures, en particulier les perquisitions administratives et l’interdiction de réunions publiques. Une solution pour l’institution présidée par Jean-Marc Sauvé serait de laisser courir les assignations à résidence jusqu’au 26 février, mais d’interdire au ministère de l’intérieur et aux préfets de recourir aux autres mesures de ce régime d’exception.

« La persistance de l’état d’urgence plus de deux mois après son déclenchement est constitutive d’une atteinte grave et manifestement illégale à plusieurs libertés fondamentales », est-il ainsi écrit dans la requête au Conseil d’Etat. Et d’évoquer le droit au respect de la vie privée et familiale, la liberté d’aller et venir, la liberté de travailler, etc. Pour justifier une telle demande, la Ligue des droits de l’homme, qui n’entend « aucunement contester l’importance cruciale de la lutte contre le terrorisme », s’appuie sur le deuxième rapport d’étape sur le contrôle de l’état d’urgence publié le 13 janvier par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

L’essentiel des perquisitions administratives et des assignations à résidence ont été ordonnées dans les deux premières semaines qui ont suivi les attentats du 13 novembre. Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, a ainsi noté que « les principales cibles et les objectifs avaient été traités » et que « l’effet de surprise s’est largement estompé ». Il a évoqué « bien plus qu’un essoufflement », « l’extinction progressive de l’intérêt des mesures de police administrative ».

« Réponse à court terme »

Pour défendre le projet de loi sur l’état d’urgence, Manuel Valls avait déclaré à l’Assemblée nationale le 19 novembre 2015 qu’il s’agissait d’« une réponse de court terme ». L’état d’urgence est déclaré, selon la loi de 1955, « en cas de péril imminent résultant d’atteintes graves à l’ordre public ». Or, observe M. Spinosi, plus de deux mois après les attentats de novembre; « le péril lié à ces atteintes graves à l’ordre public ne saurait plus être regardé comme imminent au sens de la loi ».

La persistance d’une menace terroriste, n’est pas un critère prévu par la loi. Sinon, cela reviendrait « à autoriser le maintien perpétuel du régime exceptionnel au nom de la lutte contre le terrorisme et ainsi renoncer définitivement à l’État de droit », met en garde l’avocat de la LDH. Le risque a été souligné par la commission nationale consultative des droits de l’homme. Dans une déclaration de son assemblée générale du 15 janvier, cette autorité indépendante chargée de conseiller le gouvernement et le Parlement, a tenu à « rappeler combien l’état d’urgence, et plus généralement tous les dispositifs juridiques destinés à le pérenniser, portent intrinsèquement atteinte aux libertés et droits fondamentaux inhérents à l’Etat de droit. »

Deux questions prioritaires de constitutionnalité

Non seulement l’administration ne recourt pratiquement plus aux mesures de l’état d’urgence mais d’autres n’ont jamais été utilisées, comme le port du bracelet électronique pour des personnes assignées à résidence ou le blocage de sites Internet provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie.

Par ailleurs, la dissolution en janvier de trois associations cultuelles, dont les dirigeants sont accusés d’avoir appelé « à la haine et au djihad », a été décidée par le ministère de l’intérieur sans recourir à l’article de la loi sur l’état d’urgence l’y autorisant, mais en se référant au code de sécurité intérieure existant. Ce qui fait dire à la LDH qu’il est « manifeste que les mesures de l’état d’urgence ne peuvent résolument plus passer pour strictement nécessaires et ont donc perdu toute justification ».

Le débat devant le Conseil d’État ne manquera pas d’intérêt, ne serait-ce que parce que la procédure du référé va amener le gouvernement à devoir justifier de façon très détaillée la nécessité opérationnelle et juridique de prolonger les mesures de l’état d’urgence, au moins jusqu’au 26 février. En écho, le Conseil constitutionnel va se pencher sur deux questions prioritaires soulevées par la LDH sur la conformité à la Constitution des perquisitions administratives et de l’interdiction de réunion sous l’état d’urgence.

Lire aussi sur Lemonde.fr : Perquisitions musclées, arrestations injustifiées : les abus de l’état d’urgence

Lois antiterroristes : le cri d’alarme des juges

En complément, notez aussi

 

Déclaration sur l’état d’urgence et ses suites

(Assemblée plénière – 15 janvier 2016 - Adoption : unanimité, une abstention)

1. Les attentats dramatiques de 2015 ont suscité un élan de solidarité venant du monde entier à l’égard de la France, qui ne peut qu’en être reconnaissante. Cependant, il est important de se souvenir que la France n’est pas, et de loin, le seul pays victime d’attaques terroristes.

2. Pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, elle se doit d’être exemplaire dans les réponses qu’elle apporte à cette crise, dès lors qu’elle sera observée par tous ceux lui ayant manifesté son soutien et, au-delà, par les instances internationales. Cette situation entraîne pour les autorités et les services de police et de justice des responsabilités très lourdes, pour lesquelles ils doivent pouvoir s'appuyer sur l'adhésion de la population. Celle-ci subira des contraintes et le coût des effectifs et moyens indispensables. La référence aux valeurs qui fondent l'action d'une démocratie dans une pareille situation doit être clairement perçue par tous. Dans ces conditions, la France ne doit pas, sous l’emprise de la sidération, sacrifier ses valeurs, au contraire, elle doit renforcer la démocratie. La CNCDH tient à rappeler combien l’état d’urgence, et plus généralement tous les dispositifs juridiques destinés à le pérenniser, portent intrinsèquement atteinte aux libertés et droits fondamentaux inhérents à l’État de droit. Paradoxalement, la crise renforce l’État en même temps qu’elle le perturbe, le risque étant alors que la limitation ponctuelle et provisoire de certaines libertés aille au-delà du strict nécessaire que les circonstances exigent.

3. S’agissant de la déchéance de nationalité, la CNCDH s’interroge sur la pertinence et l’efficacité d’une telle sanction face à cette nouvelle forme de terrorisme déterminée à mettre à bas les fondements mêmes du pacte républicain, d’autant que ce n’est d’aucune utilité en matière de prévention d’actes de terrorisme. À cet égard, la Commission déplore que les dispositions qu’il est proposé d’introduire dans la Constitution instaurent une double différence de traitement entre les citoyens français selon qu’ils sont « Français de naissance » ou Français par acquisition, et selon qu’ils sont exclusivement français ou disposent d’une autre nationalité. Ce type de distinctions est radicalement contraire à tous les principes républicains. Tous les Français étant également français, la Commission réitère son opposition totale à la création de catégories au sein du peuple français. De surcroît, de telles distinctions ne peuvent que porter atteinte à la cohésion sociale à une époque où il est absolument nécessaire de refuser toute forme de stigmatisation et de rejet de l’Autre. La nationalité est un élément constitutif de la personne.

4. Face à des propositions d’étendre la possibilité de déchéance de nationalité à tous les Français, même non bi-nationaux, la CNCDH rappelle que l’article 25 du code civil interdit de déchoir une personne de sa nationalité, lorsque cette sanction a pour conséquence de la rendre apatride. Cet article est une application de l’article 15 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui énonce que « tout individu a droit à une nationalité ». Revenir sur un tel principe constituerait un recul majeur difficilement compatible avec le droit international et européen.

