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C'est dans la colonne de droite tout en bas...

25 février 2016 4 25 /02 /février /2016 14:00

par Baptiste Giraud, texte et photos, le 22 février 2016, pour Reporterre.

Après deux ans d’une belle dynamique jusqu’à la COP21, le mouvement Alternatiba s’est retrouvé à Bordeaux. Renouvellement de l’équipe et débat stratégique ont marqué ce nouveau départ. Bordeaux, reportage
Un nouveau chapitre s’ouvre pour Alternatiba. Pour ses militants, c’est la fin d’une « séquence » qui s’est déroulée de la remise du rapport du GIEC, en octobre 2013, à la COP 21 de décembre 2015 – soit du premier village des alternatives à Bayonne, jusqu’au rassemblement du 12 décembre au Champ de Mars, à Paris. Une séquence pensée et utilisée par les stratèges d’Alternatiba afin de « construire une mobilisation » pour le climat.
Les 20 et 21 février, 175 représentants des groupes locaux d’Alternatiba se sont réunis en « coordination européenne » à Bordeaux, afin de préparer la suite du mouvement. Au menu – outre les bons plats vegan préparés par l’association L’Assiette en transition – le renouvellement de l’« équipe d’animation », et des discussions sur la démocratie interne à l’organisation ainsi que l’action non violente.

L’urgence du week-end consistait à remplacer une partie des militants engagés de manière permanente dans le collectif depuis deux ans. « Dès le début, on avait dit qu’on serait dans l’équipe jusqu’à la COP21. Le pari c’était de faire émerger une nouvelle génération puis de lui laisser le champ libre  » explique Txetx Etcheverry à Reporterre. Il s’agit de l’« équipe d’animation », l’organe central de gestion du mouvement au niveau national (et même européen en comptant les six autres pays où ont pris place des villages des alternatives) et de mise en relation des groupes locaux. D’abord composé des initiateurs bayonnais, ce groupe s’est élargi au fil de l’élargissement du mouvement, jusqu’à compter 55 membres. « Pendant la COP21 c’était l’urgence, il fallait tenir le rythme. J’en ai souffert et aujourd’hui j’ai besoin de me retirer pour me reposer », explique Margot Neyton, Nantaise de 26 ans impliquée au QG de l’Ile-Saint-Denis (93) durant la COP 21.
Restait une question : par quel mécanisme assurer ce renouvellement ? Car le mouvement s’est construit dans l’action avant de concevoir sa structure interne. « Les gens se sont mis à organiser les choses tout de suite, sans théoriser, et ça a été la force d’Alternatiba », rappelle Jon Palais, autre pilier bayonnais d’Alternatiba. Mais cette construction empirique n’avait jamais été débattue.
Les discussions ont ainsi porté sur la manière de désigner la nouvelle équipe d’animation afin qu’elle soit la plus légitime et représentative. Une tension s’est faite sentir entre la volonté de démocratie la plus parfaite possible, et la nécessité d’être efficace. Le tout dans une assemblée de presque 200 personnes ne se connaissant pas toutes et n’ayant que deux jours de discussions devant elles.


Faire émerger de jeunes militants
« Le groupe initiateur a eu un souci d’efficacité presque militaire, qui a été bénéfique à Alternatiba », explique Georges Menahem, militant de Cean et présent à Bayonne dès 2013. À Bordeaux aussi, ce souci s’est fait sentir, et la démocratie n’a pas été parfaite. « Plus on utilise le temps à notre fonctionnement, moins on en a pour l’action », a répété Txetx.
Résultat : l’élaboration d’une motion de synthèse, et d’un système de désignation de l’équipe d’animation consensuel, sans qu’il y ait besoin de procéder à un vote. Dans la nouvelle équipe d’animation, les Bayonnais ne prédomineront plus. Sur la soixantaine d’ « animateurs », environ la moitié sont des nouveaux venus, et beaucoup ont moins de quarante ans.

« On a réussi à gérer cette grande assemblée, avec des débats bien clivants, alors qu’on ne l’avait jamais fait », se satisfait Mathieu Doray, militant nantais. « Aujourd’hui, c’est un moment fort d’apprentissage de méthodes de travail, et c’est une manière de nous consolider », poursuit Jon.
Il semblerait donc que le pari de la formation d’une nouvelle génération soit en passe d’être gagné. « Je sors d’ici complètement rassuré de voir qu’il y a des nouveaux militants enthousiastes et formés qui vont prendre le relais … et moi je vais pouvoir faire autre chose », dit Mathieu.
Antoine Chardonny, Toulousain de 27 ans, avait l’habitude de militer dans des mouvements étudiants : « En un an et demi à Alternatiba, je suis passé de simple bénévole à responsable qui impulse des dynamiques », raconte-t-il. « Les méthodes d’Alternatiba permettent de donner des responsabilités aux bénévoles qui se bougent, de leur laisser de la place, et à partir de là ça peut aller très vite. C’est un accélérateur des parcours d’engagement. » « Le fait de compter sur les jeunes donne un dynamisme qu’il n’y a pas dans beaucoup d’associations » , selon Georges. Reste à trouver un mode de fonctionnement qui n’épuise pas trop vite les troupes, comme cela a été le cas en 2015.


Le débat stratégique : continuer seulement les villages ou s’engager dans l’action ?

Parmi les piliers du mouvement, seuls les Bayonnais Jon et Yannick restent dans l’équipe d’animation. Ils espèrent que de nouveaux leaders émergeront bientôt. Surtout, des groupes de travail vont être constitués, et le principal chantier qui s’annonce consistera à élaborer une nouvelle stratégie. « Aujourd’hui il n’y a pas d’évidence sur ce qu’il faut faire stratégiquement », même si « les gens sentent que c’est un moment décisif, que l’après COP est plus important que la COP », explique Jon.
Tout le week-end, la pertinence d’une fusion entre Alternatiba et Action non-violente COP21 (http://anv-cop21.org/), connu pour ses réquisitions de chaises dans les banques, a aussi animé les discussions. L’essentiel des militants d’ANV sont également militants Alternatiba. Il est donc question qu’ANV devienne la branche action d’Alternatiba.
Si la quasi-totalité des délégués présents y étaient favorables, des groupes locaux se sont montrés réticents. « À Toulouse, le groupe a eu peur que la fusion fasse fuir les gens. Il y a la crainte que si Alternatiba était un repère d’activistes, cela n’attirerait pas autant de monde. ’Militant’, ’activiste’, ça fait peur. Alors que quand on a réquisitionné des chaises, beaucoup de gens qui n’avaient jamais fait d’actions sont venus », dit Antoine. « La stratégie non violente est très mal connue en France, or c’est le point commun de l’éventail le plus large des modes d’actions, depuis le boycott jusqu’à la désobéissance », assure Jon.
Le débat n’a pas été tranché, ne semblant pas « mûr ». Toujours est-il que pour beaucoup de militants, Alternatiba ne pourra pas se passer de l’action non-violente, pour les raisons qu’indique Jon Palais : «  Les villages vont continuer, mais pas avec la même dynamique. Notre étendard, ce doit être l’action non-violente ». « La fusion, c’est le pari ambitieux. On part un peu dans l’inconnu, mais on n’a pas d’autre choix pour avancer. On ne va pas rester les bisounours des alternatives », a affirmé Adrien, membre de l’équipe d’animation, à l’assemblée.
La coordination européenne a acté dans son texte final qu’Alternatiba devait marcher « sur deux jambes, celles des alternatives et des propositions d’une part, et de la non-coopération et de l’action non-violente d’autre part ». Les militants insistent également pour parler de « processus Alternatiba », plutôt que d’un mouvement en soi : « On est là pour gagner la bataille climatique, on évolue en rapport à cette urgence » explique Margot.
Mais pour ce qui est des actions concrètes, beaucoup reste à décider, à partir de la nouvelle équipe et des groupes de travail qui vont être mis en place. Les propositions ne manquent pas : maisons, universités, annuaires des alternatives par exemple. « Il y a un consensus pour se diversifier, s’ouvrir aux autres mouvements, aborder les questions de justice climatique et des alternatives pour les milieux populaires ou les immigrés » explique Mathieu. Pour Antoine, la question sociale demeure le grand défi : « Le changement climatique impacte d’abord les plus défavorisés, qui ne sont pas bien représentés ici à Alternatiba. Comment atteindre la mixité sociale ? Pour moi c’est une question prioritaire.

