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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 09:05

Générations Futures – en partenariat avec le Parisien – a rendu publiques le 20 novembre les cartes de France, détaillées et exclusives, des ventes de pesticides par département et par catégorie de pesticides. L’association profite de la publication de ces données pour remettre les « Glyph’Awards » d’or, d’argent et de bronze ainsi que leurs accessits aux départements qui arrivent en tête du classement pour les ventes de glyphosate !                                               Lire aussi Des pesticides et des perturbateurs endocriniens dans notre alimentationL’agriculture bio est plus efficace que les pesticides contre les agents pathogènes, démontrent des chercheurs français, Nous voulons des coquelicots... et La France est-elle prête pour une cure de désintoxication des pesticides ?

Les cartes de la consommation française de pesticides et les Glyph’Awards de Générations Futures

Contexte

Où achète-t-on le plus de pesticides ? Et lesquels ? Ces questions nous nous les posons régulièrement et nombreux sont celles et ceux qui nous interpellent sur ce sujet. Alors nous avons décidé d’y répondre. Comment ? En utilisant les données officielles de 2017 existantes issues de la fameuse BNVD (base de données des ventes des distributeurs) qui donnent les quantités des différents produits commerciaux pesticides vendus dans chaque département sous la forme d’une feuille Excel de plus de 700 000 lignes ! De ces données nous avons déduit les quantités de matières actives vendues dans chaque département en moulinant longuement ces informations.

Cartes

Aujourd’hui grâce à ce travail nous pouvons vous proposer différentes cartes de France de la répartition des ventes des pesticides présentant de manière synthétique et visuelle ces informations.

Nous avons élaboré de nombreuses cartes (d’autres sont en préparation) :

Les cartes de la consommation française de pesticides et les Glyph’Awards de Générations Futures
Les cartes de la consommation française de pesticides et les Glyph’Awards de Générations Futures

Découvrez l’ensemble des cartes en vous rendant sur ce lien https://www.generations-futures.fr/cartes/ et en consultant les résumés présentés dans notre dossier de presse.

Glyph’Awards

De même, dans un contexte de sortie programmée du glyphosate il nous semblait intéressant de profiter de la publication de la carte des ventes de pesticides pour attirer l’attention sur les départements les plus dépendants à l’usage du glyphosate. Nous avons donc décidé de « récompenser » ironiquement ces départements les plus accros à cet herbicide le plus vendu au monde : ce sont les « Glyph’Awards » qui se verront décernés chaque année. Notre but : encourager les agriculteurs de ces départements à ne plus jamais vouloir recevoir cette ‘distinction’ et donc à diminuer ou supprimer leur utilisation de glyphosate. En 2017 les lauréats sont : le Vaucluse (1er), La Réunion (2nd),  la Martinique (3ème ), la Gironde (4ème ) et l’Aube (5ème ).

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 12:04

Soutenu par l’avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, le maire EELV de Grande-Synthe (Nord) estime que la France n’agit pas assez pour lutter contre le réchauffement et que cela menace directement sa ville. D'après Frédéric Mouchon le 20 novembre 2018 pour Le Parisien. Lire aussi Les Pays-Bas sommés par la justice de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger leurs citoyens et Des citoyens attaquent en justice l’Europe pour son échec à les protéger contre le réchauffement climatique.

«Grande-Synthe est sur un territoire de polder inquiété par la submersion marine en cas d'augmentation du niveau de la mer», explique Damien Carême pour justifier son recours formé devant l'Etat. PHILIPPE HUGUEN/AFP

«Grande-Synthe est sur un territoire de polder inquiété par la submersion marine en cas d'augmentation du niveau de la mer», explique Damien Carême pour justifier son recours formé devant l'Etat. PHILIPPE HUGUEN/AFP

Des parkings verts pour alimenter les nappes phréatiques et lutter contre le goudronnage, des toitures végétalisées, 62 espèces d’oiseaux nicheurs et 250 espèces végétales protégées dans ce qui constitue la plus grande réserve naturelle de la région… même si sa ville est entourée de quinze sites industriels classés Seveso, Damien Carême, le maire de Grande-Synthe (Nord) tient dur comme fer au titre gagné en 2010 par sa commune : capitale française de la biodiversité.

Alors quand il comprend que les effets du réchauffement climatique peuvent anéantir tous ces efforts et qu’il juge les pouvoirs publics inefficaces pour protéger ses administrés, il voit rouge. Il a donc décidé ce mardi de déposer un recours contre l’Etat pour exiger que la France réduise drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre. Et c’est à l’emblématique avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Ecologie, qu’il a confié le soin de cette action en justice inédite de la part d’un élu local.

 « La France se présente aux yeux du monde comme la championne du climat , mais se montre incapable de respecter le budget carbone qu’elle s’est elle-même fixé » souligne l’avocate. « Non seulement nos émissions de gaz à effet de serre sont en constante augmentation depuis 2015, mais elles pourraient le rester jusqu’en 2023 ce qui est inacceptable », écrit Corinne Lepage dans un argumentaire de 19 pages envoyé ce mardi au ministre de l’Ecologie François de Rugy. Si l’avocate ne reçoit aucune réponse à ce « recours gracieux » d’ici deux mois, elle saisira le juge administratif pour contraindre l’Etat à agir en urgence.

Une baisse de 34% des émissions de gaz à effet de serre

La ville de Grande-Synthe s’estime légitime pour dénoncer l’inaction de l’Etat car elle a de son côté tout fait pour limiter les effets du réchauffement en cours. « La commune a d’ores et déjà réduit de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre au niveau du parc automobile et de 34 % au niveau de l’éclairage public municipal et elle s’est engagée à atteindre 20 % d’économie d’énergie et 20 % d’énergies renouvelables d’ici 2020 », énumère Corinne Lepage.

Si Damien Carême, le maire EELV de Grande-Synthe, a décidé pour sa part de s’en prendre à l’Etat, c’est parce qu’il craint pour l’avenir de ses 22 000 administrés. Construite sur des terres gagnées sur la mer, située en zone inondable, la commune est particulièrement exposée aux risques de crue et de submersion marine. « Si le niveau de l’océan monte trop, nos digues ne seront pas suffisamment hautes pour l’arrêter », estime l’élu local. La commune est déjà contrainte aujourd’hui de faire fonctionner des pompes 24 heures/24 pour évacuer le trop-plein d’eau vers la mer.

« A notre niveau, nous faisons déjà beaucoup d’efforts pour lutter contre les effets du réchauffement climatique, mais l’Etat, lui, laisse complètement s’échapper ses émissions de CO2, fulmine Damien Carême. Cela met en danger ma ville, nos habitations et toutes les mesures politiques que nous avons prises pour nous protéger ».

Aux Pays-Bas, l’Etat sommé de redoubler d’efforts

Particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique, car une partie du pays se trouve en dessous du niveau de la mer, Les Pays-Bas sommés par la justice de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger leurs citoyens d’au moins 25 % d’ici 2020.

Une injonction qui fait suite à une mobilisation citoyenne historique : près de 900 Néerlandais avaient entamé une action en justice contre leur gouvernement avec l’aide de l’ONG Urgenda. Ils demandaient à leur gouvernement de redoubler d’efforts. Après une longue procédure, la cour d’appel de La Haye leur avait donné raison, estimant que l’Etat en faisait « trop peu pour prévenir un changement climatique dangereux ».

L’Etat néerlandais a finalement décidé de se pourvoir en cassation afin de soumettre à la Cour suprême cette question : la justice peut-elle examiner les choix politiques du gouvernement qui affirme continuer à travailler à la réduction de ses émissions polluantes.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 15:14

Nous dépendons tous de la forêt pour subvenir à nos besoins. La France importe et consomme des produits qui peuvent contribuer à la déforestation à l’autre bout du monde : c’est la « déforestation importée ». Consommons autrement pour protéger les forêts de notre planète ! Déforestation importée : arrêtons de scier la branche ! Un rapport de WWF  du 8 novembre 2018. Lire aussi L’huile de palme, omniprésente ou interdite ?, La disparition des surfaces boisées mondiales a bondi de 51 % en 2016 et Déforestation : les forêts émettent plus de CO2 qu’elles n’en absorbent.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Au cours des cinq dernières années, la France a potentiellement contribué à déforester 5,1 millions d’hectares, soit environ deux fois la superficie de la Bretagne, à travers ses importations de 7 matières premières (soja, cacao, bœuf & cuir, huile de palme, caoutchouc naturel, bois et pâte à papier). Cela signifie qu’en 50 ans, nous avons potentiellement déforesté une surface équivalente à la superficie de la France métropolitaine, ailleurs dans le monde. Voici le constat alarmant d’une nouvelle étude publiée aujourd’hui par le WWF France, qui dresse pour la première fois un état des lieux du risque de déforestation associé aux importations françaises. 

Quand nos emplettes déciment les forêts

Ensemble, stoppons la déforestation !