5. S’agissant de l’état d’urgence, si le recours à celui-ci pouvait se justifier au lendemain des attentats du 13 novembre, la CNCDH s’oppose résolument à la pérennisation de cette situation. L’état d’exception, qui doit demeurer provisoire, ne saurait devenir la règle : il a pour seul et unique objectif un retour rapide à la normalité. La cessation de l’état d’urgence est, à l’évidence, une décision politique difficile. Pour autant, celle-ci ne saurait être accompagnée d’une réforme législative, à plus forte raison constitutionnelle, impossible à mener en période d’exception et sous l’empire de l’émotion, aussi légitime soit-elle.

6. L’état d’urgence et sa mise en œuvre doivent toujours être limités dans le temps, dans l’espace et faire l’objet d’un contrôle effectif, au regard des principes de nécessité et de proportionnalité. Les risques de dérives s’avèrent inhérents à l’extension des prérogatives des forces de l’ordre et à l’absence de contrôle a priori des mesures de police administrative ordonnées. Les associations et syndicats membres de la CNCDH font d’ailleurs état de nombreux abus et dénoncent leurs effets collatéraux dévastateurs, qui mettent à mal le vivre ensemble. Aussi, dans sa mission de suivi de la mise en oeuvre de l’état d’urgence, la CNCDH se montrera-t-elle particulièrement vigilante dans l’appréciation de la proportionnalité des mesures prises, veillant spécialement à ce que ces dernières « n'entraînent pas une discrimination fondée uniquement sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou l'origine sociale », conformément à l’article 4-1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques1.

1 L’avis de la CNCDH sur la mise en oeuvre de l’état d’urgence sera rendu le 18 février 2016 après avoir auditionné notamment le ministre de l’Intérieur.

7. Enfin, dans le contexte actuel de préparation d’un projet de réforme de la procédure pénale prévoyant d’accroître les pouvoirs des forces de l’ordre et ceux de l’autorité administrative, au détriment des garanties judiciaires, la CNCDH se doit de réaffirmer avec force que le consensus sur les enjeux sécuritaires de la lutte contre le terrorisme ne doit pas nuire à un débat de qualité. La simple invocation d’une plus grande efficacité ne peut justifier l’adoption, immédiate et sans discussion, de dispositifs inutilement répressifs. La plus grande victoire des « ennemis des droits de l’homme » (terroristes ou autres) serait en effet de mettre en péril l’État de droit par l’émergence et la consolidation d’un illusoire état de sécurité, qui se légitimerait par l’adoption de mesures de plus en plus attentatoires aux droits et libertés fondamentaux.

 

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 09:04

par Stéphane Lauer, correspondant du Monde à New-York, 16 janvier 2016, http://www.lemonde.fr/energies/article/2016/01/16/les-etats-unis-commencent-a-changer-la-facon-de-gerer-leurs-ressources-charbonnieres_4848363_1653054.html?xtmc=changement_majeur&xtcr=1

La Spring Creek Mine de Decker, dans le Montana

L’ère du charbon n’est pas encore révolue aux États-Unis, mais les temps sont en train de changer. En témoigne la décision de l’administration américaine, vendredi 15 janvier, de revoir les modalités d’ouverture de nouvelles mines sur les terres fédérales. Conformément à ce qu’avait annoncé Barack Obama dans son discours sur l’état de l’Union, mardi 12 janvier, le président veut changer la façon dont le gouvernement gère ses ressources d’énergies fossiles. En l’espèce, les autorisations d’exploitation ne seront plus accordées sans un examen complet des frais facturés aux compagnies minières en fonction de l’impact de l’extraction du charbon sur l’environnement.

Il s’agit d’une évolution majeure dans la mesure où environ 40 % du charbon produit aux États-Unis proviennent de terres appartenant à l’État. Cette décision était attendue de longue date par les associations de protection de l’environnement, alors que ces modalités n’avaient pas été révisées depuis 1979. « Il est évident que l’époque n’est plus ce qu’elle était il y a trente ans, et il est maintenant temps de revoir [la réglementation] », a déclaré Sally Jewell, la ministre des affaires intérieures et des ressources naturelles.

Impact environnemental : « L’Amérique se réveille »

Cette réforme « est dans l’intérêt des contribuables », estime Tom Sanzillo, directeur financier de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis. « Un moratoire sur les concessions fédérales va permettre au gouvernement et aux parties prenantes de mettre en place un nouveau modèle économique pour le charbon », espère-t-il.

Depuis 1976, le gouvernement percevait une redevance de 12,5 % sur les ventes générées par les mines situées sur des terrains publics. Ces royalties étaient ensuite partagées entre l’État fédéral et l’État fédéré où se trouvait le gisement. Les principaux sites d’exploitation sont installés dans le Wyoming, le Montana, l’Utah, le Nouveau-Mexique et le Colorado. Le gouvernement perçoit en sus une taxe annuelle de 3 dollars par parcelle de 0,4 hectare.

Alors que le nombre de concessions est passé de 489 à 308 en l’espace de vingt-cinq ans, la question est de savoir si ces prélèvements compensent les coûts de l’impact de l’exploitation charbonnière sur l’environnement. Cette ressource énergétique est considérée comme l’une des principales sources d’émissions de CO2 contribuant au réchauffement climatique. Le ministère des affaires intérieures et des ressources naturelles estime que le charbon produit sur des terres fédérales contribuerait à 28 % des émissions totales des États-Unis.

 « L’Amérique se réveille de son cauchemar : la dépendance aux combustibles fossiles », s’enthousiasme Michael Brune, le directeur du Sierra Club, une organisation environnementale. « Notre santé ne va plus être exposée aux dangers des mines de charbon et de leur développement, nos terres publiques ne vont plus être ravagées pour une source d’énergie dépassée », estime-t-il, ajoutant que la décision du gouvernement « est le genre d’action qui renforce le leadership international de l’Amérique à la suite de l’accord historique sur le climat conclu à Paris » le 12 décembre 2015.

Déclin du secteur, sous la concurrence du gaz

Toutefois, si la première conséquence de la décision est de geler les attributions de concession le temps de l’examen, il est difficile de savoir quel sera son résultat final. A ce stade, aucune recommandation pour augmenter la taxation de l’extraction n’a été émise.

Les industriels ont déjà prévenu que des prélèvements supplémentaires se feraient au détriment des consommateurs d’électricité et auraient un impact significatif sur l’emploi. Sans attendre ces conséquences, le déclin du secteur est déjà largement avancé. Depuis 2012, cinquante producteurs de charbon américains se sont placés sous la protection de la loi sur les faillites, dont le numéro deux du secteur, Arch Coal, le 11 janvier.

Le groupe du Missouri est très exposé aux gisements des Appalaches et subit de plein fouet la concurrence du gaz naturel. Arch Coal a perdu 2 milliards de dollars au troisième trimestre 2015 et n’était plus en situation d’honorer le service de sa dette de long terme, d’un montant de 5,1 milliards de dollars.

« De plus en plus de producteurs de charbon américains se trouvent contraints de restructurer des dettes devenues insoutenables, ce qui met en évidence le déclin structurel du secteur. La priorité doit maintenant être de restructurer le secteur de façon responsable », explique James Leaton, directeur de la recherche du think-tank financier Carbon Tracker. L’action du numéro un du secteur, Peabody, a décroché, vendredi, de 6,77 % à 3,93 dollars.