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23 février 2016 2 23 /02 /février /2016 09:16
Notre-Dame-des-Landes : Manuel Valls a menti

Par Hervé Kempf, le 18 février pour http://reporterre.net/Notre-Dame-des-Landes-Manuel-Valls-a-menti, suivi d'un article du Canard Enchaîné au titre évoquateur : Le nouvel aéroport de Nantes serait plus petit que l'ancien ! Si on ajoute l'étrange annonce de M. Valls à l'Assemblée Nationale, lançant un défi au monde en affirmant que si 100 000 personnes défilaient samedi, le projet serait annulé... Lisez notre appel, et rejoignez-nous Contre les expulsions, contre l’aéroport... à Notre-Dame-des-Landes le samedi 27 février

M. Valls a affirmé que le projet d’aéroport était « bon pour l’environnement » en raison de l’impact actuel de l’aéroport de Nantes sur « le réservoir à oiseaux » de Grand Lieu. Il a en fait caché une lettre de ses services disant l’inverse, dont la teneur a été révélée par Le Canard enchaîné et que Reporterre propose en téléchargement.

Le 15 octobre dernier, Manuel Valls affirmait au Sénat que le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes était bon pour l’environnement : « Il est bon pour l’environnement, parce que l’actuel aéroport de Nantes est au contact de trois réserves Natura 2000, dont le réservoir à oiseaux du lac de Grand Lieu ».

Le Premier ministre a menti : il ne pouvait ignorer en effet l’avis du directeur régional de l’environnement, écrit en septembre 2014, disant exactement l’inverse. Pire, M. Valls et les services de l’État ont tenu caché ce document, dont la teneur a été révélée par Le Canard enchaîné le 18 février, et que Reporterre vous propose en lecture complète ci-dessous.

Cette lettre a été écrite par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire, le 9 septembre 2014, au préfet de la région.

Le directeur y explique que l’aménagement de l’aéroport existant à Nantes n’aurait pas d’impact négatif sur la réserve naturelle de Grand Lieu, située à côté de la ville.

La réserve naturelle de Grand Lieu est située au sud-ouest de Nantes

« Le trafic aérien actuel n’a pas d’impact négatif sur les oiseaux du lac », écrit-il. « La faune de la réserve a intégré cette activité continue et routinière comme un élément à part entière de l’environnement du lac. » Et d’expliquer : « La variété de cette activité [aérienne] engendrée par l’aménagement de Nantes-Atlantique ne sera pas perceptible par la faune du lac et ne générera pas de perturbation. »

À propos de l’allongement des pistes, le directeur observe : « L’allongement de la piste impactera les zones humides situées au bout de la piste actuelle (prairies, ruisseau). Cet impact sera cependant très minime en comparaison de ceux issus de l’urbanisation prévisible des zones humides aujourd’hui préservées. » En cas de création de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il y aurait en effet urbanisation aux abords de la réserve naturelle de Grand Lieu.

Le directeur conclut : l’aménagement de l’aéroport de Nantes-Atlantique, par l’allongement de sa piste « garantit la préservation des zones humides de la ceinture verte générée par l’aéroport, qui participent à l’équilibre écologique de la réserve face à l’urbanisation de l’agglomération nantaise »

Ce n’est pas la première fois que M. Valls et les services de l’État mentent sur ce dossier. En ce qui concerne l’évaluation économique du projet d’aéroport, les documents sont en effet cachés et falsifiés, comme l’a montré Reporterre et le Collectif des élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport.

Hervé Kempf

Et l'article du Canard Enchaîné - bonne lecture !

 

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22 février 2016 1 22 /02 /février /2016 11:01

C'est la conclusion de notre groupe local Europe Ecologie Les Verts sur l'urbanisme aux Lilas, après les deux ateliers sur le PLU auxquels nous avons participé en janvier - voici le tract que nous avons distribué.

Planète en surchauffe : en finir avec les fossiles

La Conférence Paris Climat - la COP 21 - a montré l'urgence et fixé les objectifs, pour affronter la crise climatique. En France, comme dans l'UE, il s'agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030. Or, le transport représente le plus gros secteur contributeur de ces gaz : 27 % des émissions françaises.  Il faut donc en finir avec l'usage des énergies fossiles et d'abord le pétrole.

Donc en finir avec la « civilisation de la bagnole ».

S'attaquer à la voiture par le PLU

Au-delà du drame climatique, c'est une question de santé et de bien-être qui se joue.

Les comportements doivent changer, donc des politiques de rupture doivent être adoptées.

Des signaux doivent être donnés, nationalement : par la fiscalité des carburants notamment ; au niveau régional, en mettant en place la circulation alternée AVANT même le pic de pollution.

Aux Lilas, l'outil, c'est le PLU, le plan local d'urbanisme. Selon la mairie elle-même :

« Les modes de circulation doux constituent le principal moyen de déplacement des lilasiens » : 41 % des trajets s'effectuent à pied, 4 % à vélo, d'après l'Analyse de la mobilité sur la commune des Lilas de 2003. Mais malgré le Schéma Directeur des Circulations Douces des Lilas, aucune évolution depuis 12 ans.

Car la voirie est d'abord réservée aux voitures.

Le courage, c'est de réduire la place de la voiture, le dire, le faire :

  • étendre les zones 30 à … toute la ville;
  • généraliser les voies pour bus en site propre et les pistes cyclables en site propre, notamment dans la rue de Paris ou Boulevard de la Liberté;
  • élargir les trottoirs (et en profiter pour les végétaliser);
  • donc, supprimer des places de stationnement auto sur la voirie.

On trouvera toujours des raisons de ne pas agir, faute d'imaginer un autre monde et d'autres comportements. Une fois énoncés les discours tièdes sur « le partage de l'espace », « le compromis entre les attentes exprimées », les élus doivent avoir le courage de décisions à la hauteur des enjeux.

Stop aux déclarations creuses sur le développement durable !

Par le PLU, réduisons la place de la voiture aux Lilas !

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 08:56

Par la rédaction de Basta ! sur http://www.bastamag.net/Liberte-de-la-presse-Bollore-porte-de-nouveau-plainte-contre-Bastamag

L’accaparement des terres en Afrique ou en Asie serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, une holding luxembourgeoise dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ? Oui semble-t-il, car le groupe Bolloré a déposé une seconde plainte en diffamation contre notre site d’information.

Le groupe Bolloré a déposé une seconde plainte en diffamation contre le site d’information Basta !. Cette nouvelle plainte nous a été notifiée cet été. Elle vise l’ancien directeur de publication, Julien Lusson, et l’un des journalistes de la rédaction, Simon Gouin, pour un article intitulé « Accaparement de terres : le groupe Bolloré accepte de négocier avec les communautés locales », publié fin octobre 2014. Ce procès en diffamation s'est ouvert jeudi 11 février 2016.

Le site d’information Bastamag, son ancien directeur de publication et trois journalistes de la rédaction (Nadia Djabali, Ivan du Roy et Agnès Rousseaux), font déjà l’objet d’une procédure en diffamation de la part du groupe Bolloré. Cette procédure vise un article de synthèse sur l’accaparement des terres, publié en octobre 2012 (lire ici). S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dressait un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine et en Asie, et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées. C’est à ce titre que Bolloré et la Socfin, une holding luxembourgeoise aux multiples filiales qui gère des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie, et dont Vincent Bolloré est actionnaire, étaient cités dans l’article.

Cette première plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », ainsi que plusieurs blogs pour avoir signalé l’article. Le procès se déroulera le 11 février 2016.

L’accaparement des terres serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ? C’est ce que laisse croire cette seconde plainte. Le groupe Bolloré avait déjà, par le passé, attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun.

Cette seconde plainte contre Bastamag intervient dans un contexte où les pratiques de la Socfin au sein de plantations qu’elle possède, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-est, sont toujours pointées du doigt. Des paysans cambodgiens ont d’ailleurs porté plainte en juillet contre le groupe Bolloré devant le tribunal de Grande instance de Nanterre pour violation des droits de l’homme et du droit de l’environnement.

Les pressions de Bolloré à l’encontre de journalistes sont également au cœur de l’actualité. Le collectif Informer n’est pas un délit, qui regroupe une cinquantaine de journalistes ainsi que l’association Reporters sans frontières, s’interroge sur la censure et la déprogrammation de pas moins de quatre documentaires qui devaient être diffusés par la chaîne Canal+, dont Vincent Bolloré est devenu le principal actionnaire.