Beaucoup de produits que nous achetons régulièrement contribuent à la déforestation. Ainsi, la viande, les œufs et les produits laitiers que nous mangeons chaque jour sont dérivés d’animaux nourris au soja. Soja dont la culture ne cesse de s’étendre, empiétant sur les forêts naturelles d’Amérique du Sud. Idem pour le chocolat fabriqué à base de cacao cultivé en Afrique de l’Ouest au détriment des forêts. Idem encore pour le diesel qui contient de l’huile de palme, dont les plantations se substituent aux forêts tropicales du Sud-Est…

Près de 7,6 millions d’hectares de forêts ont disparu chaque année entre 2010 et 2015. Et avec eux, des services écosystémiques essentiels. Car la forêt nous approvisionne en eau, en nourriture, en médicaments. L’exploitation de ses ressources naturelles procure des revenus à de nombreuses personnes. Mais elle remplit aussi des fonctions écologiques indispensables d’épuration de l’air, de l’eau et des sols, de stockage de carbone, de rempart face à l’érosion etc.

Consommons moins et mieux

5,1 millions d’hectares : c’est la surface potentiellement déforestée pour produire ce que la France importe chaque année.

Comment réduire notre empreinte sur les forêts du monde ? En privilégiant les modes de production qui ne génèrent pas de déforestation. En bref, consommons moins et mieux !
Et pour commencer, concentrons nos efforts sur les matières premières les plus « fautives », celles dont la production est généralement associée à la déforestation. En tête, le soja, l’huile de palme, le cacao et le caoutchouc naturel

Ensemble, stoppons la déforestation !

Soja

  • La viande, les œufs et les produits laitiers sont dérivés d'animaux qui ont été nourris au soja. Une matière première cultivée au détriment des forêts d'Amérique du Sud.

  • La France importe 4,8 millions de tonnes de soja par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Diversifier notre alimentation en protéines, en consommant et en apprenant à cuisiner des protéines végétales ;

  • Réduire notre consommation de produits issus des animaux (viande, oeufs, produits laitiers)

  • Choisir des produits certifiés.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Huile de palme

  • Le diesel que nous mettons dans nos véhicules contient une part d’huile de palme dont la culture se fait au détriment des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est.

  • La France importe 970 000 tonnes d'huile de palme par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Réduire notre consommation de produits transformés contenant potentiellement de l’huile de palme ;

  • Eviter le choix du diesel, qui pollue et roule partiellement à l’huile de palme ;

  • Privilégier des produits à base d’huile de palme certifiée RSPO.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Cacao

  • Les tablettes de chocolat que nous avons plaisir à consommer au goûter contiennent du cacao qui a détruit des forêts en Afrique de l’Ouest.

  • La France importe 460 000 tonnes de cacao par an.

A notre échelle nous pouvons :

  • Consommer moins de produits chocolatés transformés, qui contiennent généralement du chocolat de moins bonne qualité ;

  • Privilégier du chocolat certifié d’un point de vue environnemental et social (labelisé Rainforest Alliance, UTZ, Fairtrade ou Agriculture biologique).

Ensemble, stoppons la déforestation !

Caoutchouc naturel

  • Le caoutchouc naturel présent dans les pneus de nos voitures est lui aussi issu de la déforestation en Indonésie et Malaisie.

  • La France importe 410 000 tonnes de caoutchouc par an.

A notre échelle, nous pouvons :

Encourager les constructeurs automobiles à être plus transparent sur leur chaîne d'approvisionnement

Ensemble, stoppons la déforestation !

Pâte à papier

  • La pâte à papier que nous utilisons au quotidien (papier hygiénique, papeterie, etc.) a souvent été cultivée au Brésil sur des terres confisquées aux populations autochtones.

  • La France importe 8,2 millions de tonnes de pâte à papier par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Privilégier l'achat de produits papetiers (papier toilette ou papeterie) en papier recyclé ou certifiés FSC, qui permet de soutenir la gestion responsable des forêts ;

  • Éviter d'imprimer si c'est inutile ;

  • Trier le papier pour qu'il soit recyclé.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Bœuf et cuir

  • Pour produire le cuir de nos chaussures dérivé de bovins, de nombreuses forêts brésiliennes ont été converties en pâturages.

  • La France importe 360 000 tonnes de bœuf et cuir par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Manger moins de bœuf et privilégier une viande élevée en France ou en Europe et certifiée Agriculture biologique ;

  • Limiter nos achats de paires de chaussures en cuir et privilégier celles dont le cuir n'a pas contribué à la déforestation ou en cuir certifié Agriculture biologique ;

  • Réduire nos achats de vêtements et chaussures, notamment en cuir ;

  • Participer à l’économie circulaire : choisissons des articles de seconde main !

Ensemble, stoppons la déforestation !

Bois

  • Les terrasses ou clôtures en bois dont nous nous servons pour aménager nos logements peuvent contribuer à détruire les forêts boréales de Russie.

  • La France importe 7,3 millions de tonnes de bois par an.

A notre échelle, nous pouvons : 

  • Recycler les objets bois et meubles en fin de vie ;

  • Réduire l’utilisation de produits à usage unique et difficilement recyclables ou réutilisables en bois (tel les cures-dents ou les baguettes en bois) ;

  • Acheter des produits bois recyclés ou certifiés FSC.

Une conséquence de la déforestation : une plantation d'Eucalyptus détruire à Bahia au Brésil.

Une conséquence de la déforestation : une plantation d'Eucalyptus détruire à Bahia au Brésil.

La déforestation est également l’une des principales causes de disparition des espèces, en détruisant et en fragmentant les espaces qui abritent la biodiversité, notamment en Amérique du Sud, où nous avons perdu 89% des populations de vertébrés sauvages depuis 1970, comme l’a récemment révélé le Rapport Planète Vivante 2018 du WWF. 

Alors que la France est signataire de plusieurs déclarations internationales visant à mettre fin à la déforestation des chaînes d’approvisionnement agricoles et forestières, il est indispensable que le gouvernement et l’ensemble des acteurs français agissent concrètement pour réduire l’empreinte déforestation importée de la France.

L'adoption de la SNDI

Si le WWF France salue la volonté du gouvernement d’adopter une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI), qui devrait être rendue publique prochainement, il appelle notamment :  

  • Les pouvoirs publics à :

    • Décliner de façon opérationnelle cette stratégie en définissant un plan d’actions avec des objectifs quantifiables et vérifiables et des moyens financiers;

    • Supprimer dans le projet de loi de finances 2019 l’avantage fiscal dont bénéficient les agrocarburants ayant un fort impact sur l’environnement; 

    • Mettre en œuvre l’action 57 du plan biodiversité visant à une politique “zéro déforestation dans les marchés publics” en 2022; 

    • Soutenir la création d’un label “zéro déforestation”.

  • Les entreprises à : 

    • Prendre et tenir des engagements d’approvisionnement “zéro déforestation” sur l’ensemble de leur chaîne de valeur ;

    • Agir en urgence puisqu’une grande partie des grandes entreprises a déjà pris des engagements zéro déforestation à l’horizon de la fin 2020 pour lesquels il reste à peine 500 jours.

  • Les investisseurs publics et privés à : 

    • Investir dans la réhabilitation de terres dégradées pour l’agriculture ou la foresterie; 

    • Se doter de politiques d’investissements qui excluent la déforestation et à mesurer leur exposition au risque déforestation.

Les consommateurs, à consommer autrement (moins de viande par ex.) et à privilégier les produits certifiés (Bio, FSC, etc.).

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 09:02

La marche pour la forêt des agents ONF est arrivée à Cérilly dans l'Allier mercredi 24 octobre 2018. Soumises aux lois du marché, les chênaies, frênaies et autres sapinières publiques sont menacées de surexploitation. Face au risque de les voir transformées en « usines à bois », au détriment des écosystèmes, les forestiers refusent de se résigner. Lire https://marche-pour-la-foret.webnode.fr/pourquoi-cette-marche/. D'après Alexandra Chaignon le 25 octobre 2018 pour l’Humanité. Lire aussi Les agents de l’ONF marchent pour la forêt et « Le Temps des forêts » : l’exploitation de la forêt est entrée dans la démesure.

Les marcheurs ont fait un arrêt au rond de Thiolais où la forêt de Tronçais a été classée, "forêt d'exception" en mai dernier. © Agence MONTLUCON

Les marcheurs ont fait un arrêt au rond de Thiolais où la forêt de Tronçais a été classée, "forêt d'exception" en mai dernier. © Agence MONTLUCON

Comment se portent les forêts françaises ? « Bien », estimait en mars dernier, devant les sénateurs, le directeur général de l’Office national des forêts (ONF), en charge de la gestion. Selon Christian Dubreuil, elles seraient même « sous-exploitées ». Il semble qu’il soit le seul à y croire. De l’avis des agents forestiers de l’établissement public, ce « bien commun » est aujourd’hui en danger.

Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent en effet pour dénoncer « l’industrialisation » des forêts publiques, gérées par l’ONF, établissement sous tutelle conjointe des ministères de l’Agriculture et de l’Écologie. « Protection, biodiversité et accueil du public sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité de court terme. Les forêts sont de plus en plus considérées comme de vulgaires usines à bois à mettre au service de l’industrie », relève ainsi une large intersyndicale, qui, mi-septembre, engageait une longue marche pour dénoncer cette marchandisation. Partis de Mulhouse, passés par Valence ou encore Perpignan, les forestiers convergent aujourd’hui dans l’Allier. Leur route prend fin en forêt de Tronçais, l’une des plus belles futaies de chênes en France, plantée au XVIIe siècle. Un rassemblement est prévu pour les accueillir, auquel plusieurs élus ont déjà annoncé leur participation – Cécile Cukierman, entre autres, ainsi qu’André Chassaigne, respectivement sénatrice de la Loire et député du Puy-de-Dôme, PCF tous les deux.

Pour être spectaculaire, l’initiative des forestiers de l’ONF ne tombe pas de nulle part. Elle s’inscrit dans une lutte opposant depuis des années les agents à leur direction, sur fond de réforme contestée. La racine du problème n’est pas neuve. Elle tient au paradoxe du service public forestier français. Depuis sa création, en 1964, l’ONF tire l’essentiel de ses revenus de la vente de bois. L’établissement récolte ainsi 40 % des bois vendus en France, alors qu’il ne gère qu’un quart des forêts du pays. Sauf que le cours du bois n’a cessé de chuter depuis cinquante ans. Du coup, malgré une accélération des coupes au fil des ans et le versement d’une aide compensatoire de l’État (140 à 180 millions d’euros par an), l’ONF ne parvient plus à équilibrer son budget et accuse aujourd’hui une dette de 320 millions d’euros. « Ce mode de financement est bancal. Il accentue la pression pour toujours couper plus de bois, explique Philippe Berger, secrétaire national du Snupfen Solidaires. Le dernier contrat d’objectifs et de performance (COP) pluriannuel signé avec l’État pour la période 2016-2020 prévoit ainsi de prélever 1 million de m3 de bois supplémentaires par rapport à 2014. »

« Un système à bout de souffle »

« La vente de bois ne couvre plus les coûts, essentiellement de personnels, qui permettent d’assurer une multitude de fonctions. Le système est à bout de souffle », résume Hervé Le Bouler, responsable du réseau forêt au sein de France Nature Environnement (FNE), association qui soutient les syndicats.

« Nous posons le même diagnostic, assure François Bonnet, directeur général adjoint de l’ONF. Le modèle économique créé par Edgard Pisani (ministre de l’Agriculture en 1964 – NDLR) ne tient plus et, dans le cadre actuel, l’équilibre est difficile à trouver. Dans les années 1970, le chiffre d’affaires des ventes de bois des forêts domaniales était de 476 millions d’euros. Aujourd’hui, il a été divisé par deux. » La convergence des points de vue s’arrête là. Car la direction réfute toute « industrialisation », chiffres à l’appui : « La moyenne des volumes exploités est de 5,7 millions de m3 sur la période allant de 1966 à 2017 », rétorque ainsi François Bonnet, tout en se réfugiant derrière la réglementation. « Les coupes sont gérées dans le strict respect du Code forestier », explique-t-il, oubliant de préciser qu’en 2017 le COP venait seulement de se mettre en place…

Si l’activité s’est focalisée de plus en plus sur les activités rentables, c’est aux dépens des autres missions de service public forestier. « On se retrouve à remplir des objectifs de coupe commerciale du bois, en contradiction avec la gestion à long terme que nécessite la forêt. Accaparé par les tâches les plus rentables, on est contraint d’en délaisser d’autres, décisives, comme l’entretien, l’accueil du public et la surveillance », précise Philippe Berger.

« La baisse des effectifs amène à faire des choix », justifie sans scrupule la direction de l’ONF. De fait, depuis 2002, près d’un quart des effectifs, soit 3 000 emplois, ont été supprimés, comme l’a reconnu, en mars, le directeur de l’ONF devant le Sénat. « Nous étions 16 000 en 1986. Aujourd’hui, on est 8 500. On est à l’os », insiste le syndicaliste. « 226 suppressions sont prévues en 2019. Et 1 600 postes en moins d’ici à 2020, évalue quant à lui Gilles Quentin, de la CGT forêt. En outre, lorsqu’il remplace, l’établissement embauche des salariés de droit privé et non plus des fonctionnaires. Quand ces derniers seront minoritaires, le statut de l’établissement changera. » Cette « substitution progressive », telle que l’a qualifiée Christian Dubreuil devant le Sénat, débouchera-t-elle sur la privatisation de l’établissement, comme le redoutent les syndicats ? « La solution ne peut être une fuite en avant », réplique François Bonnet, renvoyant la balle aux ministères de tutelle.

« Cette marche, c’est le résultat d’une longue exaspération. Confronté à une dégradation de ses conditions de travail et à des réorganisations incessantes, le personnel souffre d’une perte de sens », analyse Gilles Quentin, évoquant « une période noire qui a abouti à un grand nombre de suicides ». Sans parler du climat social délétère, dénoncé par l’intersyndicale et qui a poussé, en septembre 2017, cinq syndicats à démissionner des instances représentatives du personnel. « Le dialogue est rompu avec cette direction, qui va jusqu’à mettre les syndicats au tribunal », assène le militant CGT. Le directeur de l’ONF, lui, ne semble pas voir où est le problème. Interrogé sur ce point par les sénateurs, Christian Dubreuil jugeait que « la conflictualité est consubstantielle à l’ONF, depuis sa création : il en est ainsi des milieux “rugueux”, où le conflit est de tradition ».

Les risques liés à l’industrialisation de la gestion forestière

Enfin, à l’exigence de rentabilité à tout prix s’ajoutent les risques liés à l’industrialisation de la gestion forestière. « Ce qui se met en place dans la sylviculture, c’est ce qu’a connu l’agriculture il y a cinquante ans avec le productivisme », observe Hervé Le Bouler. La demande des industriels sur des volumes de plus en plus importants de bois standardisé, homogène, plus facile à travailler, conduit à des peuplements composés d’une seule essence, ce qui est risqué d’un point de vue sanitaire car cela rend les cultures plus vulnérables face aux maladies. Sans compter que ce type de pratique ne favorise pas la biodiversité. « Pour vendre plus, on s’adapte aux demandes des industriels qui n’ont pas su évoluer avec la diversité de la forêt française (130 essences environ), et qui demandent aujourd’hui que ce soit elle qui s’adapte à leurs besoins. Alors que cela devrait être l’inverse ! Du coup, on brûle du chêne non pas parce qu’il n’est pas rentable, mais parce qu’on a perdu le savoir-faire ! » « On assiste à une fuite en avant de surproduction de bois qui va au-delà de la capacité de la forêt à se renouveler », prévient lui aussi Philippe Berger.

Pour toutes ces raisons, les forestiers entendent bien se battre. Mais la lutte s’annonce acharnée. D’autant que, début octobre, la direction de l’ONF, réunie en séminaire, a annoncé, selon la CGT, que « le retour des comptes à l’équilibre devenait l’objectif unique, quelles qu’en soient les conséquences ». Et qu’à cet effet, le volet commercial devait « prendre le pas sur les autres aspects ».

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24 octobre 2018 3 24 /10 /octobre /2018 11:25

Des collectivités et des ONG somment le pétrolier-gazier français de se conformer à la loi sur le devoir de vigilance des entreprises. D'après Libération et Le Monde le 23 octobre 2018. Lire aussi Les Pays-Bas sommés par la justice de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger leurs citoyens et Des citoyens attaquent en justice l’Europe pour son échec à les protéger contre le réchauffement climatique.

Action par l’ONG Greenpeace contre un projet d’extraction pétrolière au Brésil, au siège de Total, à Paris, en mars 2017. JACQUES DEMARTHON / AFP

Action par l’ONG Greenpeace contre un projet d’extraction pétrolière au Brésil, au siège de Total, à Paris, en mars 2017. JACQUES DEMARTHON / AFP

Total fera-t-il l’objet du premier procès climatique intenté en France contre une grande entreprise pétrolière ? C’est très probable. Pour l’heure, il s’agit d’un simple rappel à l’ordre, mais ses auteurs assurent qu’ils recourront au contentieux si leur démarche est ignorée. Lundi 22 octobre, treize collectivités territoriales et quatre associations de défense des droits humains et de l’environnement ont adressé à Patrick Pouyanné, PDG de Total, un courrier recommandé le priant de mettre l’entreprise en conformité avec la loi de février 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre.