 

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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 15:00

par Audrey Garric et Pierre Le Hir pour Le Monde le 19 janvier 2016, http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/01/19/la-france-tente-de-sauver-une-biodiversite-en-peril_4849452_1652692.html?xtmc=la_france_a_la_reconquete&xtcr=1

Le massif du Mitaraka en Guyane abrite de très nombreuses espèces, notamment d’insectes. Sophie Gonzales, conservatrice de l'herbier IRD de Guyane, en train d'échantillonner. Ph Xavier Desmier

S’agira-t-il, comme l’espèrent les associations de protection de la nature, d’une « loi historique » ? Ou d’un catalogue d’intentions vertueuses, mais sans moyens d’action réels ? Rarement, en tout cas, un texte législatif aura connu une gestation aussi longue. Le projet de loi « pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », promis il y a quatre ans déjà par François Hollande, arrive en première lecture au Sénat mardi 19 janvier… dix mois après son passage à l’Assemblée. A l’issue de trois jours de débats, menés par le rapporteur Jérôme Bignon (Les Républicains), le texte sera soumis au vote des sénateurs le 26 janvier.

 « Nous sommes enthousiastes à l’idée que, quarante ans après la loi de 1976 sur la protection de la nature, ce texte arrive enfin devant les deux assemblées, indique Allain Bougrain-Dubourg, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Mais inquiets du décalage entre le discours du gouvernement, qui dit vouloir faire de la France une nation exemplaire pour la biodiversité, et la réalité sur le terrain. »

Car il y a urgence. « Nous assistons à une destruction massive de notre capital naturel », rappelle Pascal Canfin, le directeur général du WWF. La France est concernée au premier chef. Elle abrite, grâce à ses territoires d’outre-mer qui concentrent 85 % de sa biodiversité, ainsi qu’à son domaine maritime, une très grande diversité animale et végétale. Mais elle se classe au sixième rang des pays comptant le plus grand nombre d’espèces en danger, du fait de la destruction de leurs habitats, de la surexploitation des ressources, de la pollution et du changement climatique.

Conséquence : les trois quarts des habitats naturels se trouvent dans un état de conservation « défavorable ». Malgré de multiples outils réglementaires (parcs, réserves, sites Natura 2000, etc.), seul 1 % du territoire métropolitain est aujourd’hui « sous protection forte ».

Vision « dynamique » des écosystèmes : « éviter, réduire, compenser »

Le projet de loi a le mérite de mettre sur le devant de la scène des enjeux jusqu’à présent négligés. Pour ce faire, il adopte une vision « dynamique » des écosystèmes : s’il s’agit de « conserver, restaurer et valoriser la biodiversité terrestre et maritime », l’objectif « n’est pas de la figer en la mettant sous cloche », souligne la ministre de l’écologie, Ségolène Royal. C’est le sens de la définition large qui a été donnée, en commission sénatoriale, au terme de biodiversité, conçue comme « l’ensemble des organismes vivants ainsi que les interactions qui existent (…) entre ces organismes, leurs habitats naturels et leurs milieux de vie ». Une vision dans laquelle l’homme est inclus.

La loi inscrit également dans les grands principes du code de l’environnement le triptyque « éviter, réduire, compenser », qui s’applique à tout aménageur dont le projet entraîne des dégradations écologiques. « Cette ambition forte se heurte à l’absence de vrais moyens et de contrôle, notamment de l’Etat », déplore toutefois Christophe Aubel, le directeur de l’ONG Humanité et biodiversité. Cette crainte s’exprime tout particulièrement à l’encontre des réserves d’actifs naturels, généralisées par le projet de loi alors qu’elles n’étaient qu’au stade de l’expérimentation. Le principe de ce dispositif consiste à faire restaurer des terres par des acteurs privés et les revendre à des aménageurs, sous forme de crédits, pour compenser les impacts négatifs de leurs projets.

Le texte vise aussi à éviter le pillage sans contrepartie, par des firmes pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires, de connaissances traditionnelles ou de ressources génétiques (plantes, animaux ou bactéries) d’où peuvent être tirés des produits commercialisés avec dépôt de brevets.

La pierre angulaire du dispositif sera la création d’une Agence française pour la biodiversité (AFB), initialement programmée pour le 1er janvier 2016 et désormais repoussée à début 2017. Constituant un appui technique pour les collectivités, les entreprises ou les associations, elle regroupera les 1 200 agents de quatre structures existantes : l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, l’Atelier technique des espaces naturels, l’Agence des aires marines protégées et les Parcs nationaux de France.

Mais pour les ONG, le périmètre de l’AFB, qui n’inclut ni l’Office national de la chasse et de la faune sauvage ni l’Office national des forêts, en fera une agence « unijambiste », centrée sur les domaines aquatique et marin, mais sans compétence sur la biodiversité terrestre. Autre inquiétude : l’AFB doit être dotée d’un budget de fonctionnement de 226 millions d’euros – la somme des budgets des quatre établissements publics qui la composeront –, mais ses crédits d’intervention, estimés à 200 millions d’euros, restent à trouver. Mme Royal avait promis, au printemps 2015, que 60 millions d’euros lui seraient affectés au titre des investissements d’avenir, et elle a récemment annoncé une mission sur le financement de la biodiversité, confiée au Commissariat général au développement durable.

Suppression de mesures fortes au Sénat

Présentée par la ministre comme le « deuxième pilier » de sa politique, après la loi sur la transition énergétique promulguée en août 2015, la loi sur la biodiversité suffira-t-elle à « inverser la tendance » du déclin du vivant, comme le souhaitent les associations ? Le texte est encore loin d’être figé. Le Sénat, manifestement plus perméable au lobby des chasseurs et des agriculteurs, a déjà supprimé, en commission, plusieurs mesures fortes adoptées par les députés.

Ainsi de la prohibition de la chasse aux oiseaux à la glu, une pratique dont les associations dénoncent le caractère « non sélectif et cruel pour les animaux ». Ainsi encore de l’interdiction de tous les insecticides néonicotinoïdes, des molécules chimiques nocives pour les abeilles et autres pollinisateurs. Un moratoire européen sur ces substances a vu le jour en décembre 2013, mais il ne concerne que trois d’entre elles.

Le texte, qui devra être examiné en deuxième lecture par les deux chambres, avant une éventuelle commission mixte paritaire, puis un retour final devant l’Assemblée, sera-t-il définitivement adopté avant l’été ? Il est permis d’en douter, compte tenu d’un calendrier parlementaire chargé, avec la réforme constitutionnelle et l’adoption de l’accord sur le climat de Paris. Il pourrait alors l’être, au mieux, avant la fin de l’année 2016. Un quinquennat entier pour faire progresser la cause de la biodiversité.

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20 janvier 2016 3 20 /01 /janvier /2016 09:55

Paris, France, AFP, le 18/01/2016, par Dominique SCHROEDER

La Méditerranée est "sur le chemin du burn out": elle connaît "un développement économique inédit" qui menace des écosystèmes "déjà dégradés" et des espèces en danger, avertit mardi l'organisation environnementale WWF-France.