Censure au sein des médias qu’il possède, poursuites contre ceux qu’il ne contrôle pas : il semble que Vincent Bolloré, propriétaire d’un des plus gros groupes médias au monde (Vivendi), a une conception très restrictive de la liberté de la presse.

Basta ! conteste cette nouvelle accusation en diffamation et vous tiendra informés des suites de l’affaire. En attendant, pour nous soutenir, c’est ici.

Nous publions ci-dessous l’article visé :

Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l’accaparement de terres

par Nadia Djabali, avec Agnès Rousseaux et Ivan du Roy le 10 octobre 2012 pour http://www.bastamag.net/Bollore-Credit-agricole-Louis

Photo © Eric Garault

Alors que 868 millions de personnes souffrent de sous-alimentation, selon l’Onu, l’accaparement de terres agricoles par des multinationales de l’agrobusiness ou des fonds spéculatifs se poursuit. L’équivalent de trois fois l’Allemagne a ainsi été extorqué aux paysans africains, sud-américains ou asiatiques. Les plantations destinées à l’industrie remplacent l’agriculture locale. Plusieurs grandes entreprises françaises participent à cet accaparement, avec la bénédiction des institutions financières. Enquête.

Au Brésil, le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le négoce des matières premières, a pris possession de près de 400 000 hectares de terres : l’équivalent de la moitié de l’Alsace, la région qui a vu naître l’empire Dreyfus, avec le commerce du blé au 19ème siècle. Ces terres sont destinées aux cultures de canne à sucre et de soja. Outre le Brésil, le discret empire commercial s’est accaparé, via ses filiales Calyx Agro ou LDC Bioenergia [1], des terres en Uruguay, en Argentine ou au Paraguay. Si Robert Louis Dreyfus, décédé en 2009, n’avait gagné quasiment aucun titre avec l’Olympique de Marseille, club dont il était propriétaire, il a fait de son groupe le champion français toute catégorie dans l’accaparement des terres.

Le Groupe Louis-Dreyfus – 56 milliards d’euros de chiffre d’affaires [2] – achète, achemine et revend tout ce que la terre peut produire : blé, soja, café, sucre, huiles, jus d’orange, riz ou coton, dont il est le « leader » mondial via sa branche de négoce, Louis-Dreyfus Commodities. Son jus d’orange provient d’une propriété de 30 000 ha au Brésil. L’équivalent de 550 exploitations agricoles françaises de taille moyenne ! Il a ouvert en 2007 la plus grande usine au monde de biodiesel à base de soja, à Claypool, au Etats-Unis (Indiana). Il possède des forêts utilisées « pour la production d’énergie issue de la biomasse, l’énergie solaire, la géothermie et l’éolien ». Sans oublier le commerce des métaux, le gaz naturel, les produits pétroliers, le charbon et la finance.

Course effrénée à l’accaparement de terres

En ces périodes de tensions alimentaires et de dérèglements climatiques, c’est bien l’agriculture qui semble être l’investissement le plus prometteur. « En 5 ans, nous sommes passés de 800 millions à 6,3 milliards de dollars d’actifs industriels liés à l’agriculture », se réjouissait le directeur du conglomérat, Serge Schoen [3]. Le groupe Louis Dreyfus illustre la course effrénée à l’accaparement de terres agricoles dans laquelle se sont lancées de puissantes multinationales. Sa holding figure parmi les cinq premiers gros traders de matières premières alimentaires, avec Archer Daniels Midland (États-Unis), Bunge (basé aux Bermudes), Cargill (États-Unis) et le suisse Glencore. Ces cinq multinationales, à l’acronyme ABCD, font la pluie et le beau temps sur les cours mondiaux des céréales [4].

L’exemple de Louis Dreyfus n’est pas isolé. États, entreprises publiques ou privées, fonds souverains ou d’investissements privés multiplient les acquisitions – ou les locations – de terres dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est. Objectif : se lancer dans le commerce des agrocarburants, exploiter les ressources du sous-sol, assurer les approvisionnements alimentaires pour les États, voire bénéficier des mécanismes de financements mis en œuvre avec les marchés carbone. Ou simplement spéculer sur l’augmentation du prix du foncier. Souvent les agricultures paysannes locales sont remplacées par des cultures industrielles intensives. Avec, à la clé, expropriation des paysans, destruction de la biodiversité, pollution par les produits chimiques agricoles, développement des cultures OGM... Sans que les créations d’emplois ne soient au rendez-vous.

Trois fois la surface agricole de la France

Le phénomène d’accaparement est difficile à quantifier. De nombreuses transactions se déroulent dans le plus grand secret. Difficile également de connaître l’origine des capitaux. Une équipe de la Banque mondiale a tenté de mesurer le phénomène. En vain ! « Devant les difficultés opposées au recueil des informations nécessaires (par les États comme les acteurs privés), et malgré plus d’un an de travail, ces chercheurs ont dû pour l’évaluer globalement s’en remettre aux articles de presse », explique Mathieu Perdriault de l’association Agter.

Selon la base de données Matrice foncière, l’accaparement de terres représenterait 83 millions d’hectares dans les pays en développement. L’équivalent de près de trois fois la surface agricole française (1,7% de la surface agricole mondiale) ! Selon l’ONG Oxfam, qui vient de publier un rapport à ce sujet, « une superficie équivalant à celle de Paris est vendue à des investisseurs étrangers toutes les 10 heures », dans les pays pauvres [5].

L’Afrique, cible d’un néocolonialisme agricole ?

L’Afrique, en particulier l’Afrique de l’Est et la République démocratique du Congo, est la région la plus convoitée, avec 56,2 millions d’hectares. Viennent ensuite l’Asie (17,7 millions d’ha), puis l’Amérique latine (7 millions d’ha). Pourquoi certains pays se laissent-il ainsi « accaparer » ? Sous prétexte d’attirer investissements et entreprises, les réglementations fiscales, sociales et environnementales des pays les plus pauvres sont souvent plus propices. Les investisseurs se tournent également vers des pays qui leur assurent la sécurité de leurs placements. Souvent imposées par les institutions financières internationales, des clauses garantissent à l’investisseur une compensation de la part de l’État « hôte » en cas d’expropriation. Des clauses qui peuvent s’appliquer même en cas de grèves ou de manifestations.

Les acteurs de l’accaparement des terres, privés comme publics, sont persuadés – ou feignent de l’être – que seul l’agrobusiness pourra nourrir le monde en 2050. Leurs investissements visent donc à « valoriser » des zones qui ne seraient pas encore exploitées. Mais la réalité est tout autre, comme le montre une étude de la Matrice Foncière : 45% des terres faisant l’objet d’une transaction sont des terres déjà cultivées. Et un tiers des acquisitions sont des zones boisées, très rentables lorsqu’on y organise des coupes de bois à grande échelle. Des terres sont déclarées inexploitées ou abandonnées sur la foi d’imageries satellites qui ne prennent pas en compte les usages locaux des terres.

40% des forêts du Liberia sont ainsi gérés par des permis à usage privés [6] (lire aussi notre reportage au Liberia). Ces permis, qui permettent de contourner les lois du pays, concernent désormais 20 000 km2. Un quart de la surface du pays ! Selon Oxfam, 60% des transactions ont eu lieu dans des régions « gravement touchées par le problème de la faim » et « plus des deux tiers étaient destinées à des cultures pouvant servir à la production d’agrocarburants comme le soja, la canne à sucre, l’huile de palme ou le jatropha ». Toujours ça que les populations locales n’auront pas...

Quand AXA et la Société générale se font propriétaires terriens

« La participation, largement médiatisée, des États au mouvement d’acquisition massive de terre ne doit pas masquer le fait que ce sont surtout les opérateurs privés, à la poursuite d’objectifs purement économiques et financiers, qui forment le gros bataillon des investisseurs », souligne Laurent Delcourt, chercheur au Cetri. Les entreprises publiques, liées à un État, auraient acheté 11,5 millions d’hectares. Presque trois fois moins que les investisseurs étrangers privés, propriétaires de 30,3 millions d’hectares. Soit la surface de l’Italie ! Si les entreprises états-uniennes sont en pointe, les Européens figurent également en bonne place.