Cosignée par les maires aux étiquettes politiques diverses d’Arcueil (Val-de-Marne), Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), Bègles (Gironde), Correns (Var), Grande-Synthe (Nord), Grenoble, La Possession (La Réunion), Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), Nanterre, Saint-Yon (Essonne), Sevran (Seine-Saint-Denis) et Vitry-le-François (Marne), par les élus de l’intercommunalité francilienne Est Ensemble (Bagnolet, Bobigny, Bondy, Les Lilas, Montreuil, Le Pré-Saint-Gervais, Noisy-le-Sec et Pantin) et par les associations Notre affaire à tous, Les Eco Maires, Sherpa et Zéa, cette lettre a été rendue publique, le 23 octobre. Elle interpelle le groupe pétrolier et gazier sur les « conséquences néfastes et irréversibles » de son activité que ces entités estiment subir.

Présente dans plus de 130 pays, Total forme, avec ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et ConocoPhillips, le clan des « supermajors », les six plus grosses entreprises mondiales du secteur pétrolier et gazier. Le groupe français n’est pas le premier à être visé. Tenus pour principaux responsables de la hausse de la concentration atmosphérique en CO2, les homologues de Total font d’ores et déjà l’objet d’actions en justice engagées par les villes de New York, San Francisco ou Oakland (Californie).

Sur son site Internet, Total affiche l’ambition de fournir « au meilleur coût » une énergie « propre ». Mais en juillet 2017, la firme a été désignée par un rapport du Climate Accountability Institute comme le 19e plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) au monde entre 1988 et 2015. Responsable de 0,7 % des émissions mondiales de GES en 2015 et de 0,9 % pour la période 1998-2015, Total affiche aussi, pour la seule année 2015, des émissions représentant l’équivalent de plus des deux tiers de l’ensemble de celles de la France (311 mégatonnes en équivalent de CO2 contre 463 pour la France).

En France, la récente loi sur le devoir de vigilance oblige les entreprises de plus de 5 000 employés en France – 10 000 salariés si le siège social se trouve à l’étranger – à recenser tous les risques liés aux droits fondamentaux (travail des enfants, travail forcé, non-respect de la liberté syndicale, locaux non conformes aux normes de sécurité…), mais aussi aux dommages environnementaux que leur activité peut engendrer dans l’Hexagone comme à l’étranger.

Comme les autres entreprises de cette taille, Total doit désormais publier chaque année un « plan de vigilance » et adopter des « actions adaptées d’atténuation du risque climatique et de prévention des atteintes graves à l’environnement et aux droits humains qui en découlent ».

« Se dégager des énergies fossiles »

Or, selon les signataires de la lettre du 22 octobre, son premier plan de vigilance, datant de mars, « ne mentionne pas » le risque climatique résultant de la hausse globale des émissions de GES induite par ses activités. Dans ce document, le pétrolier-gazier n’oublie cependant pas de signaler des « demandes de la part de collectivités publiques de différents pays » pour « financer des mesures de protection à prendre en vue de limiter les effets du changement climatique ». Des contradictions qui font bondir les auteurs du courrier.

« Le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat du 8 octobre dit que, pour limiter le réchauffement global au-dessous de 2 degrés par rapport à l’époque préindustrielle, il faut parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, rappelle MSébastien Mabile, un de leurs avocats. Or, l’investissement en 2017 par Total de 1,22 milliard d’euros dans l’exploration de nouveaux gisements semble incompatible avec cet objectif. Pour l’atteindre, l’entreprise doit se dégager progressivement des énergies fossiles en investissant massivement et dès maintenant dans le solaire, l’éolien… »

Si Total ne revoit pas sa copie, d’ici mars 2019, date de la publication de son deuxième plan de vigilance, les clients de MMabile saisiront la justice.

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 13:01

Le premier colloque sur le thème « Changement climatique : quelles conséquences sanitaires ? » a été organisé au Sénat le 12 octobre 2018 par Esther Benbassa, sénatrice EELV. La problématique des risques sanitaires du réchauffement tarde à être prise en compte par les milieux scientifiques comme par les pouvoirs publics. La sénatrice EELV a peiné à dénicher des spécialistes pour ce colloque : « Certains chercheurs développent des observations sur l’impact sanitaire du réchauffement, notamment dans le domaine des maladies infectieuses : nous sommes le pays de Pasteur, quand même, s’exclame Esther Benbassa. Mais ils travaillent isolément et dans leur domaine. »  « La littérature scientifique en français est quasi inexistante sur le thème santé-climat, constate Emmanuel Drouet, excepté quelques publications de l’OMS traduites et assez générales. Rien dans la presse médicale. Et rares sont les chercheurs qui s’y intéressent. » Microbiologiste, docteur en pharmacie à l’université de Grenoble et responsable de l’onglet « Santé » sur l’Encyclopédie de l’environnement, site Internet piloté par une équipe d’universitaires exigeants, il est l’auteur de l’article ci-dessous. Lire aussi Pour les Français, santé et environnement, même combat en situation de crise sanitaire et « Les cobayes lancent l’alerte » : appel pour la marche « vérité et justice » pour la santé environnementale.

Dérèglement climatique : quels effets sur notre santé ?

Changement climatique : quels effets sur notre santé ?

Entre 2030 et 2050, les changements climatiques devraient générer près de 300 000 décès supplémentaires par an, en accroissant la malnutrition et la sous-alimentation des enfants, les maladies transmises par des insectes, les diarrhées et les stress liés à la chaleur. Les influences potentielles de ces changements sur la santé sont donc multiples et liées. A ces dommages, il faut ajouter les migrations de populations fuyant des modifications profondes de leur cadre de vie : diminution des rendements agricoles, inondations, élévation du niveau des mers… Près de 250 millions de « réfugiés climatiques » sont attendus à l’horizon 2050. Chacun a en mémoire l’excès de mortalité en Europe lors de la canicule de l’été 2003 où l’on a recensé 70 000 décès sur le seul mois d’août. Les effets climatiques sur les maladies infectieuses sont plus complexes. Mais les entomologistes sont convaincus que l’élargissement des zones chaudes et humides à la surface du globe décuplerait les populations d’insectes vecteurs de virus. Enfin, les impacts économiques des changements climatiques sont éloquents : le coût estimé des dommages directs pour la santé se situe entre 2 et 4 milliards de dollars par an d’ici 2030.

1. Un constat alarmant

La température a augmenté d’environ 0,85°C dans le monde au cours des 130 dernières années. Cette augmentation est essentiellement due à celle des gaz à effet de serre. Ces 25 dernières années, le rythme s’est accéléré et l’on est à plus de 0,18°C de réchauffement par décennie [1] Le niveau des mers s’élève, les glaciers fondent et la répartition des précipitations change. A ces événements factuels, s’ajoutent des changements climatiques globaux, plus complexes à mesurer et qui se manifestent, entre autres, par des événements météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations, vagues de chaleur) augmentant en intensité et en fréquence (Lire Cyclones tropicaux : impacts et risques). A part quelques rares effets du changement climatique que l’on pourrait considérer comme positifs (ex. baisse de la mortalité hivernale dans les zones tempérées), ceux-ci apparaissent délétères pour la santé. A titre d’exemple, on peut citer les impacts négatifs du changement climatique sur les rendements de la plupart des cultures. Dans leur cinquième rapport d’évaluation [2], les membres du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) constatent de nombreuses périodes d’augmentation très rapide du prix des produits alimentaires et des céréales, suite à des événements climatiques extrêmes (incendies géants, tempêtes, inondations).

Cela a (et aura) un impact très fort sur les populations les plus pauvres, pour qui l’achat de denrées alimentaires est alors devenu très difficile. Un rapport de 2009 publié par la revue britannique The Lancet [3] avait identifié le changement climatique comme la plus grande menace mondiale pour la santé publique au 21e siècle. En conclusion les effets du changement climatique sont déjà perceptibles aujourd’hui et les projections pour l’avenir représentent un risque potentiellement catastrophique et d’une ampleur difficilement acceptable pour la santé humaine. Enfin les effets du réchauffement climatique sur la santé humaine s’ajoutent aux effets des changements liés à la globalisation (changements démographiques, changement sociaux, activité économique) [4].

2. Quels effets sur la santé de l’homme ?

Figure 1. Modélisation des effets sur la santé humaine, liés à la température : augmentations de températures (+1,5°C et +4°C) sur différentes périodes de temps. Les données semi-quantitatives sont exprimées en unités arbitraires. Les potentiels d’adaptation face à ces risques sont bien décrits dans les références [2] & [4]. [source: Smith KR et al. (2014)]

Figure 1. Modélisation des effets sur la santé humaine, liés à la température : augmentations de températures (+1,5°C et +4°C) sur différentes périodes de temps. Les données semi-quantitatives sont exprimées en unités arbitraires. Les potentiels d’adaptation face à ces risques sont bien décrits dans les références [2] & [4]. [source: Smith KR et al. (2014)]

La figure 1 résume les effets du changement climatique sur la santé humaine. Globalement on peut distinguer deux types d’effets :
(a) les effets directs : malnutrition et sous-alimentation (sans doute le plus important), mortalité et morbidité liés aux événements extrêmes (vagues de chaleur), mortalité et taux de morbidité liés aux maladies infectieuses (transmissions par vecteurs et infections d’origine alimentaire et hydrique).
(b) les effets indirects sur la santé : disponibilité de l’eau, accès à la nourriture, élévation du niveau des mers,….