Cette mer semi-fermée, qui abrite entre 4% et 18% des espèces marines connues, réparties sur une surface couvrant moins de 1% des océans mondiaux, fait notamment face à un accroissement "sans précédent" de l'exploration pétrolière et gazière.

Les contrats d'exploration pétrolière et gazière offshore "portent aujourd'hui sur plus de 20% de la mer Méditerranée et pourraient bientôt s'étendre au double de cette surface", estime le WWF dans un rapport.

"C'est énorme, surtout lorsque l'on connaît les risques sismiques de la région", souligne Pascal Canfin, directeur général du WWF-France. Selon lui, "la multiplication et la croissance des activités économiques sur cette zone" placent la Méditerranée "sur le chemin du burn out".

Les projets d'exploration d'hydrocarbures et les activités de forages essaiment dans toute la Méditerranée depuis plusieurs années.

Selon l'ONG, "la production pétrolière en mer pourrait progresser de 60% entre 2010 et 2020 dans la région méditerranéenne, passant de 0,7 million de barils par jour à 1,12 Mbj".

Les réserves méditerranéennes de pétrole représentent 4,6% des réserves planétaires, rappelle le rapport.

Quant à la production gazière en mer, "elle pourrait être multipliée par cinq entre 2010 et 2030, passant de 55 millions de tonnes équivalent pétrole par an à 250 Mtep/an à l'échelle de la Méditerranée".

Selon l'ONG, outre l'exploration pétrolière et gazière, tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime tels que le transport, le tourisme, l’aquaculture "se développent de manière exponentielle et devraient poursuivre leur croissance au cours des 20 prochaines années, à l’exception de la pêche professionnelle".

500 millions de touristes en 2030

Le transport maritime devrait doubler d'ici à 2030. Et "les arrivées de touristes internationaux en Méditerranée devraient augmenter de 60% entre 2015 et 2030 pour atteindre la barre des 500 millions en 2030".

À l'échelle de la Méditerranée, "5.000 kilomètres de littoral supplémentaires vont être artificialisés" (construction de routes, d'immeubles...) d'ici à 2025, par rapport à 2005, selon le WWF.

L'ONG, qui a analysé l'économie maritime des huit pays méditerranéens de l'Union européenne (Croatie, Chypre, France, Italie, Grèce, Malte, Slovénie, Espagne), anticipe aussi "une expansion" de l'exploitation minière.

"Cette évolution crée une compétition grandissante entre secteurs pour une superficie et des ressources marines limitées", ce qui entraîne "de nouveaux impacts sur des écosystèmes déjà sous pression", souligne le WWF qui prédit des conflits entre le développement des projets d'exploration et d’extraction d’hydrocarbures et le développement touristique, comme c'est le cas actuellement en Croatie ou aux Baléares par exemple.

Alors que "90% des stocks de poissons sont surexploités", le WWF s'attend aussi à "un recul" de la pêche professionnelle dans la région méditerranéenne. Le développement d'activités comme l'exploitation minière des fonds marins et l'extraction d'hydrocarbures "vont clairement contribuer à aggraver" la situation.

L'ONG, qui s'oppose à "tout nouveau développement pétrolier et gazier offshore", réclame notamment la création d'aires marines protégées au-delà des eaux territoriales, la régulation du trafic maritime et la mise en place de dispositifs anticollision pour les cétacés.

Selon le WWF, l'UE, qui s'est fixé pour objectif un retour au "bon état écologique" des eaux marines européennes au plus tard en 2020, a "un rôle crucial" à jouer.

Elle doit défendre "une vision prenant en compte la biodiversité et les écosystèmes au niveau national ainsi qu’à l’échelle du bassin méditerranéen", souligne la navigatrice Isabelle Autissier, présidente du WWF-France. "Sans quoi il sera impossible d’atteindre les objectifs environnementaux de la Commission européenne, s’ils ne sont déjà compromis".

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 20:35
Bruno Latour : Comment représenter les forêts, les pôles et les océans

pour Le Monde du 19 janvier 2016, http://www.lemonde.fr/international/article/2016/01/18/bruno-latour-comment-representer-les-forets-les-poles-et-les-oceans_4848969_3210.html?xtmc=representer_les_forets&xtcr=1

Il est vain de prétendre protéger les populations sans défendre leurs conditions d’existence. Seul un Sénat onusien pourrait représenter les territoires et les ressources.

Les Nations unies rassemblent tous les pays, et, par conséquent, le territoire légal de ces nations. Toutefois, même si vous regardez une carte politique du monde, vous vous apercevrez aussitôt que toutes ces nations mises ensemble ne recouvrent pas le globe terrestre. Ni l’océan ni les pôles n’entrent dans ces frontières.

Définir le territoire

Si vous regardez plus attentivement et passez d’une carte administrative à une carte géologique ou météorologique, vous verrez clairement que de vastes pans de l’existence terrestre, dont pourtant les nations dépendent, ne sont représentés par personne : ni l’atmosphère, ni le pétrole, ni le charbon, ni les animaux, ni les forêts. Plus curieux encore, les sols, dont le soin et le maintien sont indispensables à la définition même d’un territoire, n’ont pas de représentants officiels, si bien qu’on peut les piller comme s’ils ne formaient pas le socle de l’Europe, de la Chine ou de l’Éthiopie.

Si l’on définit le territoire par ce dont on dépend pour subsister, ce que l’on est prêt par conséquent à défendre, ce qui a des bords à peu près délimités et que l’on est capable de représenter par des sentiments, des cartes, des chiffres et des récits, on s’aperçoit que le système des Nations unies n’a rassemblé jusqu’ici que les États. Or les États, on l’a compris avec la lenteur des décisions sur le climat, poursuivent les intérêts des populations humaines, mais nullement des territoires dont ceux-ci dépendent.

Le système de sécurité mondiale est donc schizophrène : on prétend protéger des populations que l’on prive de leurs conditions d’existence. Les États sont pensés hors sol, à peu près comme on cultive des salades hydroponiques…

Trouver la deuxième Chambre

Le système traditionnel, dit « représentatif », distingue deux Chambres, l’une pour les populations, l’autre justement pour les territoires. Disons l’Assemblée et le Sénat. Même si, jusqu’ici, la deuxième Chambre, celle des territoires, correspond à une vision administrative qui reste très abstraite, je me demande bien où se trouve la deuxième Chambre de l’ONU. Où est donc le Sénat terrestre chargé de représenter non pas les Nations unies, non pas les États hors sol, mais les territoires divers et rassemblés dont dépendent les nations comme les États pour leur subsistance durable ?

Le principe des deux Chambres évite, dit-on, des décisions trop absurdes en compensant les intérêts et les passions des populations par les intérêts contrastés des territoires. Mais, jusqu’ici, ce beau principe n’a fait que défendre une définition des humains contre une autre, en oubliant que, pour une autre partie, les humains dépendent d’êtres qui ne jouissent pour l’instant d’aucune reconnaissance institutionnelle.

À l’époque du nouveau régime climatique, cette situation est d’autant plus choquante que, au final, les humains restent sans défense puisque les territoires, les habitats dont ils dépendent, ne font pas l’objet d’une assemblée crédible. Le monde n’a toujours pas de Parlement.