Banques et assurances françaises se sont jointes à cette course à la propriété terrienne mondiale. L’assureur AXA a investi 1,2 milliard de dollars dans la société minière britannique Vedanta Resources PLC, dont les filiales ont été accusées d’accaparement des terres [7]. AXA a également investi au moins 44,6 millions de dollars dans le fond d’investissement Landkom (enregistré dans l’île de Man, un paradis fiscal), qui loue des terres agricoles en Ukraine. Quant au Crédit Agricole, il a créé – avec la Société générale – le fonds « Amundi Funds Global Agriculture ». Ses 122 millions de dollars d’actifs sont investis dans des sociétés telles que Archer Daniels Midland ou Bunge, impliquées comme le groupe Louis Dreyfus dans l’acquisition de terres à grande échelle. Les deux banques ont également lancé le « Baring Global Agriculture Fund » (133,3 millions d’euros d’actifs) qui cible les sociétés agro-industrielles. Les deux établissement incitent activement à l’acquisition de terres, comme opportunité d’investissement. Une démarche socialement responsable ?

Vincent Bolloré, gentleman farmer

Après le groupe Louis Dreyfus, le deuxième plus gros investisseur français dans les terres agricoles se nomme Vincent Bolloré. Son groupe, via l’entreprise Socfin et ses filiales Socfinaf et Socfinasia, est présent dans 92 pays dont 43 en Afrique. Il y contrôle des plantations, ainsi que des secteurs stratégiques : logistique, infrastructures de transport, et pas moins de 13 ports, dont celui d’Abidjan. L’empire Bolloré s’est développée de façon spectaculaire au cours des deux dernières décennies « en achetant des anciennes entreprises coloniales, et [en] profitant de la vague de privatisations issue des "ajustements structurels" imposés par le Fonds monétaire international », constate le Think tank états-unien Oakland Institute.

Selon le site du groupe, 150 000 hectares plantations d’huile de palme et d’hévéas, pour le caoutchouc, ont été acquis en Afrique et en Asie. L’équivalent de 2700 exploitations agricoles françaises ! Selon l’association Survie, ces chiffres seraient en deçà de la réalité. Le groupe assure ainsi posséder 9 000 ha de palmiers à huile et d’hévéas au Cameroun, là où l’association Survie en comptabilise 33 500.

Expropriations et intimidations des populations

Quelles sont les conséquences pour les populations locales ? Au Sierra Leone,
Bolloré a obtenu un bail de 50 ans sur 20 000 hectares de palmier à huile et 10 000 hectares d’hévéas. « Bien que directement affectés, les habitants de la zone concernée semblent n’avoir été ni informés ni consultés correctement avant le lancement du projet : l’étude d’impact social et environnemental n’a été rendue publique que deux mois après la signature du contrat », raconte Yanis Thomas de l’association Survie. En 2011, les villageois tentent de bloquer les travaux sur la plantation. Quinze personnes « ont été inculpées de tapage, conspiration, menaces et libérées sous caution après une âpre bataille judiciaire. » Bolloré menace de poursuivre en justice pour diffamation The Oakland Institute, qui a publié un rapport en 2012 sur le sujet pour alerter l’opinion publique internationale.

Au Libéria, le groupe Bolloré possède la plus grande plantation d’hévéas du pays, via une filiale, la Liberia Agricultural Company (LAC). En mai 2006, la mission des Nations Unies au Libéria (Minul) publiait un rapport décrivant les conditions catastrophiques des droits humains sur la plantation : travail d’enfants de moins de 14 ans, utilisation de produits cancérigènes, interdiction des syndicats, licenciements arbitraires, maintien de l’ordre par des milices privées, expulsion de 75 villages…. La LAC a qualifié les conclusions de la Minul « de fabrications pures et simples » et « d’exagérations excessives ». Ambiance... Plusieurs années après le rapport des Nations Unies, aucune mesure n’a été prise par l’entreprise ou le gouvernement pour répondre aux accusations.

Une coopérative agricole qui méprise ses salariés

Autre continent, mêmes critiques. Au Cambodge, la Socfinasia, société de droit luxembourgeois détenue notamment par le groupe Bolloré a conclu en 2007 un joint-venture qui gère deux concessions de plus de 7 000 hectares dans la région de Mondulkiri. La Fédération internationale des Droits de l’homme (FIDH) a publié en 2010 un rapport dénonçant les pratiques de la société Socfin-KCD. « Le gouvernement a adopté un décret spécial permettant l’établissement d’une concession dans une zone anciennement protégée, accuse la FIDH. Cette situation, en plus d’autres violations documentées du droit national et des contrats d’investissement, met en cause la légalité des concessions et témoigne de l’absence de transparence entourant le processus d’approbation de celles-ci. » Suite à la publication de ce rapport, la Socfin a menacé l’ONG de poursuites pour calomnie et diffamation.

Du côté des industries du sucre, la situation n’est pas meilleure. Depuis 2007, le géant français du sucre et d’éthanol, la coopérative agricole Tereos, contrôle une société mozambicaine [8]. Tereos exploite la sucrerie de Sena et possède un bail de 50 ans (renouvelable) sur 98 000 hectares au Mozambique. Le contrat passé avec le gouvernement prévoit une réduction de 80% de l’impôt sur le revenu et l’exemption de toute taxe sur la distribution des dividendes. Résultat : Tereos International réalise un profit net de 194 millions d’euros en 2010, dont 27,5 millions d’euros ont été rapatriés en France sous forme de dividendes. « De quoi mettre du beurre dans les épinards des 12 000 coopérateurs français de Tereos », ironise le journaliste Fabrice Nicolino. Soit un dividende de 2 600 euros par agriculteur français membre de la coopérative. Pendant ce temps, au Mozambique, grèves et manifestations se sont succédé dans la sucrerie de Sena : bas salaires (48,4 euros/mois), absence d’équipements de protection pour les saisonniers, nappe phréatique polluée aux pesticides... Ce doit être l’esprit coopératif [9].

Fermes et fazendas, nouvelles cibles de la spéculation

Connues ou non, on ne compte plus les entreprises et les fonds d’investissement français qui misent sur les terres agricoles. Bonduelle, leader des légumes en conserve et congelés, possède deux fermes de 3 000 hectares en Russie où il cultive haricots, maïs et pois. La célèbre marque cherche à acquérir une nouvelle exploitation de 6 000 ha dans le pays. Fondée en 2007 par Jean-Claude Sabin, ancien président de la pieuvre Sofiproteol (aujourd’hui dirigée par Xavier Beulin président de la FNSEA), Agro-énergie Développement (AgroEd) investit dans la production d’agrocarburants et d’aliments dans les pays en développement. La société appartient à 51% au groupe d’investissement LMBO, dont l’ancien ministre de la Défense, Charles Millon, fut l’un des directeurs. Les acquisitions de terres agricoles d’AgroEd en Afrique de l’Ouest sont principalement destinées à la culture du jatropha, transformé ensuite en agrocarburants ou en huiles pour produits industriels. Mais impossible d’obtenir plus de précisions. Les sites internet de LMBO et AgroED sont plus que discrets sur le sujet. Selon une note de l’OCDE, AgroEd aurait signé un accord avec le gouvernement burkinabé concernant 200 000 hectares de Jatropha, en 2007, et négocient avec les gouvernements du Bénin, de Guinée et du Mali.

« Compte tenu de l’endettement massif des États et des politiques monétaires très accommodantes, dans une optique de protection contre l’inflation, nous recommandons à nos clients d’investir dans des actifs réels et notamment dans les terres agricoles de pays sûrs, disposant de bonnes infrastructures, comme l’Argentine », confie au Figaro Franck Noël-Vandenberghe, le fondateur de Massena Partners. Ce gestionnaire de fortune français a créé le fond luxembourgeois Terra Magna Capital, qui a investi en 2011 dans quinze fermes en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Superficie totale : 70 500 hectares, trois fois le Val-de-Marne ! [10]

Le maïs aussi rentable que l’or

Conséquence de ce vaste accaparement : le remplacement de l’agriculture vivrière par la culture d’agrocarburants, et la spéculation financière sur les terres agricoles. Le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années, pointe une étude de la Deutsche Bank. En juin et juillet 2012, les prix des céréales se sont envolés : +50 % pour le blé, +45% pour le maïs, +30 % pour le soja, qui a augmenté de 60 % depuis fin 2011 ! Les prix alimentaires devraient « rester élevés et volatils sur le long terme », prévoit la Banque mondiale. Pendant ce temps, plus d’un milliard d’individus souffrent de la faim. Non pas à cause d’une pénurie d’aliments mais faute d’argent pour les acheter.