Mais bien d’autres pathologies sont liées aux changements climatiques :
(a) le stress mental post-traumatique lié aux événements extrêmes et aux phénomènes migratoires qui peuvent en découler pour les réfugiés climatiques ;
(b) les pathologies respiratoires liées à la pollution atmosphérique, telle la teneur  en ozone qui augmente avec la température. L’accroissement des températures devrait également augmenter les allergies, plus complexes à évaluer dans le cadre du changement climatique.

Figure 2. Du réchauffement climatique aux changements globaux. Le réchauffement climatique induit de nombreux changements environnementaux (sur la biodiversité, les écosystèmes, etc.) qui ont à leur tour des impacts considérables sur les activités économiques, etc.

Figure 2. Du réchauffement climatique aux changements globaux. Le réchauffement climatique induit de nombreux changements environnementaux (sur la biodiversité, les écosystèmes, etc.) qui ont à leur tour des impacts considérables sur les activités économiques, etc.

Nous commencerons cet inventaire en citant certains effets directs et incontestables (ex : vagues de chaleur), puis nous continuerons ce chapitre vers des sujets plus complexes (ex : malnutrition) associés à de nombreux facteurs au-delà du climat (notamment géopolitiques et démographiques) (Figure 2).

2.1. Vagues de chaleur mortelles

Figure 3. Cartes représentant l’anomalie de températures par rapport aux moyennes saisonnières, au niveau de l’Europe en aout 2003 : En France, les 11 et 12 août 2003 ont été les plus meurtriers, cette surmortalité étant dû à un effet cumulatif des jours chauds précédents, associé à une absence de vent et une pollution par l’ozone.

Figure 3. Cartes représentant l’anomalie de températures par rapport aux moyennes saisonnières, au niveau de l’Europe en aout 2003 : En France, les 11 et 12 août 2003 ont été les plus meurtriers, cette surmortalité étant dû à un effet cumulatif des jours chauds précédents, associé à une absence de vent et une pollution par l’ozone.

Survenue de juin à août, la canicule européenne de 2003 est un événement climatique d’ampleur exceptionnelle. Marquée par de nombreux records de température au cours de la première quinzaine du mois d’août, elle n’aurait pas eu d’équivalent depuis le XVIe siècle [5]. Cette canicule avait suivi un printemps exceptionnellement chaud et sec avec des températures atteignant déjà les 30°C fin avril à certains endroits. Associée à une sécheresse record, cette canicule rappelle la vague de chaleur de l’été 1947 en Europe et la sécheresse de 1976 (Figure 3). Dans certains pays, comme la France ou le Portugal, les conséquences furent importantes sur les écosystèmes, le niveau des récoltes (-20% en France), la population, et les infrastructures… provoquant même une crise politique. Différentes sources (Inserm, Insee, INED ; ) convergent aujourd’hui vers une estimation d’environ 15 000 décès en excès en France, soit une surmortalité de +55% ! Un excès de décès observé majoritairement chez les personnes âgées. Le groupe d’âge le plus atteint est celui des plus de 75 ans. A âge égal, les femmes ont été plus touchées que les hommes. Les signes rapportés étaient les suivants : crampes musculaires, épuisement dû à la chaleur, mortalité par coup de chaleur (décompensation cardiovasculaire).

Figure 4. Expansion planétaire (avec une échelle de couleur allant de 0 à 1 en fonction du degré d’expansion) du moustique-tigre (vecteur de maladies virales i.e. Chikungunya, Dengue, Zika) aussi appelé Aedes albopictus versus Aedes aegypti (vecteur de la Dengue, Fièvre Jaune)

Figure 4. Expansion planétaire (avec une échelle de couleur allant de 0 à 1 en fonction du degré d’expansion) du moustique-tigre (vecteur de maladies virales i.e. Chikungunya, Dengue, Zika) aussi appelé Aedes albopictus versus Aedes aegypti (vecteur de la Dengue, Fièvre Jaune)

Cette canicule restera un point de référence pour les événements antérieurs et postérieurs du même type. D’autres canicules ont été depuis enregistrées dans le monde, notamment aux USA durant l’été 2012 (Figure 4). Ce dernier événement, après un hiver doux et pluvieux, a été associé à une recrudescence de cas d’encéphalites de West Nile (encéphalites d’origine virale – Virus West Nile) [7] (voir Tableau 1). Une étude récente [8] conclut que près d’un individu sur trois dans le monde serait exposés à des vagues de chaleur potentiellement mortelles, une proportion qui pourrait grimper à trois sur quatre à la fin du siècle, si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à leur rythme actuel.

2.2. Des maladies infectieuses vectorielles à la hausse

2.2.1. Données générales

L’expansion des insectes vecteurs de microbes infectieux est due à plusieurs facteurs : (i) La hausse des températures hivernales augmenterait leur période d’activité (et donc de reproduction) et ainsi modifierait le profil épidémiologique des maladies vectorielles à moustiques et à tiques (transmission continue due à une quasi-absence de diapause). (ii) Les sécheresses incitent à stocker l’eau dans des citernes propices à la prolifération des moustiques. (iii) Les pluies à leur tour créent des points d’eau favorables au développement des moustiques.

Ainsi la diffusion géographique des virus transmis par les moustiques [9] – les arbovirus (arthropod borne viruses) – devrait s’étendre. Elle pourrait notamment engendrer une hausse globale du nombre de cas de fièvre jaune, de dengue et de leurs complications hémorragiques. Plusieurs arboviroses sont transmises par des moustiques tigres du genre Aedes (250 espèces vectrices de nombreux virus), très sensibles aux variations climatiques. Vecteur de maladies virales telles que le Chikungunya, la Dengue et le Zika, le moustique tigre Aedes albopictus est en pleine expansion planétaire. Originaire d’Asie, il a traversé les océans et c’est l’un des agents vecteurs les plus invasifs sur la planète aujourd’hui [10] (Figure 5). On le retrouve déjà dans quelque 80 pays, dont la France. Doué d’une grande capacité adaptative, ce diptère se propage par ses œufs que les femelles pondent en général dans des eaux stagnantes.

Par ailleurs, l’activité des tiques du genre Ixodes est maximale à des températures douces. La fréquence des encéphalites transmises par ces insectes devrait donc s’élever avec le réchauffement climatique (voir Tableau 1).

2.2.2. Quelques exemples de maladies vectorielles

Premier exemple d’arbovirose dont l’incidence augmente avec le réchauffement climatique est la Dengue [11], dont le virus est transmis par Aedes aegypti et Aedes albopictus. Cette maladie est observée dans les zones équatoriales d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Les épidémies notifiées sur le globe et les cas en Europe [12] sont de plus en plus nombreux. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ 2,5 milliards de personnes sont désormais exposées à ce risque ; il y aurait chaque année 50 millions de cas de Dengue et 500 000 cas de Dengue hémorragique, dont une forte proportion d’enfants nécessitant une hospitalisation. Les experts estiment que 3 milliards de personnes en plus pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue d’ici les années 2080 [13].

Tableau 1. Liste des arboviroses dont l’incidence est susceptible d’augmenter avec le changement climatique

Tableau 1. Liste des arboviroses dont l’incidence est susceptible d’augmenter avec le changement climatique

Véhiculé par des moustiques du genre Culex, le Virus de West Nile (WNV) est transmissible aux oiseaux et aux mammifères, dont l’homme. Son émergence aux USA en 1999 et sa forte résurgence en 2012 militent pour un rôle du changement climatique dans cette région du globe (Tableau 1 et Figure 5). Depuis son introduction en Amérique du Nord, le virus a touché des millions d’américains : 780 000 sont tombés malades et plus de 16 000 ont développé une encéphalite et 1549 en sont morts [14].

Figure 5. Probabilité d’extension du Virus West Nile (WNV) aux USA (la résolution de ces cartes ne doit pas faire illusion sur les nombreuses incertitudes inhérentes à ce type de prédiction) [source : d’après Harrigan et al.]

Figure 5. Probabilité d’extension du Virus West Nile (WNV) aux USA (la résolution de ces cartes ne doit pas faire illusion sur les nombreuses incertitudes inhérentes à ce type de prédiction) [source : d’après Harrigan et al.]