Incarner le collectif

On objectera qu’il est difficile de faire représenter les forêts, les océans, les animaux sauvages, le phosphore ou le pétrole, par un humain parlant, puisqu’ils sont muets et sans voix. L’objection est doublement fallacieuse : il existe d’innombrables moyens de les faire parler – c’est d’habitude ce qu’on appelle les sciences des forêts, des océans, des sols et de la terre ; et, d’autre part, si l’on peut représenter la « France » ou le « Canada », qui sont des êtres de raison, on doit pouvoir représenter l’atmosphère, dont le découpage est sûrement moins arbitraire…

Représenter, on le sait depuis les Romains, et encore mieux depuis Hobbes, c’est toujours donner à un individu, à une personne physique, la tâche d’incarner le collectif, la personne morale. Tant que les territoires véritables dont nous dépendons ne sont pas représentés dans une deuxième Chambre par des individus en chair et en os, nous n’entendrons pas les protestations de l’océan, la révolte des sols, l’indignation des bêtes. Par conséquent, nous serons incapables de définir nos propres intérêts. Les populations resteront sans défense.

Bruno Latour, sociologue, enseigne à Sciences Po. Il a reçu en 2013 le prix Holberg pour ses travaux sur la notion de modernité. MIGUEL MEDINA/AFP

Bruno Latour, sociologue, enseigne à Sciences Po. Il a reçu en 2013 le prix Holberg pour ses travaux sur la notion de modernité. MIGUEL MEDINA/AFP

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 09:27

Par le Collectif « Nous ne céderons pas ! » sur nousnecederonspas.org - nous soutenons et nous y serons !

En réaction à l’horreur des attentats qui ont frappé notre société toute entière, l’état d’urgence a été décrété par le gouvernement, puis prolongé pour une durée de trois mois. Un projet de loi constitutionnelle prévoit l’inscription, dans la Constitution, non seulement de l’état d’urgence mais aussi de la déchéance de la nationalité pour les binationaux auteurs de « crimes constituant une atteinte grave à la vie de la nation ».

Sortons de l’état d’urgence

L’état d’urgence conduit à des décisions arbitrairesdes dérives autoritaires. Depuis novembre 2015, plus de trois mille perquisitions sont intervenues. Tout comme les assignations à résidence, elles ont donné lieu à de nombreux dérapages, à un accroissement des discriminations à l’égard de populations déjà stigmatisées en raison de leur origine et/ou leur religion supposée ou réelle. Toutes ces mesures, dont l’efficacité n’est pas démontrée, mettent à mal la séparation des pouvoirs : l’exécutif s’accapare le pouvoir législatif et relègue le pouvoir judiciaire hors de son rôle de gardien des libertés.

Inscrire l’état d’urgence dans la Constitution, c’est graver dans le marbre ce régime d’exception qui permet l’action des forces de sécurité sans contrôle du juge. C’est habituer les citoyen-ne-s à un état d’exception. Avec les moyens ainsi mis en place, il faut s’inquiéter des pouvoirs sans contrôle donnés à ceux qui peuvent arriver aux manettes de l’Etat…

Inscrire le retrait de la nationalité française aux binationaux condamnés pour crimes terroristes, c’est porter atteinte au principe même d’égalité des citoyens, inscrit à l’article 2 de la Constitution, fondement de la République. C’est instituer, dans la loi fondamentale de notre pays, deux catégories de Français, ceux qui le seraient et ceux qui le seraient moins, au motif que leurs parents ou grands-parents ne l’étaient pas. C’est, de fait, remettre en cause le principe d’une nationalité française ancrée dans le droit du sol.

C’est aussi mettre dans la Constitution une mesure dont personne ne croit à l’efficacité en termes de lutte contre le terrorisme, mais réclamée depuis longtemps par le Front national.

C’est banaliser la logique du rejet de l’autre. C’est s’exposer à ce que d’autres majorités politiques élargissent le champ des actes conduisant à la déchéance de nationalité.

N’acceptons pas la gouvernance de la peur : exigeons la sortie de l’état d’urgence !

Nous affirmons qu’il est nécessaire et possible que l’Etat protège les habitants face au terrorisme, sans remettre en cause les droits et les libertés. Nous refusons une société du contrôle généralisé, une société qui glisse de la présomption d’innocence au présumé potentiellement coupable. Ne donnons pas satisfaction aux terroristes qui cherchent justement à nous faire renoncer à notre vie démocratique.

L’état d’urgence contribue au renforcement des préjugés racistes, aux amalgames et aux pratiques discriminatoires.

Notre pays a été blessé, mais loin d’en soigner les plaies, l’état d’urgence risque de les exacerber en appauvrissant notre démocratie, en délégitimant notre liberté. C’est pourquoi, nous demandons la levée de l’état d’urgence et l’abandon de cette réforme constitutionnelle.

Nous appelons tous les habitants de notre pays à développer la citoyenneté et à agir pour construire une société solidaire

Manifestation le samedi 30 janvier
partout en France et à Paris, à 14h30, place de la République

Signez la pétition sur nousnecederonspas.org           Téléchargez le tract

 

Collectif « Nous ne céderons pas ! », à l’appel de AC ! Agir ensemble contre le chômage !, AC ! Trégor, Act Up-Paris, AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Apel-Egalité, Altertour, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF), Association femmes solidaires comité Saint-Denis, Association France Palestine solidarité (AFPS), Association des Marocains en France (AMF), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Attac, Cadac, CADTM France, Cedetim, CGT Police Paris, Centre islamique Philippe Grenier (CIPG), Cercle Condorcet de Paris, Clamart-Citoyenne, Collectif des 39, Collectif des associations citoyennes, Collectif D’ailleurs nous sommes d’ici Tours 37, Collectif BDS Saint-Etienne, Collectif CGT Insertion-Probation (UGFF-CGT), Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), Collectif de défense des libertés fondamentales de l’agglomération rouennaise (CDLF), Collectif féministes pour l’égalité, Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP), Collectif Mémorial 98, Collectif national des Faucheurs volontaires, Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif de soutien aux sans-papiers du Trégor-Goëlo, Collectif Stop le contrôle au faciès, Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Commission islam et laïcité, Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Confédération générale du travail (CGT), Confédération nationale du logement (CNL), Confédération paysanne, Coordination de l’action non-violente de l’Arche (Canva), Coordination nationale Pas sans nous, Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Droit au logement (Dal), Droit solidarité, Emancipation Tendance intersyndicale, Emmaüs France, Emmaüs international, Espace franco-algérien, Espace Marx, Euromed Feminist Initiative IFE-EFI, Farapej, Fédération des CIRCs, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Femmes égalité, Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Halte OPGM07, Ipam, Jinov International, Justice et libertés Strasbourg , La Cimade, Le Genepi, Le Gisti, Le Mouvement de la paix, Les Amoureux au ban public, Liberpensula Frakcio de Sat, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Ligue de l’Enseignement, Maison des potes, Mamans toutes égales (MTE), Marche des femmes pour la dignité (Mafed), Minga-agir ensemble pour une économie équitable, Mouvement pour une alternative non-violente (Man), Mouvement pour l’économie solidaire (Mes), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouvement pour l’économie solidaire, Négajoule!, Observatoire international des prisons (OIP) – section française, Osez le féminisme !, Planning familial, Pôle de renaissance communiste en France (PRCF), Powerfoule, Réseau d’alerte et d’intervention pour les droits de l’Homme (RaidH), Réseaux citoyens Saint-Etienne, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau Immigration Développement Démocratie – IDD, Revue Ecole émancipée, Revue Inprecor, Revue Mouvements, Revue Regard, Romeurope 94, Survie, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat français des artistes interprètes (SFA), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG), Syndicat national des journalistes (SNJ), SNJ-CGT, SNPES-PJJ/FSU, SNUEP-FSU, SNUipp-FSU Paris, SNUTER-FSU, Solidaires étudiant-e-s, SUPAP-FSU, Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT (UGFF-CGT), Union juive française pour la paix (UJFP), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union rationaliste, Union syndicale de la psychiatrie (USP), Union syndicale solidaires.