Qu’importe ! Au nom du développement, l’accaparement des terres continuent à être encouragé – et financé ! – par les institutions internationales. Suite aux famines et aux émeutes de la faim en 2008, la Banque mondiale a créé un « Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale » (GFRP). Avec plus de 9 milliards de dollars en 2012, son fonds de « soutien » au secteur agricole a plus que doublé en quatre ans. Via sa Société financière internationale (SFI), l’argent est distribué aux acteurs privés dans le cadre de programme aux noms prometteurs : « Access to land » (accès à la terre) ou « Land market for investment » (marché foncier pour l’investissement).

Des placements financiers garantis par la Banque mondiale

Les deux organismes de la Banque mondiale, SFI et FIAS (Service Conseil pour l’Investissement Étranger) facilitent également les acquisitions en contribuant aux grandes réformes législatives permettant aux investisseurs privés de s’installer au Sierra Leone, au Rwanda, au Liberia ou au Burkina Faso… Quels que soient les continents, « la Banque mondiale garantit nos actifs par rapport au risque politique », explique ainsi l’homme d’affaire états-unien Neil Crowder à la BBC en mars 2012, qui rachète des petites fermes en Bulgarie pour constituer une grosse exploitation. « Notre assurance contre les risques politiques nous protège contre les troubles civils ou une impossibilité d’utiliser nos actifs pour une quelconque raison ou en cas d’expropriation. »

Participation au capital des fonds qui accaparent des terres, conseils et assistances techniques aux multinationales pour améliorer le climat d’investissement des marchés étrangers, négociations d’accords bilatéraux qui créent un environnement favorable aux transactions foncières : la Banque mondiale et d’autres institutions publiques – y compris l’Agence française du développement – favorisent de fait « la concentration du pouvoir des grandes firmes au sein du système agroalimentaire, (...) la marchandisation de la terre et du travail et la suppression des interventions publiques telles que le contrôle des prix ou les subventions aux petits exploitants », analyse Elisa Da Via, sociologue du développement [11].

Oxfam réclame de la Banque mondiale « un gel pour six mois de ses investissements dans des terres agricoles » des pays en développement, le temps d’adopter « des mesures d’encadrement plus rigoureuses pour prévenir l’accaparement des terres ». Que pense en France le ministère de l’Agriculture de ces pratiques ? Il a présenté en septembre un plan d’action face à la hausse du prix des céréales. Ses axes prioritaires : l’arrêt provisoire du développement des agrocarburants et la mobilisation du G20 pour « assurer une bonne coordination des politiques des grands acteurs des marchés agricoles » Des annonces bien vagues face à l’ampleur des enjeux : qui sont ces « grands acteurs des marchés agricoles » ? S’agit-il d’aider les populations rurales des pays pauvres à produire leurs propres moyens de subsistance ou de favoriser les investissements de l’agrobusiness et des fonds spéculatifs sous couvert de politique de développement et de lutte contre la malnutrition ? Les dirigeants français préfèrent regarder ailleurs, et stigmatiser l’immigration.

PS :

- L’ONG Grain a publié en mars 2012 un tableau des investisseurs

- La rapport d’Oxfam, « Notre terre, notre vie » - Halte à la ruée mondiale sur les terres, octobre 2012

- Le rapport des Amis de la Terre Europe (en anglais), janvier 2012 : How European banks, pension funds and insurance companies are increasing global hunger and poverty by speculating on food prices and financing land grabs in poorer countries.

- Un observatoire de l’accaparement des terres

- A lire : Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.

Notes :

[1] « En octobre 2009, LDC Bioenergia de Louis Dreyfus Commodities a fusionné avec Santelisa Vale, un important producteur de canne à sucre brésilien, pour former LDC-SEV, dont Louis Dreyfus détient 60% », indique l’ONG Grain.

[2] Le groupe Louis Dreyfus ne publie pas de résultats détaillés. Il aurait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 56 milliards d’euros, selon L’Agefi, pour un bénéfice net de 590 millions d’euros. La fortune de Margarita Louis Dreyfus, présidente de la holding, et de ses trois enfants, a été évaluée par le journal Challenges à 6,6 milliards d’euros.

[3] Dans Le Nouvel Observateur.

[4] L’ONG Oxfam a publié en août 2012 un rapport (en anglais) décrivant le rôle des ABCD.

[5] Selon Oxfam, au cours des dix dernières années, une surface équivalente à huit fois la superficie du Royaume-Uni a été vendue à l’échelle mondiale. Ces terres pourraient permettre de subvenir aux besoins alimentaires d’un milliard de personnes.

[6] D’après les ONG Global Witness, Save My Future Foundation (SAMFU) et Sustainable Development Institute (SDI).

[7] Source : Rapport des Amis de la Terre Europe.

[8] Sena Holdings Ltd, via sa filiale brésilienne Açúcar Guaraní.

[9] Une autre coopérative agricole, Vivescia (Ex-Champagne Céréales), spécialisée dans les céréales, investit en Ukraine aux côtés Charles Beigbeder, fondateur de Poweo (via un fonds commun, AgroGeneration). Ils y disposent de 50 000 hectares de terres agricoles en location.

[10] La liste des entreprises françaises dans l’accaparement des terres n’est pas exhaustive : Sucres & Denrée (Sucden) dans les régions russes de Krasnodar, Campos Orientales en Argentine et en Uruguay, Sosucam au Cameroun, la Compagnie Fruitière qui cultive bananes et ananas au Ghana…

[11Emprise et empreinte de l’agrobusiness, aux Editions Syllepse.

 

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 14:56

 

Aujourd’hui 16 février, les députés sont appelés à se prononcer sur une nouvelle prolongation de trois mois de l’état d’urgence, après celle votée le 20 novembre dernier, une semaine après les attentats qui ont bouleversé notre communauté nationale. Les députés écologistes ne voteront pas pour cette nouvelle prolongation.

En indexant la durée de l’état d’urgence sur la menace terroriste et la mise hors d’état de nuire de Daech, le gouvernement prend le risque de transformer l’état d’urgence en régime permanent. Nous ne pouvons-nous y résoudre. Il est important de rappeler ici que l’état d’urgence écarte l’autorité judiciaire des procédures anti-terroristes, confiées à l’administration et à l’exécutif. Or les procédures judiciaires offrent des garanties dont sont dénuées les actions de l’administration. Cet état d’urgence dont l’efficacité est contestable constitue donc  une entorse à l’État de droit qui doit rester exceptionnelle.

S’il nous semble essentiel de donner plus de moyens humains et matériels aux services de renseignements, à la justice et aux forces de l’ordre, nous rappelons que l’État de droit n’est pas un État de faiblesse. Nous renouvelons notre confiance dans les capacités de notre système judiciaire pour répondre au défi du terrorisme et dans les vertus de la République et de la démocratie.

Nous, députés écologistes, attachés à nos valeurs communes : liberté, égalité, fraternité, ne voterons pas la prolongation de l’état d’urgence convaincus que la France doit rester la patrie des droits de l’homme et que la défense de nos valeurs est la meilleure réponse à faire à ceux qui nous attaquent.

Laurence ABEILLE, Brigitte ALLAIN , Isabelle ATTARD, Danielle AUROI, Michèle BONNETON, Sergio CORONADO, Cécile DUFLOT, Noël MAMERE, Jean-Louis ROUMEGAS, Eva SAS, députés  écologistes, sur http://www.ecolodepute-e-s.fr/2016/02/17/pourquoi-nous-ne-voterons-pas-la-prolongation-de-l-%C3%A9tat-d-urgence/

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17 février 2016 3 17 /02 /février /2016 12:09

Le 15 février 2016, par Éliane Anglaret, Jean-Marie Defrance, Alain Delangle et Thierry Thévenin pour http://www.reporterre.net/L-agro-industrie-veut-confisquer-le-mot-bio

© Red !/Reporterre

Après avoir étouffé au maximum les pionniers de l’agriculture biologique, les industriels et les autorités leur dénient maintenant l’emploi du qualificatif « bio ». Derrière les mots, c’est une bataille de fond qui se joue.

D’un côté, certains mouvements historiques de l’agriculture biologique, résolument opposés à l’agriculture chimique industrielle, sont enquêtés sur l’usage qu’ils font dans leur communication des préfixes « bio », et « éco ». De l’autre, les plus gros pourvoyeurs de pesticides toxiques – Bayer, BASF, Dow, Syngenta, et autres [1] s’apprêtent en toute impunité à s’offrir une virginité en devenant les leaders du « biocontrôle ».