Pour certaines maladies virales, la hausse du nombre de cas est due à la fois au réchauffement climatique et à des phénomènes liés au changement global. Par exemple, en Amérique latine, la déforestation et l’urbanisation ont modifié les caractéristiques épidémiologiques de la Dengue. Cette maladie est passée d’un mode enzootique et sylvatique (forestier) à un mode endémique et urbain [15]. On peut se poser la question de savoir si la répétition à une échelle de gravité croissante (au cours du temps) des épidémies de virus Ebola en Afrique ou si l’émergence récente du virus Zika en Amérique latine ne pourraient pas à être une des conséquences du changement climatique [16].

Figure 6. Émergence de différentes maladies infectieuses (virales et bactériennes) avec risques d’extension épidémique.

Figure 6. Émergence de différentes maladies infectieuses (virales et bactériennes) avec risques d’extension épidémique.

Mais il existe d’autres exemples de virus véhiculés par les moustiques du genre Aedes :
(i) L’infection due au Virus du Chikungunya a largement circulé en Afrique et en Asie (Figure 6). Caractérisée par une douleur articulaire fébrile, sa transmission locale a augmenté en Italie. Le moustique vecteur est aussi largement présent en France.
(ii) L’infection à Virus de la Fièvre de la Vallée du Rift (RVFV) est responsable d’épizooties chez le bétail. La promiscuité entre l’homme et les animaux a accru le nombre de cas, avec une expansion vers le nord (Arabie Saoudite) (Figure 6).

Concernant les agents du paludisme (Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum) véhiculés par le moustique Anopheles gambiae, des épidémies ont été observées au Kenya, notamment à des altitudes supérieures à 2000 mètres où les températures dépassent 18°C et des précipitations supérieures à 15 cm/mois [17]. Les populations immunologiquement naïves vivant dans les régions d’altitude seront particulièrement exposées au paludisme en fonctions du niveau de réchauffement dans ces zones montagneuses [18].

2.3. Catastrophes naturelles : quels effets sanitaires ?

Multipliant le nombre de tempêtes et d’inondations, le phénomène climatique El Nino constitue un facteur de risque important pour les diarrhées infectieuses [19] et les gastroentérites dues aux norovirus [20]. Fait aggravant, il provoque des mouvements de population et une promiscuité qui peut amplifier les transmissions inter-humaines, entre hommes et animaux, et par les eaux souillées. Diarrhée épidémique causée par la bactérie Vibrio cholerae, le choléra a été particulièrement étudié (voir Figure 6). En effet, par une série de mesures s’échelonnant entre 1980 et 1998, des chercheurs avaient remarqué que l’incidence du choléra au Bangladesh suivaient des variations saisonnières corrélées avec les oscillations des températures liées au phénomène El Niño [21].

Au Bangladesh comme au Pérou, la dynamique du choléra est effectivement liée aux oscillations d’El Niño ; ces dernières semblent notamment liées à la ré-emergence du choléra au Pérou en 1991, les bactéries se fixant sur le plancton et dérivant à travers l’océan pacifique d’Ouest en Est.

Autre fait marquant en 2001-2002 : l’émergence en Malaisie du Virus Nipah, responsable de fièvres hémorragiques gravissimes et mortel dans 70 % des cas. Un événement analysé comme l’action conjointe d’un phénomène El Niño majeur en 1998 et d’intenses déforestations dans cette région du monde [22]. Le virus a alors été véhiculé par des chauve-souris infectées fuyant massivement les forêts dévastées. Ne développant pas de symptômes, elles ont ensuite facilement contaminé les mammifères (ex : porcs) et en particulier l’homme.

Les hantavirus sont un autre exemple de micro-organismes sensibles aux variations climatiques, notamment aux pluviosités extrêmes. Ils provoquent essentiellement deux syndromes chez l’homme : une fièvre hémorragique avec syndrome rénal (en Asie et en Europe), et un syndrome cardiopulmonaire (en Amérique du Nord) (Figure 6).

2.4. Quel impact sur l’eau et la nourriture ?

2.4.1. Un accès à l’eau de plus en plus contraint

Le caractère de plus en plus aléatoire des précipitations aura probablement des effets sur l’approvisionnement en eau douce (Lire Risquons-nous d’avoir une pénurie d’eau ?). Or le manque d’eau salubre peut compromettre l’hygiène et augmenter le risque de maladies diarrhéiques qui tuent près de 600 000 enfants âgés de moins de 5 ans chaque année. Dans les cas extrêmes, la pénurie d’eau aboutit à la sécheresse et à la famine. Et d’ici 2090, le changement climatique devrait étendre les zones affectées par les sécheresses, doubler la fréquence des sécheresses extrêmes et multiplier leur durée moyenne par six [23].

Les inondations augmentent aussi tant en fréquence qu’en intensité. Elles contaminent les sources d’eau douce, accroissent le risque de maladies à transmission hydrique et créent des gîtes pour les larves d’insectes vecteurs de maladies tels que les moustiques (voir plus haut). Elles provoquent également des noyades et des traumatismes physiques, endommagent les logements et perturbent les services de soins et de santé.

2.4.2. Accès à la nourriture et malnutrition

Hausse des températures, incidences des événements climatiques (dégradation des écosystèmes, dommages causés aux infrastructures et aux établissements humains)… Tous ces facteurs auront des répercussions sur la production alimentaire (Figure 7). Une étude récente de l’OMS mentionne déjà une baisse de la production vivrière dans de nombreuses régions parmi les plus démunies, jusqu’à 50% d’ici 2020 dans certains pays africains [24]. Ces effets seront aggravés par l’élévation du niveau des mers, et la contamination (ou salinisation) des réserves d’eau et des terres agricoles.

Figure 7. Impacts globaux du changement climatique (horizon 2050) sur la productivité des récoltes à partir de simulations enregistrées entre 1994 et 2010 [source : d’après Wheeler & von Braun, 2013].

Figure 7. Impacts globaux du changement climatique (horizon 2050) sur la productivité des récoltes à partir de simulations enregistrées entre 1994 et 2010 [source : d’après Wheeler & von Braun, 2013].

A plus long terme, les changements climatiques risquent d’accroitre la variabilité des rendements des cultures d’une année sur l’autre. Cela risque de faire grimper les prix des denrées, alors même que les besoins annuels de produits agricoles sont en hausse. De plus en plus d’experts parlent d’insécurité alimentaire. Les projections les plus pessimistes prévoient des réductions de rendements de 2% par décennie, alors même que la demande mondiale devrait augmenter de 14% par décennie jusqu’en 2050. Au-delà, le risque d’incidences plus fortes sur le rendement devrait encore augmenter et dépendre du niveau de réchauffement. Globalement, il en résultera une fréquence accrue de la malnutrition et de la dénutrition, actuellement à l’origine de 3,1 millions morts par an [25].

2.5. Impact du changement climatique sur la santé mentale – réfugiés climatiques

Co-récipiendaires du Prix Nobel de la paix en 2007, Al Gore et les experts du GIEC prévoient une hausse des pathologies liées au stress [26]. Stress, suicide… : les impacts des changements climatiques sur la santé mentale ont été prouvés lors des vagues de chaleur ou de sécheresses exceptionnelles [27]. Avec 250 millions de réfugiés climatiques estimés à l’horizon 2050, ces pathologies seront aggravées par les mouvements de population dus à l’élévation du niveau des mers et à la destruction des logements, des établissements médicaux et d’autres services essentiels [28]. Rappelons que plus de la moitié de la population mondiale vit à moins de 60 km de la mer ! Les populations touchées seront contraintes de se déplacer, ce qui renforcera divers risques sanitaires, des troubles de la santé mentale aux maladies à transmission respiratoires et digestives.

Par ailleurs, une étude récente [29] suggère qu’aux États-Unis l’augmentation des températures ferait augmenter le taux de suicide. L’étude, menée par une équipe de chercheurs de la prestigieuse université de Stanford, a utilisé des données sur les taux de suicide aux États-Unis entre 1968 et 2004 ainsi que les taux mensuels de suicide au Mexique entre 1990 et 2010. Ceux-ci, en comparant ces données avec les données de température et de précipitations dans les comtés américains – à partir d’un outil de cartographie climatique appelé PRISM – ont trouvé une relation très cohérente entre les augmentations de température et l’augmentation du risque de suicide.

2.6. Des microbes relargués par la fonte du permafrost ?

En aout 2016, un jeune garçon de 12 ans vivant dans la toundra sibérienne est évacué d’une zone épidémique d’anthrax en Russie. Il meurt à l’hôpital de la ville de Salekhard, capitale du district autonome de Iamalo-Nénétsie, alors que vingt autres personnes sont diagnostiquées avec la maladie. Le décès est bien relié à l’anthrax, maladie infectieuse due à la bactérie Bacillus anthracis. Le garçon avait la forme intestinale de la maladie, plus dure à diagnostiquer. L’infection a ainsi refait surface en Sibérie occidentale après 75 ans d’absence. Cet événement survient alors que des études épidémiologiques suggèrent un rôle de la fonte du permafrost dans le relargage des bactéries à partir de troupeaux de rennes (1,5 millions de rennes) décimés par la maladie entre 1897 et 1925 en Sibérie, et enfouis dans le permafrost [30]. Il est probable que les vagues de chaleur actuelles entrainent un relargage des spores d’anthrax (forme de résistance de la bactérie) à partir de ces zones d’enfouissement.