Et pour mobiliser les citoyens et influencer directement les députés

PowerFoule vient de mettre en ligne une campagne permettant au public de connaitre la position de son-sa député-e sur la déchéance de nationalité et de lui envoyer un email personnel lui demandant de voter contre. Le lien est ici : www.powerfoule.org/stop-decheance  C'est très simple :

 - On rentre son code postal
 - On choisit son-sa député-e
 - La position du-de la député-e sur la déchéance s'affiche
 - On écrit son message et on l'envoie
 - La page suivant permet d'envoyer un tweet à son député et d'en envoyer également à d'autres députés. (suggestion de tweets selon la position du-de la député-e).
Nous proposons une série d'argumentaires pour aider le public à écrire son message.
Cette campagne vise la déchéance de nationalité, qui participe à la même déconstruction de notre République que l'état d'urgence.
Il est important que les députés reçoivent un maximum de messages individuels et sentent le vent tourner.
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18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 12:51

Dans l’Oklahoma, le gaz de schiste provoque des séismes à répétition

in Le Monde, le 15 janvier 2016, par Stéphane Bussard (du journal Le Temps, Suisse)

Dans l’Oklahoma, l'exploitation des gaz de schiste grâce à la technique de fracturation hydraulique a provoqué une explosion du nombre de séismes.

Pour les habitants de l’Oklahoma, c’est presque devenu une routine. La terre tremble régulièrement. Le 6 janvier, deux séismes d’une magnitude de 4,7 et 4,8 ont secoué la région septentrionale de cet État du centre des États-Unis. Les dégâts ont été mineurs mais ont néanmoins alerté les autorités locales. L’une des secousses, au début d’octobre 2015, a eu lieu à proximité de la ville de Cushing, qui abrite un énorme complexe de stockage de brut contenant jusqu’à 60 millions de barils d’or noir et considéré comme une infrastructure stratégique nationale. En 2015, l’Oklahoma a recensé plus de 900 tremblements de terre d’une magnitude proche de 3, soit deux et demi par jour.

Pression de sociétés pétrolières

Pour 2016, les prédictions ne sont pas meilleures. Selon le National Earth­quake Information Center de Golden, dans le Colorado, la barre des mille séismes devrait être franchie. La région centrale du pays n’avait enregistré que 21 séismes de magnitude 3 et plus entre 1973 et 2008. Depuis 2008, l’augmentation du nombre de tremblements de terre est exponentielle. La cause de cette forte activité sismique est, à en croire une majorité de scientifiques, la fracturation hydraulique des formations de gaz et pétrole de schiste et la multiplication des sites de forage – même si, en 2011, des failles parcourant l’État du nord-est au sud-ouest ont été à l’origine du plus puissant séisme que l’État ait connu (5,7).

Depuis 2008, l’Oklahoma, à l’image des États-Unis, connaît un boom pétrolier grâce à la révolution de l’hydrofracturation. Il a grandement bénéficié des retombées fiscales qui en découlent, même si aujourd’hui il souffre du bas prix du baril de pétrole. Le secteur pétrolier représente 20 % des emplois de l’État et deux tiers des emplois créés depuis 2010 lui sont attribuables.

La fracturation hydraulique des schistes s’accompagne toutefois d’effets secondaires. Des volumes considérables d’eaux usées et de produits chimiques utilisés pour les forages sont réinjectés dans les formations de schiste, car pour l’heure l’industrie n’a pas trouvé d’alternative à ces dépôts « sauvages ». En­­tre 2009 et 2014, les volumes utilisés dans la région, en particulier dans la formation de schiste du Precambrian Basement Rock, ont augmenté de 140 %, selon l’International Business Times, passant de 68 milliards à 162 milliards de litres. Pour les sismologues, cela ne fait au­­cun doute, la fracturation hy­­drau­­lique, qui nécessite parfois dix barils d’eau pour chaque baril de pétrole produit, est directement en cause. Les volumes d’eau injectés peuvent avoir pour effet de soulever des plaques près de failles au lieu de les rapprocher, explique l’US Geological Survey.

Les autorités politiques ont été très lentes à réagir. La gouverneure de l’État, la républicaine Mary Fallin, a tout d’abord nié le problème avant de se rendre à l’évidence au vu du nombre croissant de preuves scientifiques. Selon Bloomberg, l’Oklahoma Geological Survey, une instance scientifique, a subi des pressions de la part des sociétés pétrolières pour ne pas établir de liens entre l’hydrofracturation et les séismes et a longtemps affirmé que les secousses étaient un phénomène naturel. Le régulateur du secteur, l’Oklahoma Corporation Commission, n’a pas fait preuve d’une grande indépendance non plus, se contentant de réduire le nombre de nouveaux puits de forage pour répondre à une montée de la colère de la population. Le régulateur et la gouverneure se sont souvent renvoyé la balle. Puis, le régulateur a fini par inviter les sociétés pétrolières à réduire sur une base volontaire les volumes d’eau réinjectés dans le sol, tandis que l’Oklahoma Geological Survey a reconnu que la fracturation hydraulique était « très probablement » la cause des séismes.

Cité par le New York Times, Daniel Mnamara, géophysicien au National Earthquake Information Center, est catégorique quant aux risques futurs : « Il y a une forte chance que l’Oklahoma soit confronté à une forte secousse. » Les spécialistes pensent en particulier à la faille Edmond, longue de 20 km. Pour l’État et plus largement pour les États-Unis, les conséquences pourraient être considérables. Si le complexe de stockage de brut de Cushing devait être endommagé au même titre que le vaste réseau d’oléoducs, c’est toute la chaîne d’approvisionnement du pétrole qui pourrait être perturbée.

Les grandes citernes de cette petite ville de l’Oklahoma servent à stocker le pétrole en provenance de la formation géologique des Bakken, dans le Dakota du Nord, avant qu’il ne soit acheminé vers les raffineries installées le long du golfe du Mexique. Récemment, l’Oklahoma Corporation Commission a tout de même exigé que plusieurs puits dans un rayon de dix kilomètres autour du complexe de Cushing soient fermés.

L’Oklahoma n’est pas le seul État touché par des séismes induits par l’activité pétrolière et gazière. La Californie, le Dakota du Nord ainsi que le Texas connaissent le même type de phénomène. Dans certaines régions du Texas, des pétitions demandant l’arrêt du « fracking » ont été signées.