Au cours de l’année 2015, certaines structures historiques de la Bio, le syndicat des Simples, Demeter, Nature & Progrès (N&P), et BioCohérence, ont subi des enquêtes de la part des services régionaux de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des Fraudes). Les contrôles ont porté sur l’usage des termes de l’agriculture biologique au sein de ces différentes organisations. Objectif : « protéger » le consommateur contre d’éventuelles ambiguïtés ou confusions, voire tromperies, que pourrait générer la communication de ces structures.

Il a été demandé aux Simples (homologués en 1988) et à N&P (homologuée en 1986), d’éviter toute confusion entre leurs marques et le label bio européen (né en 1991) dans leurs outils de communication commerciale. Comme ces mouvements n’obligent pas leurs adhérents à être labellisés dans le cadre du Règlement bio européen (n° 834/2007, mis en application en 2009), ils ont particulièrement été mis en garde sur l’utilisation des termes réservés à la certification biologique, les préfixes et suffixes « bio », « éco » et « biologique », « écologique ».

Ces demandes sont d’autant plus paradoxales que l’on doit à ces mouvements historiques de la bio l’émergence de cette agriculture spécifique !

La bio : un mouvement citoyen agro-écologique avant d’être un label

Bien avant d’être réduite à un label, fût-il de qualité, l’agriculture biologique est un concept pratique et philosophique hérité d’une vision de l’agriculture respectueuse de la nature et des êtres vivants. Elle est née au cours du XX° siècle de la pensée de ses pionniers : Albert Howard, Hans et Maria Müller, Ehrenfried Pfeiffer, Rudolf Steiner et Masanobu Fukuoka…

Sur les traces de ces précurseurs, les organisations Demeter (marque créée dès 1930 par le mouvement biodynamiste allemand), Nature & Progrès (créée en 1964, Nature & Progrès est à l’origine, en 1972, de l’écriture des cahiers des charges qui serviront de base aux cahiers des charges bio français, puis européens), Simples, puis BioCohérence (fondée en 2010) ont fondé leur existence sur un objectif commun : une agriculture écologique à échelle humaine, ancrée dans les territoires pour une alimentation saine à la disposition des citoyens. Créées respectivement en 1930, 1964, 1978 s’agissant de ses organisations les plus anciennes, les valeurs qu’elles portent sont présentes depuis toujours dans leurs cahiers des charges :
- le respect du vivant (sol-végétal et animal) par des techniques respectant les écosystèmes, la biodiversité sauvage et cultivée, garantissant le bien-être des générations futures :
- le refus de l’industrialisation et de la financiarisation de l’agriculture en prohibant l’utilisation des produits chimiques de synthèse, des nanoparticules, des organismes génétiquement modifiés qui mettent en danger les équilibres de la biosphère et compromettent l’existence du vivant ;
- le développement d’une agriculture familiale, à taille humaine assurant une vie économique et sociale des territoires, l’autonomie et une vie digne des paysans.

Ces valeurs sont en train de disparaître du règlement européen de la Bio. Graduellement vidé des exigences écologiques, des finalités globales et citoyennes qui ont présidé à sa création en 1991, le label AB pourrait bientôt se résumer à un simple contenu technique.

Photo © Anaïs Cramm/Reporterre

La finalité des contrôles de la DGCCRF serait-elle d’éjecter les "moutons noirs" ? Il est souvent avancé que l’agriculture biologique est impossible à pratiquer, que les produits alimentaires qu’elle fournit sont trop chers, etc. C’est ignorer le prix considérable des « externalités » liées aux dégâts écologiques et sanitaires de l’agriculture chimique et de l’alimentation industrielle. L’étude réalisée en 2013 par l’Inra, intitulée Analyse des performances de l’agriculture biologique et qui se questionne sur : « Comment rendre l’agriculture biologique plus productive et plus compétitive ? » en dit long sur la pente qu’on entend faire suivre à la bio [2] .

Dans ce contexte, le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, souhaite faire de la France un leader de l’agroécologie et du « biocontrôle ». Une vision pour le moins intéressante au regard des adhérents de l’association française des entreprises du biocontrôle (IBMA France) parmi lesquels BASF, Bayer, Dow, Syngenta…

Les mouvements Simples, Demeter, BioCohérence et Nature & Progrès ont une vision très différente de l’agroécologie. Est-ce pour cela que les pouvoirs publics auraient voulu, cette année, « dépoussiérer » la mouvance historique de l’agrobiologie de certains de ses éléments minoritaires, critiques, en allant les « visiter » et les positionnant au rang de hors-la-loi ?

Ces organisations, dont les adhérents respectent des cahiers des charges exigeants, ne sont en effet pas des opportunistes surfant sur la vague d’une bio en plein essor : elles comptent à elles seules 182 années de lutte contre l’invasion de l’agriculture industrielle et chimique ! On aimerait bien leur ôter la possibilité de le revendiquer en leur volant tout simplement « les mots pour le dire » ! Mais elles n’accepteront pas d’être éjectées par les seules voies réglementaires. Car elles savent que leurs attentes sont celles du public. C’est pourquoi leurs fermes, leurs pratiques et leurs savoir-faire sont ouverts à tous : pour elles, il s’agit avant tout d’essaimer, pas de s’approprier l’agrobiologie !

[1] Liste des adhérents de l’association française des entreprises de produits de biocontrôle (IBMA France), ici.

[2] Ce rapport avait suscité un vif débat au sein de l’Institut national de la recherche agronomique.

Lire aussi : Reporterre sur France Inter : l’agriculture bio peut nourrir le monde

Source : Courriel à Reporterre

Eliane Anglaret représente Nature et progrès, Jean-Marie Defrance représente Demeter, Alain Delangle représente BioCohérence et Thierry Thévenin représente Simples. Dans les tribunes, les auteurs expriment un point de vue propre, qui n’est pas nécessairement celui de la rédaction. Titre, chapô et inters sont de la rédaction.

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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 12:30

par Laurent Horvath - 2000Watts.org (son site) le samedi 13 février 2016 cf. http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/la-bulle-financiere-du-schiste-177626

Il y a 2 ans, qui aurait pu imaginer telle débâcle ? Wall Street, la Banque Fédérale Américaine et les banques privées continuaient de déverser des centaines de milliards de dollars dans un secteur qui promettait des gains substantiels. Le Quantitative Easing américain et des taux d’intérêts proche des taux zéros enflaient les égos et les rêves des entreprises de schiste.

Cet enthousiasme aura finalement créé une bulle financière dépassant les 200 milliards $ qui est en train d’imploser sous nos yeux. Le schiste s’écroule tel le jeu de l’avion où les nouveaux investisseurs couvrent les intérêts des anciens et le scénario n’est pas sans rappeler le système Madoff. 

La révolution du gaz et pétrole de schiste américain de 2009-2015 a été conduite par des petites et moyennes entreprises qui ont financé leurs croissances avec des emprunts à hauteur de 113 milliards $ en actions et 241 milliards $ en obligations selon Dealogic. Aujourd'hui, elles s'écroulent sous leurs dettes d'autant que peu d'entreprises sont profitables au-dessous de 50$ le baril. Durant la même période les dettes des 60 plus grandes entreprises US (sur un total de 155) ont bondi de 100 milliards à 206 milliards $.

Le système de Ponzi : L’effet Madoff
Comme dans toutes les bulles spéculatives, beaucoup d’investisseurs sont entrées dans ce business sans en comprendre les mécanismes. Grâce à l’entremise des banquiers, les producteurs ont réussi à lever des sommes astronomiques alors qu’aucun d’entre eux n’aura pu démontrer une quelconque profitabilité.
Même en Europe, les grandes institutions financières comme BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Deutsche Bank ou l'UBS se sont engouffrés dans la brèche aux côtés des américains JPMorgan, Citigroup, Wells Fargo ou Bank of America.

Ces grandes institutions bancaires ont engrangé des honoraires supérieurs à 740 millions $ pour leurs conseils avisés dans la restructuration des dettes ou les commissions sur la vente de ces produits à haut rendement tout en prenant le soin de se dégager d’éventuelles pertes. Mais pour celles qui n’auront pas réussi à écouler à temps leurs prêts pourris, le réveil est douloureux et les marchés boursiers sanctionnent lourdement leurs imprudences.