Les experts mondiaux scrutant cette région du globe (zones péri-arctiques) particulièrement touchée par le réchauffement climatique estiment plausible une augmentation spectaculaire de l’incidence d’autres maladies infectieuses de type zoonoses (bactériennes : brucellose, maladie de Lyme, leptospirose – virales : rage, fièvre à Hantavirus, encéphalite à tiques, encéphalite de West Nile) [31].

3. Conclusion : Santé, changement climatique & changement global

Dans ce chapitre nous avons tenté de montrer les effets les plus évidents du changement climatique sur la santé de l’homme. Deux points sont à souligner. Tout d’abord, la mesure des effets du changement climatique sur la santé ne peut être que très approximative, notamment sur les effets graduels par opposition aux événements extrêmes type canicule (ex. impact sur les maladies vectorielles). Ceci est essentiellement dû au côté « imprévisible » des agents infectieux.

Figure 8. Changement global et impact sur la santé des populations [source : d’après AJ McMichael 2013].

Figure 8. Changement global et impact sur la santé des populations [source : d’après AJ McMichael 2013].

Le changement climatique, déjà complexe dans sa nature, est concomitant à un changement global de nos modes de vie (Figure 8). Ceci rend parfois illusoire certains modèles prévisionnels utilisés afin d’anticiper les situations.

En revanche, voici ce dont nous sommes certains au sujet de l’impact du changement climatique sur la santé [4] :

  • Hausse du nombre de cas annuels de décès ou d’hospitalisations causés par des coups de chaleur, aussi bien dans les pays riches que pauvres ;
  • Extension géographique des maladies infectieuses vectorielles ou de leurs vecteurs (ex. paludisme d’altitude) ;
  • Augmentation des épidémies de choléra sur les régions côtières en lien avec El Niño ;
  • Hausse du prix des denrées alimentaires, notamment dans les pays souffrant de précarité, aboutissant à des privations alimentaires dans les foyers à faible revenu (trappes de pauvreté).

Le changement climatique aura donc des répercussions très négatives sur la santé et les effets du changement global les accentueront. Toutes les populations ressentiront les effets du changement climatique, mais certaines sont plus vulnérables que d’autres, par exemple :

  • Celles qui vivent dans de petits états insulaires, ou dans d’autres régions côtières, dans les mégapoles, dans les régions montagneuses et dans les zones polaires sont particulièrement vulnérables.
  • Les enfants, en particulier ceux qui vivent dans les pays pauvres, sont parmi les plus vulnérables aux risques sanitaires qui vont en résulter et seront plus longtemps exposés à en subir les conséquences.

Les effets sanitaires devraient être aussi plus graves pour les personnes âgées et les sujets présentant des infirmités ou des états pathologiques préexistants.

Selon l’OMS, les zones n’ayant pas de bonnes infrastructures de santé, pour la plupart dans les pays en développement, seront les moins en mesure de se préparer et de faire face à la situation sans assistance.


Références et notes

[1] IPCC. Summary for Policymakers. In: Edenhofer O, R. Pichs-Madruga, Y. Sokona, E. Farahani, S. Kadner, K. Seyboth, A. Adler, I. Baum, S. Brunner, P. Eickemeier, B., Kriemann JS, S. Schlömer, C. von Stechow, T. Zwickel and J.C. Minx editors (2014), Climate Change 2014, Mitigation of Climate Change Contribution of Working Group III to the Fifth Assessment Report (AR5) of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge, United Kingdom and New York, NY, USA, Cambridge University Press

[2] Smith KR et al. (2014) Human Health: Impacts, adaptation, and co-benefits. In Climate change: Impacts, Adaptation, and vulnerability. Part A: Global and Sectoral aspects. Contribution of Working Group II to the 5th assessment Report (AR5) of the Intergovernmental Panel on Climate change. Field CB et al. (eds), Cambridge University Press, UK pp 709-754

[3] Costello A et al. (2009) Managing the health effects of climate change. Lancet 373: 1693-1733

[4] McMichael AJ (2013) Globalization, climate change and Human Health. New Engl J Med 368: 1335-1343

[5] Schär C (2004) The role of increasing temperature variability in European Summer heatwaves. Nature 427: 332-336

[6] Robine JM et al. (2008) Death toll exceeded 70,000 in Europe during the summer of 2003. Les Comptes Rendus/Série Biologies, 331:171–78

[7] Wimberly et al. (2014) Regional variation of climatic influences on West Nile virus Outbreaks in US. Am. J Trop. Med Hyg. 91: 677-684

[8] Mora C et al. (2017) Global risk of deadly heat. Nature Climate Change. doi:10.1038/nclimate3322

[9] Zhang Y, Hansen A, Bi P. (2014) Climate change and vector-borne viral diseases. In Viral infections and global change. Singh SK ed John Wiley & sons Hoboken, New Jersey

[10] Kraemer MU et al. (2015) The global distribution of the arbovirus vectors Aedes aegypti and Ae. albopictus. Elife 4:e08347

[11] Hales S et al. (2002) Potential effect of population and climate changes on global distribution of dengue fever: an empirical model. Lancet 360:830-4

[12] Schaffner F & Mathis A (2014). Dengue and dengue vectors in the WHO European region : past, present, and scenarios for te future. Lancet Infect Dis 14: 1271-1280

[13] Bhatt S et al. (2013) The global distribution and burden of Dengue. Nature 496: 504-507

[14] Harrigan RJ et al. (2014) A continental risk assessment of West Nile Virus under climate change. Global Change Biology 20: 2417-2425

[15] Weaver S (2013) Urbanization and geographic expansion of zoonotic arboviral diseases: mechanisms and potential strategies for prevention. Trends Microbiol. 21(8):360-3.

[16] Paz S. & Semenza J.C. (2016) El Niño and climate change-contributing factors in the dispersal of Zika virus in the Americas? Lancet 387(10020):745

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[18] Lindsay S.W. & Martens W.J. (1998) Malaria in the African highlands: past, present and future. Bull World Health Organ. 76(1):33-45

[19] Pascual M. et al. (2000)  Model relationship between ENSO and cholera in Bangladesh (Int. Center For Diarrhoeal disease Research, Bangladesh) Science, 289(5485):1766-9.

[20] Chrétien J.P. et al. (2015) Global climate anomalies and potential infectious disease risks. Plos Current outbreaks doi:  0.1371/currents.outbreaks.95fbc4a8fb4695e049baabfc2fc8289f

[21] Rodo X et al. (2002) ENSO and cholera: a non stationary link related to climate change? Proc Natl Acad Sci USA 99(20):12901-6.

[22] Chua KB et al. (2002) Anthropogenic deforestation, El Niño and the emergence of Nipah virus in Malaysia. Malays J Pathol. 24(1):15-21.

[23] Food Policy Report n° 21, septembre 2009. Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) Quatrième rapport d’évaluation du GIEC: Changements climatiques 2007 (AR4)

[24] WHO (2014) Quantitative risk assessment of the effects of climate change on selected causes of death, 2030s and 2050s. Geneva: World Health Organization

[25] Wheeler T & von Braun J. (2013) Climate change impacts on global food security. Science 2013;341:508–13

[26] Levy BS & Patz JA (2015) Climate change, Human rights and social justice. Annals Global Health 81, 3: 310-322

[27] Berry H.L., Bowen, K & Hjellstrom T. (2010) Climate change and mental health: a causal pathways framework. Int J Public Health. 55(2):123-32.

[28] Black R, Bennett SR, Thomas SM, Beddington JR (2011) Climate change: Migration as adaptation. Nature 478:447–9.

[29] Burke M et al. (2018). Higher temperatures increase suicide rates in the United States and Mexico. Nature Climate change 8: 723–729

[30] Revich BA & Podolnaya MA (2011) Thawing of permafrost may disturb historic cattle burial grounds in east Siberia. Global Health Action  doi: 10.3402/gha.v4i0.8482. Epub 2011 Nov 21

[31] Parkinson AJ, Evengard B, Semenza JC, et al. (2014) Climate change and infectious diseases in the Arctic: establishment of a circumpolar working group. Int J Circumpolar Health. doi: 10.3402/ijch.v73.25163. e


L’Encyclopédie de l’environnement est publiée par l’Université Grenoble Alpes - www.univ-grenoble-alpes.fr. Cet article d'Emmanuel DROUET (2018), Changement climatique : quels effets sur notre santé ?, Encyclopédie de l’Environnement, est en ligne sur : https://www.encyclopedie-environnement.org/sante/changement-climatique-effets-sante-de-lhomme/. Les articles de l’Encyclopédie de l’environnement sont mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International.