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Au Canada, des séismes quotidiens dans une région de fracturation hydraulique

Pour Le Temps, le 16 janvier 2016, http://www.letemps.ch/sciences/2016/01/16/canada-seismes-quotidiens-une-region-fracturation-hydraulique

La multiplication des sites de forage et les énormes volumes d’eau injectés dans le sol par la fracturation hydraulique provoquent près d'un séisme par jour

Une secousse sismique est enregistrée en moyenne chaque jour dans une région de l'Alberta, dans l'ouest du Canada, où des sociétés exploitent le pétrole par la fracturation hydraulique, selon les statistiques de l'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta (AER).

Cette agence a relevé vendredi, depuis le 15 janvier l'an dernier, 363 secousses autour de Fox Creek, une petite bourgade de 2000 habitants à 260 km au nord-ouest d'Edmonton. Certains jours, l'activité sismique est plus importante avec, par exemple, un record de 18 séismes enregistrés le 11 septembre dernier, selon les relevés de l'AER.

Mardi, une secousse de magnitude de 4,8 sur l'échelle de Richter a été enregistrée sur un champ pétrolier de la compagnie espagnole Repsol à 30 km à l'ouest de Fox Creek.

«Au moment de l'incident, la compagnie menait des opérations de fracturation hydraulique sur le site», a indiqué Repsol dans un communiqué en annonçant la suspension de son exploitation sur ce site.

Sables bitumineux

La technique de fracturation hydraulique consiste à injecter un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression dans le sol pour briser des couches rocheuses et libérer le pétrole ou le gaz. Ce procédé est largement répandu aux Etats-Unis et au Canada.

L'AER n'a pas confirmé le lien entre l'incident mardi et les opérations de fracturation hydraulique menées par Repsol et d'autres sociétés pétrolières.

«Il y avait des opérations de fracturation hydraulique dans la région au moment où le tremblement de terre est survenu», a confirmé à l'AFP Carrie Rosa, porte-parole de l'AER.

Avec une activité sismique, même légère, dans cette région de Fox Creek depuis plusieurs années «possiblement liée à la fracturation hydraulique», selon l'AER, les entreprises pétrolières de la province albertaine ont l'obligation de cesser immédiatement leur exploitation en cas de secousse supérieure à une magnitude de 4.

Les nappes phréatiques polluées

La municipalité de Fox Creek alerte les autorités politiques et les pétroliers depuis plusieurs mois sur les impacts environnementaux de l'exploitation des sables bitumineux à grande échelle.

«L'industrie et le gouvernement provincial ferment les yeux sur ce qui se passe dans notre région», a écrit Jim Ahn, le maire de Fox Creek, à l'AER.

Les sociétés pompent «l'eau de nos rivières et de nos lacs à un rythme que nous pensons bien supérieur à leur capacité de réapprovisionnement naturel», selon le courrier du maire obtenu par l'AFP.

Le maire dénonce par ailleurs la pollution des nappes phréatiques et, régulièrement, l'impossibilité de consommer l'eau du robinet. «En 2015, nous avons dû acheminer de l'eau potable (...) à nos résidents pour un budget de plus de 300 000 dollars», soit environ 150 dollars par habitant.

L'Agence de réglementation de l'énergie de l'Alberta ne veut pas lier nécessairement l'activité sismique et la fracturation hydraulique, mais «c'est quelque chose sur quoi nous enquêtons», a indiqué la porte-parole de l'AER. Sur la forte secousse mardi aux installations de Repsol, «nous ne pouvons pas confirmer qu'elle était due à la fracturation mais c'est quelques chose que nous regardons de près», a expliqué Carrie Rosa.

Repsol a indiqué vendredi «travailler avec l'AER pour analyser les données de ce séisme et il n'y a pas de calendrier pour la reprise des opérations sur ce site».

La commission de réglementation de l'industrie pétrolière et gazière de la Colombie-Britannique avait fait le lien, l'été dernier, avec un séisme de magnitude 4,4 en août 2014 au nord-est de cette province voisine de l'Alberta. Cette commission avait alors expliqué que la secousse «avait été provoquée par l'injection de fluides pendant la fracturation hydraulique».

Cette technologie a également été mise en cause par le service géologique américain (USGS) dans la multiplication des secousses sismiques enregistrées ces dernières années dans le centre des États-Unis.

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18 janvier 2016 1 18 /01 /janvier /2016 09:25

16 janvier 2016 pour Reporterre

En voie d’épuisement, de bétonnage et d’accaparement, les terres agricoles, en France comme dans le reste du monde, sont menacées et leur disparition serait un drame pour l’humanité. Les signataires de ce manifeste lancent une alerte et donnent des pistes pour remédier à cette situation préoccupante mais sans fatalité.

L’association Filière paysanne (Bouches-du-Rhône), le collectif Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), l’association Novissen (Somme), le collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet (Tarn) et le collectif Terres fertiles de Sainte-Colombe-en-Bruilhois (Lot-et-Garonne) sont à l’initiative de cet appel. La liste des signataires est disponible ici.


Les terres agricoles sont soumises à deux facteurs combinés de détérioration physique :
1. l’artificialisation par bétonnage, goudronnage, compactage et mitage (urbanisation éparpillée) ;
2. l’épuisement des sols : perte de fertilité par surexploitation agricole, érosion, désertification, salinisation, contamination, pollutions diverses.

La réduction croissante des surfaces qui en résulte, ainsi que la baisse de la fertilité des sols, a de graves conséquences à la fois économiques, sociales et écologiques :
- augmentation préoccupante de la dépendance agricole et alimentaire de nombreux pays, du Sud comme du Nord, vis-à-vis des marchés internationaux ;
- baisse de la capacité des sols à stocker le carbone sous forme de matière organique et à lutter contre le réchauffement climatique ;
- augmentation du ruissellement de surface et des phénomènes d’inondation et d’érosion ;
- limitation des infiltrations pluviales, de la régénération des nappes phréatiques et de la filtration naturelle des eaux ;
- perte de biodiversité sauvage, cultivée et élevée ;
- perte de patrimoines paysagers qui façonnent profondément la culture des territoires.

Cette raréfaction globale des sols entraîne, par ailleurs, un effet induit très inquiétant. Il s’agit de l’accaparement des terres les plus fertiles par des acteurs privés, voire par certains États qui souhaitent s’assurer un accès durable à cette ressource vitale au-delà de leurs frontières. Ce phénomène accélère encore la perte de souveraineté alimentaire dans de nombreuses régions, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner en termes de tensions sociales et géopolitiques.

L’ampleur du phénomène et la nécessité d’agir vite

La France est fortement touchée même si, en apparence, on voit beaucoup de vert, de champs et de forêts entre chaque ville. Dans les faits, l’artificialisation a fait disparaître entre 40.000 et 90.000 ha de surfaces agricoles par an entre 2000 et 2014 [1]. Cela équivaut à la surface moyenne d’un département tous les 7 ans, à un stade de football toutes les 5 minutes, ou un potager de 25 m2 toutes les secondes.

Au niveau européen, les chiffres sont également très préoccupants. Entre 1993 et 2003, 770.000 ha de terres agricoles ont disparu en moyenne chaque année (soit l’équivalent du département du Cher), ce qui rend l’Europe de plus en plus dépendante de l’extérieur sur le plan alimentaire. En 2008, le déficit entre import et export agricoles correspondait déjà à près de 20 % de la capacité de production de l’Union en termes de surfaces agricoles [2].