Trop de schiste, tue le pétrole
Paradoxalement, c’est le schiste lui-même qui s’est suicidé. En quelques années, la production pétrolière américaine est passée de 5,1 millions barils/jour (b/j) en 2009 à 9,7 millions b/j. Cette augmentation massive a déstabilisé les marchés qui étaient jusque-là régulé, à bien plaire, par l’Arabie Saoudite. Au lieu de stabiliser sa production aux besoins de l'offre, l’industrie de schiste a du extraire à maxima afin de rembourser les intérêts des emprunts.

Prises dans ce piège, les faillites se succèdent et la prochaine échéance bancaire du mois d’avril s’annonce apocalyptique, d’autant que l’Arabie Saoudite a gentiment demandé aux grandes banques de liquider leurs actifs de schiste.

La technique de schiste n’est pas morte
Les technologies de schiste développées dans les années 80 et perfectionnées depuis 2010, pourraient revenir sur les devants de la scène quand les prix retourneront de manière stable au-dessus de 70-100$ le baril et à la condition que les règles environnementales et de salubrité publique soient rangées aux oubliettes.
Les dégâts sur le schiste sont de deux sortes. L’industrie a perdu plus de 100’000 emplois et il n’est pas dit que tout ce beau monde ose retenter l’expérience quand le cycle repartira. Ainsi, il faudra à nouveau offrir des salaires et des formations de classe supérieure ce qui renchérira les coûts d’extraction.

Deuxièmement, les investisseurs n’avaient pas comptabilisé le facteur risque dans leurs investissements et cette prime se retrouvera au sommet de la liste à l’avenir. Ainsi, les financements seront susceptibles d’être plus rares et onéreux même si certains hedge funds tentent le pari de racheter pour une bouchée de pain les actifs des entreprises en faillite. Ces fonds privés ont déjà trouvé 57 milliards $ pour ce jeu de « quitte ou double ». Mais l’impact sur la grande majorité des investisseurs, qui ont perdu beaucoup d'argent, devrait avoir un effet durable. D’autant que durant la même période, les retours sur investissements dans les technologies propres, cleantech, ont augmenté de 11,3%.

Mort et né sous le règne d'Obama
Lors de la crise de 2008, l’immobilier américain avait fait plongé les marchés dans une profonde crise et aujourd’hui les Etats-Unis reviennent avec des investissements tout aussi toxiques dans l’énergie. Bien que les montants soient inférieurs, ils bousculent à nouveau l’économie mondiale ainsi que les institutions financières européennes décidément indomptables, incompétentes et incorrigibles.

Le schiste sera né sous Obama et pourrait s'éteindre en même temps que son règne. Paradoxal, pour un président qui voulait protéger le climat et l’économie.

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 13:54

D'après le communiqué de Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-paroles nationaux Europe Écologie Les Verts.

Dès l’annonce du remaniement ministériel, le 11 février, EELV a pris acte de ce remaniement et de l’entrée d’Emmanuelle Cosse au ministère du logement.

EELV désapprouve cette participation et regrette cette décision personnelle alors que la politique gouvernementale est malheureusement incompatible avec des orientations écologistes, de justice sociale, solidaires, et à même de construire une société apaisée.

Il est donc clair qu’il ne s’agit en aucun cas d’une participation d’EELV au Gouvernement, mais bien d’une décision prise par Emmanuelle Cosse qui n’engage qu’elle-même.

Les groupes locaux EELV, les élu-es EELV continueront au quotidien à agir pour faire avancer les valeurs des écologistes et pour mener les nécessaires combats pour la transition écologique de notre société.

 

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13 février 2016 6 13 /02 /février /2016 13:53
- Waouh ! C’est quoi ça ?
- C’est le recto d’un flyer...
- Mais on ne comprend rien !
- Ben si ! C’est comme un Rébus. Cela veut dire : “Dans Google, tape tcherno23 !
- tcherno23 ?
- tcherno23, c
’est un peu comme COP21 : avant que tu ne cherchais à savoir ce que cela signifiait, et que tu ne trouves, tu ne savais pas...


- Waouh ! Mais c’est quoi ça encore ?
- Ben, c’est c’est le verso du flyer, avec un FlashCode. Si tu as l’application FlashCode dans ton smartphone, tu approches l’objectif du carré noir, et, miracle, instantanément ton smartphone affiche la page internet qui va t’expliquer ce que c’est que cette histoire de tcherno23...
- Tu sais, la technologie ça me gonfle !
- Et ben, contente toi de lire ce qui suit : COMMUNIQUE Paris, le 10 février 2016

Tchernobyl, déjà 30 ans !
Mais toujours bien présent…


Pour commémorer le triste anniversaire de la catastrophe du 26 avril 1986,
l‘Association la Qualité de Vie organise une Conférence événementielle,
sur le thème : Le nucléaire est dangereux, cher et dépassé. Il est urgent
d’en sortir.

TCHERNOBYL DAY & NIGHT
Une conférence événementielle

Une grande journée d'information avec des intervenants incontournables ou pas, venant des différents mondes mobilisés : politique, associatif, recherche, industrie nucléaire…
Parmi eux : Denis BAUPIN, Vice-président de l’Assemblée nationale - Corinne LEPAGE, ex Ministre de l’environnement et ex Députée européenne – Michèle RIVASI, Députée européenne.


Pendant toute une journée, de 9 h à minuit, une trentaine de conférenciers et de spécialistes vont se relayer pour rappeler tous les dangers et dégâts du nucléaire, et affirmer qu'il est plus qu'urgent d'en sortir.
Le samedi 23 avril de 9 h à minuit
Mairie de PARIS 2ème

Cette Conférence événementielle se déroulera à Paris, le samedi 23 avril prochain, dans les salles des mariages et des expositions de la Mairie du 2éme, mises à disposition par le maire Jacques BOUTAULT, bien connu pour son engagement en faveur de l’écologie.


Les intervenants aborderont le plus complètement possible la question du nucléaire tant civil que militaire : la sécurité, la sûreté, la santé, la vie, l’environnement, l’économie, l’avenir, la société, la politique, l’histoire, le droit, l’éthique, la religion, les générations futures…

FUKUSHIMA, déjà 5 ans !
Mais toujours bien présent… et pour longtemps


Ce 23 avril prochain, nous commémorerons également le 5ème anniversaire de la catastrophe de Fukushima du 11 mars 2011. Cette catastrophe, toujours en cours et pour des dizaines d’années, est la dernière entrée dans l’histoire dramatique ouverte il y a 70 ans avec les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, poursuivie à Mayak en Russie, à Three Mile Island aux Etats-Unis, à Tchernobyl en Ukraine...

BURE, "moins 10" ans ???

Et ce 23 avril, dans une sorte de Retour vers le futur, pourquoi ne pas “commémorer” les “MOINS 10 ans” de l’ouverture du projet CIGéo à BURE, comme l‘État le voudrait. Un projet de stockage géologique pharaonique aussi flou que fou, au coût exorbitant, aux conséquences humaines et environnementales criminelles et prévisibles. Un projet dont les premières années de la phase d’étude ont déjà connu deux morts, malgré les promesses de maîtrise des risques durant un siècle de travaux !

Retransmis en direct sur internet
Cet événement TCHERNOBYL DAY & NIGHT sera retransmis en direct sur internet. Le signal numérique sera disponible pour les web-medias, les ONG, les groupes antinucléaires ou non, qui souhaitent relayer l’événement, à l’occasion d’une réunion publique par exemple. A noter que les moments forts des opérations locales organisées par les groupes antinucléaires de l’hexagone pourront être reprises en duplex tout au long de la journée. Premier événement recensé : Brennilis.

Un site internet dédié
Les documents et enregistrements de toutes les interventions seront consultables ensuite en différé sur un site internet dédié qui par ailleurs donnera toutes les informations sur le programme, les horaires, les contenus, les intervenants…
Le contenu des exposés s’adresse aux citoyens et aux militants. Il sera donc accessible au plus grand nombre. Il ne s'agit pas d'un colloque de “scientifiques” pour des “scientifiques”...