Une banlieue pavillonnaire aux États-Unis

À l’échelle mondiale, ce phénomène est encore plus inquiétant avec près de 20 millions d’hectares artificialisés par an selon les chiffres officiels de la FAO [3]. Ce gaspillage irréversible des sols affecte essentiellement les terres arables situées dans les plaines et les deltas, où se concentre prioritairement l’urbanisation. En France comme ailleurs, l’urbanisation se fait toujours sur les meilleures terres qui entourent les villes historiques. Si ce rythme se maintient, 1,5 milliard d’hectares supplémentaire sera urbanisé au cours des 100 prochaines années, soit l’équivalent de la totalité des terres arables dont dispose actuellement l’humanité.

La disparition de ces vastes étendues, combinée à l’augmentation de la population mondiale, ne peut qu’encourager la multiplication des crises alimentaires qui touchent déjà de nombreux pays. Cela risque de fragiliser différents États, d’accélérer encore les stratégies d’accaparement de terres et d’amplifier les tensions géopolitiques qui menacent le fragile équilibre mondial. Selon le site international Land Matrix, près de 40 millions d’hectares seraient déjà accaparés dans le monde, mais cette estimation serait incomplète selon certains experts français [4] qui parlent de 80 millions d’hectare à ce jour.

Des solutions existent pour stopper ce gaspillage irréversible des terres agricoles

Ce phénomène n’est pas inexorable. Depuis 1978, le Québec a mis en place la loi du zonage agricole et a délimité les zones réservées à l’agriculture de façon durable. Il faut préciser que ce vaste territoire dispose cependant d’un stock limité de terres arables essentiellement situées autour du fleuve Saint-Laurent, où se développe l’urbanisation. Toute diminution de cet espace est depuis soumise à l’autorisation préalable d’une commission indépendante et décisionnelle dont l’action s’avère efficace. La surface agricole du territoire (6,3 millions d’hectares) n’a ainsi pratiquement pas diminué depuis 37 ans, ce qui n’a nullement empêché le développement économique et social du Québec.

Depuis 2012, la France a mis en place une mesure analogue dans ses collectivités d’Outre-Mer soumises à une très forte artificialisation des terres agricoles. Cette politique volontariste donne déjà des résultats reconnus par les services d’État, la profession agricole, les élus locaux et les acteurs de l’environnement ultramarins. Le taux d’artificialisation des terres agricoles a globalement été divisé par deux en moins de trois ans. Les pays d’Europe du Nord ont également adopté des mesures foncières courageuses et efficaces [5]. On observe ainsi que, là où il existe une réelle volonté politique de préserver les terres agricoles, les actions qui sont engagées donnent des résultats concrets. Il n’y a donc aucune fatalité dans ce domaine et les nations ont clairement le pouvoir d’agir.

Concernant la lutte contre l’épuisement des sols, les recherches et les politiques qui ont été mises en place dans différents pays pour y développer l’agroécologie prouvent que celle-ci est une solution viable sur le plan agronomique, économique, social et environnemental. Le précédent rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation a précisé, pour sa part, qu’il s’agissait du seul modèle agricole capable de nourrir à long terme la population humaine.

La mine de lignite à ciel ouvert de Garzweiler, en Allemagne

L’accaparement des terres agricoles est, quant à lui, permis par le droit (et parfois l’absence de droit) foncier en vigueur dans chaque État. Il est également lié aux accords juridiques, financiers et commerciaux qui ont été mis en place à plus grande échelle. Les gouvernements ont donc la possibilité d’agir dans ce domaine au sein de leurs territoires respectifs et les institutions internationales (Banque mondiale, FMI, OMC, ONU, organisations régionales...) doivent les appuyer sur ce point.

La FAO a déclaré 2015 comme « Année internationale des sols » afin d’alerter la communauté internationale sur les conséquences de leur disparition. Les scientifiques ont récemment démontré que leur préservation et l’augmentation de leur teneur en matière organique peuvent permettre de fixer d’importantes quantités de carbone atmosphérique. Cette fonction a le double avantage de lutter contre le dérèglement climatique et de favoriser la fertilité naturelle des sols. La prise de conscience de cette précieuse fonction doit amener son développement, en évitant toutefois que cela n’autorise le droit de polluer pour d’autres secteurs de l’économie par l’instauration d’un marché du carbone, ainsi que la multiplication des achats spéculatifs de terres dans les décennies à venir.

Les inondations qui se multiplient en France comme ailleurs, avec des conséquences dramatiques, peuvent également être combattues grâce à la préservation, voire à la reconquête, des sols perméables sur les surfaces bétonnées et bitumées. Leurs fonctions d’infiltration et d’éponge apparaissent clairement comme essentielles.

Nos dirigeants possèdent donc tous les arguments et tous les leviers pour agir dans ce domaine.

Les mesures à prendre d’urgence pour protéger les terres agricoles :

- 1. Mettre en place, dans chaque pays, des politiques de préservation foncière efficaces pouvant s’appuyer sur l’expérience positive du Québec.

En France, le président François Hollande a pris des engagements clairs lors des conférences environnementales de 2012, 2013 et 2014, visant à « stabiliser l’artificialisation des terres agricoles d’ici 2025 » (soit dans 10 ans). Selon l’Observatoire national de la préservation des espaces agricoles, cette artificialisation reste cependant considérable avec près de 60.000 hectares par an à ce jour.

Face à ce profond décalage, nous demandons au président :
- de prononcer au plus vite un moratoire national afin de suspendre les projets d’urbanisation ou d’infrastructures en cours sur ces précieux espaces, de repenser l’aménagement du territoire et d’atteindre les objectifs fixés pour 2025 ;
- de renforcer la démocratie locale et les procédures de concertation publique au sein des territoires, suite aux engagements pris par le président de la République en novembre 2014 et aux travaux de la commission du sénateur Alain Richard qui en ont découlé au printemps 2015.

- 2. Améliorer les pratiques agricoles dans le cadre de la transition agroécologique en cours.
Les États peuvent agir en mettant en pratique les recommandations produites par le précédent rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation en décembre 2010 devant le Conseil des droits de l’homme.

- 3. Bloquer les processus d’accaparement de terres au Sud comme au Nord.
Les États peuvent agir en se dotant d’outils de protection juridique réellement adaptés. Les grandes institutions (organisations régionales, ONU, Banque mondiale...) doivent, quant à elles, accompagner cette évolution urgente du droit à l’échelle internationale.


Retrouvez ici le manifeste avec la liste, à la fin, de ses signataires.


[1] Rapport de l’Observatoire national de la préservation des espaces agricoles (Oncea) datant du 15 mai 2014.

[2] «  EU Agricultural Production and Trade  » (Harald von Witzke (Humbolt University Berlin), Steffen Noleppa (Agripol).

[3] Chiffres communiqués le 6 décembre 2013 par Dominique Arrouays, président de l’Association française pour l’étude du sol (Afes) et expert auprès de l’organisation de l’ONU pour l’Alimentation (FAO).

[4] Hubert Cochet et Marc Dufumier.

[5] Commentaire exprimé par Frédéric Denhez, auteur du livre Cessons de ruiner notre sol  ! édité chez Flammarion en octobre 2014.

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