Un contenu explosif
Les citoyens et les militants sauront tout de ces mots et expressions : Three Mile Island - Tchernobyl - Fukushima - Hiroshima et Nagasaki - Fessenheim - Flamanville - corium - plutonium - cesium - iode 131 - mensonge - grand carénage - périmètre d'application du PPI - INB - explosion - irradiation - contamination - faibles doses - cancers radioinduits - leucémies des moins de 15 ans - coût réel de l'électricité - faillite d'AREVA - avenir d'EDF - démantèlement - gestion des déchets nucléaires - entreposage - subsurface - stockage géologique – La Hague - Soulaines - Morvilliers - CIGéo à Bure - maîtrise des risques – ASSE - WIPP - ANDRA - EPR - ITER - ASTRID - Laser Mégajoule - IRSN - ASN - OPECST - énergies renouvelables - anthropocène - le nucléaire ne sauvera pas le climat - générations futures…
Chaque module sera suivi d’une séance de questions/réponses. Les questions étant recueillies dans la salle par écrit et via internet.

30 intervenants
Denis BAUPIN - Corinne LEPAGE - Michèle RIVASI – Yannick ROUSSELET - Youri BANDAJEVSKY - Michel FERNEX - Wladimir TCHERTKOFF- Roland DESBORDES - Jean-Claude AUTRET - Bernard LAPONCHE - Benjamin DESSUS – Jean-Claude ZERBIB - Yves LENOIR - Thierry RIBAULT - Kolin KOBAYASHI - Jean-Marie MATAGNE - Abraham BEHAR - Géraud BOURNET - Fulcieri MALTINI - Alain NICOLAS - Bertrand THUILLIER  - Jean Marc ROYER  - Guillaume BLAVETTE - Alain CORREA – Jean-Pierre REMMELE - Michel MARIE – Jean-Marc FLEURY – Jacques LERAY - Michel GUERITTE – (liste ouverte)
En modules vidéo : Monseigneur Marc STENGER – Annie THEBAUD MONY - Chantal L’HOIR - André PARIS - Denis FAUCONNIER – Stéphane LHOMME - (liste ouverte)

15 heures bien rythmées
Trois jeunes présentatrices, fraîchement émoulues de l'Académie Audiovisuelle de Richard Joffo dynamiseront les interventions.
La journée sera rythmée par des extraits des journaux télévisés de l'époque.
Un pianiste ponctuera les séquences.
Un humoriste est pressenti. On peut en effet rire de tout, même du nucléaire, mais bien sûr pas avec tout le monde…

Contacts :
Michel GUERITTE - Association la Qualité de Vie – 06 71 06 81 17 - michel.gueritte@neuf.fr
Alain CORREA - STOP EPR Ni à Penly, ni ailleurs - 06 70 90 37 88 - alain.correa@nanodata.com
Michel MARIE - CEDRA – 06 66 95 97 77 - cedra.org@orange.fr
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10 février 2016 3 10 /02 /février /2016 17:34

Une tribune de Marc Dufumier (Professeur honoraire à AgroParisTech) le 8 février 2016 sur http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/08/vive-la-production-artisanale_4861315_3232.html, dans la continuité de nos articles Manifeste pour la sauvegarde des terres agricoles, Une autre Politique Agricole Commune (PAC) est possible, L’aveuglement de la FNSEA est responsable de la crise agricole...

L’agriculture française est en crise et nos agriculteurs, mal rémunérés par la vente de leurs produits, sont en plein désarroi. Cette situation n’est pas vraiment nouvelle ; mais à force d’égrener des subventions ici où là, nos gouvernements étaient parvenus jusqu’à présent à étouffer tant bien que mal leur colère. Sans malheureusement s’attaquer aux problèmes structurels de notre agriculture ni parvenir à enrayer la disparition d’un très grand nombre d’exploitations agricoles.

Il ne faut pas se voiler la face : la France des multiples petits terroirs ne peut plus être compétitive sur les marchés internationaux en tentant d’exporter des denrées standards produites à grande échelle.

Les poulets bas de gamme nourris avec du maïs et du soja brésiliens ne peuvent guère être vendus plus chers que des poulets brésiliens ; l’éthanol issu de nos betteraves cultivées sous les nuages ne peut rivaliser avec celui des cannes à sucre produites dans d’immenses exploitations sous le soleil brésilien ; la poudre de lait bretonne ne peut guère être exportée à un coût moindre que celle fournie par les « fermes des 1 000 vaches » déjà existantes en Allemagne de l’Est et en République tchèque. Et nos blés à 90 quintaux à l’hectare, coûteux en engrais de synthèse et produits pesticides, sont menacés par la concurrence des blés à 30 quintaux produits dans les immenses domaines roumains et ukrainiens.

A cela s'ajoute le fait que la France et l'Union européenne sont désormais déficitaires pour plus des deux tiers en protéines végétales pour l'alimentation humaine et animale : les haricots de nos cassoulets sont très largement importés d'Argentine et nos animaux sont gavés de soja ou tourteaux de soja transgéniques en provenance des Etats-Unis et d'Amérique du Sud !

Coûts de dépollution élevés

Seuls parviennent désormais à rémunérer correctement nos agriculteurs les produits bio, labellisés ou d'appellation d'origine protégée. Notre excédent de la balance commerciale agricole provient déjà pour les deux tiers de produits du terroir à haute valeur ajoutée : vins, spiritueux, fromages d'exception, etc. L'exportation à vil prix de produits bas de gamme subventionnés, quant à elle, ne rapporte vraiment plus grand chose.

Beaucoup d'agriculteurs considèrent cependant qu'il leur faut poursuivre avec les formes actuelles d'agriculture industrielle, de façon à pouvoir nourrir à moindre coût une population croissante, quitte à considérer les problèmes environnementaux et sanitaires engendrés par celles-ci comme étant relativement secondaires. Il leur a été répété maintes fois que pour rester compétitifs sur les marchés mondiaux, il leur faudrait toujours davantage mécaniser, motoriser et spécialiser leurs systèmes de culture et d'élevage, de façon à produire à grande échelle les denrées standards exigées par les agro-industries et la grande distribution.

Mais on sait que ces produits vendus à bas prix nous reviennent en fait très cher, du fait des coûts de la dépollution pour l'eau potable, des impôts à payer pour retirer les algues vertes du littoral, des maladies provoquées par les pesticides, de l'abaissement des nappes phréatiques, de la surmortalité des abeilles, etc.

Et nos productions exportées à vil prix vers ceux du Sud qui sont déficitaires en nourriture contribuent à ruiner définitivement les paysanneries de ces pays qui travaillent encore pour la plupart avec des outils manuels. Ne pouvant plus rester dans la course, elles ne parviennent donc pas à équiper leurs fermes en vue de produire davantage et sont condamnées à partir en masse vers les bidonvilles ou tenter l'aventure des migrations clandestines.

Ce sont pour une très large part les distorsions de prix et de rémunération introduites par les subventions de la politique agricole commune (PAC) qui ont été à l'origine de nos errements.

Mais pourquoi ne réorienterions-nous pas celle-ci pour que les paysans, quand ils travaillent pour leur intérêt privé, soient incités à mettre en œuvre les systèmes de culture et d'élevage les plus conforme à l'intérêt général ? A l'heure où nos médecins s'inquiètent des effets de la présence de résidus pesticides dans notre alimentation et notre eau de boisson, ne conviendrait-il pas de promouvoir la production de denrées à haute valeur sanitaire, gustative et environnementale ?

Fertilisation biologique

Quitte à taxer l'emploi des produits pesticides et de celuis des engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile et très émetteurs en gaz à effet de serre (protoxyde d'azote). Quitte aussi à rémunérer les agriculteurs pour leurs éventuels services environnementaux : séquestration du carbone dans la bio-masse végétale et l'humus des sols, réintégration de légumineuses (luzerne, trèfle, pois, féveroles, haricot, etc.) dans nos assolements en substitution de soja importé; recours à la fertilisation biologique de nos plantes en utilisant des chamapignons mycorhiziens oub à des bactéries fixatrices de l'azote de l'air, plantation de haies pour éviter les ruissellements et héberger les coccinelles prédatrices des pucerons ravageurs, etc.

Il nous faudrait promouvoir aujourd'hui une agriculture moins industrielle, c'est-à-dire plus artisanale, plus soignée, plus respectueuse de l'environnement mais aussi plus intensive en emplois. Il convient, pour ce faire, de réorineter au plus vite les aides de la PAC (actuellement concédées en proportion de la surface) afin que nos paysans, droits dans leurs bottes, puissent être correctement rmunérés, en échange de bons produits et de services d'intérêt général, et ne plus devoir sans cesse mendier des subventions sans grand effet sur les systèmes de production agricole.

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