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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 16:02
Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre

Dans la continiuité de la Journée mondiale d'actions locales pour le climat le 8 septembre 2018...

Samedi 13 octobre 2018 : marche pour le climat dans toute la France.

Malgré les dizaines de tribunes, d’appels publiées, le changement de trajectoire nécessaire à une lutte efficace n’a pas encore eu lieu. Nous sommes aujourd’hui au stade où un autre monde est nécessaire.

Après la formidable mobilisation du 8 septembre, une nouvelle marche pour le climat s’annonce à Paris et dans toute la France, le 13 octobre 2018.

Malgré les dizaines de tribunes, d’appels publiées depuis plusieurs décennies pour agir contre le changement climatique, le changement de trajectoire nécessaire à une lutte efficace n’a pas encore eu lieu. Mais l’urgence s’avance : partout dans le monde, les effets de l’évolution du climat se font sentir.

Océans de plastique, phénomènes climatiques extrêmes, épuisement de la biodiversité et des terres arables, fonte des glaciers et des banquises, libération de gaz à effet de serre du fait du réchauffement des steppes, migrations climatiques...

Ces dernières années, le slogan « Un autre monde est possible » a souvent été entendu. Nous sommes aujourd’hui au stade où un autre monde est nécessaire. 
Cet autre monde est à portée de main.

En démissionnant du gouvernement le 28 août dernier, Nicolas Hulot est devenu un lanceur d’alerte. L’alerte a été entendue le 8 septembre, et nous y avons manifesté notre volonté de voir apparaître ce monde neuf, où l’activité humaine ne travaille pas contre l’environnement qui rend son existence possible, mais avec lui.

Ce monde, nombreux·ses sont celles et ceux qui, durant ces dernières décennies, ont contribué à l’imaginer et à le faire avancer. Lors de cette marche qui s’annonce comme une marche des solutions, nous voulons leur donner la parole, afin de commencer à bâtir ce monde pour tous, sans attendre.

Nous appelons ces bâtisseur · ses à venir présenter leurs solutions pour enfin impulser le changement nécessaire dans nos sociétés, pour garder notre planète habitable, préserver notre environnement et sa bio-diversité et répondre immédiatement et sans faux-semblants à l'urgence qui s'avance.

Marche pour le climat à Paris :

  • 13h Ouverture du village des solutions à République, jusqu'à 18h donc même pendant la Marche.
    Village d'ateliers et de stand thématiques où les associations présentent leurs solutions.
    Forum citoyen : et après on fait quoi ? Tous les participants sont invités à venir en discuter.
    Prise de paroles : Rapport du Giec, démographie, système politique… des scientifiques viennent présenter leur constat, Cyril Dion et -M- clôtureront ce moment
  • 14h Départ de la marche à Opéra
  • 16h Arrivée de la marche à République
  • 18h Orchestre debout

------------------------

dimanche 14 octobre à 15h à la Sapinière :

Lire La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes.

  • marche citoyenne pour préserver la biodiversité du bois de Romainville contre l’aménagement de la « Corniche des Forts ».
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7 octobre 2018 7 07 /10 /octobre /2018 09:07

La contestation grandit au sein de l’Office national des forêts. À l’appel d’une large intersyndicale, les agents organisent cet automne une « marche pour la forêt ». L’objectif : défendre ce « bien commun » menacé par des choix productivistes. D'après Alexandra Chaignon le jeudi 4 octobre 2018 pour l’Humanité. Lire aussi « Le Temps des forêts » : l’exploitation de la forêt est entrée dans la démesure et Sylvothérapie : « les bains de forêt » améliorent votre santé.

Marche à Mulhouse vers la forêt de Cerilly, le 26 septembre. Thierry Gachon/Photopqr/L’Alsace/Maxppp

Marche à Mulhouse vers la forêt de Cerilly, le 26 septembre. Thierry Gachon/Photopqr/L’Alsace/Maxppp

 « On vient de traverser la forêt du Doubs. On y trouve encore une grande variété de feuillus gigantesques, avec une véritable biodiversité. » Garde forestier au sein de l’ONF (Office national des forêts) mais aussi secrétaire général du syndicat Snupfen Solidaires, Philippe Berger ne se lasse pas d’évoquer ce « bien commun », « malheureusement » de plus en plus soumis aux lois du marché. C’est pourquoi, depuis le 26 septembre dernier, il participe quotidiennement à la « marche pour la forêt », une initiative portée par le personnel de l’ONF, constitué en une large intersyndicale, avec le soutien d’associations environnementales, pour dénoncer « l’industrialisation de la forêt publique et la privatisation de sa gestion ».

Philippe Berger, lui, est parti de Mulhouse – sachant que trois autres parcours coexistent (au départ de Strasbourg, Perpignan et Valence), pour converger à pied en forêt de Tronçais, dans l’Allier, le 25 octobre, où un grand rassemblement s’y déroulera. « Chaque jour, nous sommes entre 25 et 60 à marcher », constate le syndicaliste, tout en expliquant les origines de cette action. Celle-ci s’inscrit dans une lutte opposant depuis des années les agents à leur direction, sur fond de réforme : saignée des effectifs, dégradation des conditions de travail, instauration de critères de rentabilité. « La marche, c’est le résultat d’une longue exaspération », résume Gilles Quentin, de la CGT forêt.

Un modèle économique intenable

La racine du problème, tous les syndicats la dénoncent, c’est la privatisation de la gestion des forêts. Depuis sa création, en 1964, l’ONF tire l’essentiel de ses revenus de la vente de bois. En 2016, le dernier contrat d’objectifs et de performance pluriannuel prévoit de prélever en 2020 environ 1 million de mètres cubes de bois supplémentaires par rapport à 2014. « Ce mode de financement est bancal : le cours du bois n’ayant cessé de chuter depuis cinquante ans, cela accentue la pression pour toujours couper plus de bois, explique le secrétaire du Snupfen. On se retrouve à remplir des objectifs de coupe commerciale du bois, en contradiction avec la gestion à long terme que nécessite la forêt. Accaparés par les tâches les plus rentables, on est contraint d’en délaisser d’autres, décisives, comme l’entretien des forêts, l’accueil du public ou la surveillance… »

Découpe forestière et sociale

« Protection, biodiversité et accueil du public sont sacrifiés sur l’autel de la rentabilité de court terme. Les forêts sont de plus en plus considérées comme de vulgaires usines à bois à mettre au service de l’industrie », dénonce l’intersyndicale dans un tract. « Le personnel souffre d’une perte de sens », confie Gilles Quentin, évoquant « une période noire qui a abouti à des suicides ». Sans parler du climat social délétère, dénoncé par l’intersyndicale, qui a poussé en septembre 2017 cinq syndicats à démissionner des instances représentatives du personnel de l’ONF. « Le dialogue est rompu avec cette direction, qui va jusqu’à mettre les syndicats au tribunal », illustre la CGT. Sans compter qu’entre 2002 et 2016 un quart des effectifs a été supprimé. « Nous étions 16 000 en 1986. Aujourd’hui, on est à 8 500. On est à l’os. On n’est plus en capacité physique d’assurer la gestion des forêts », estime Philippe Berger. « 226 suppressions sont prévues en 2019. Et 1 600 postes en moins d’ici à 2022, a calculé Gilles Quentin. En outre, lorsqu’il remplace, l’office embauche des salariés de droit privé et non plus des fonctionnaires. Quand les fonctionnaires seront minoritaires, le statut de l’établissement changera. L’objectif, c’est la privatisation de l’établissement. L’ONF a été configuré pour devenir une entreprise privée. »

« Cette pression aboutit à une perte de la biodiversité, alerte également Philippe Berger. Un chêne, c’est 160 à 250 ans. Du coup, les industriels mettent une forte pression pour que l’on reboise plus de résineux, à la croissance rapide. En clair, on demande à la forêt de s’adapter à l’industrie. On est en train d’industrialiser la forêt. Aujourd’hui, on assiste à une fuite en avant de surproduction de bois qui va au-delà de la capacité de la forêt à se renouveler. 

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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 09:08

Le Parlement a adopté mardi 2 octobre la loi Alimentation, censée notamment améliorer le revenu des agriculteurs en relevant le seuil de vente à perte. Cela va surtout augmenter les bénéfices de l'agro-industrie. D'après Bénédicte Alaniou et Séverine Cazes le 2 octobre 2018 pour Le Parisien. Lire aussi L’Agriculture au glyphosate reste en Travert de la gorge des consommateurs et Un rapport parlementaire contre la malbouffe industrielle : « Reprendre le pouvoir sur nos assiettes ».

Les étiquettes risquent de flamber dans les rayons… Mais les agriculteurs en profiteront-ils ? Rien n’est moins sûr. (Illustration) LP/Olivier Lejeune

Les étiquettes risquent de flamber dans les rayons… Mais les agriculteurs en profiteront-ils ? Rien n’est moins sûr. (Illustration) LP/Olivier Lejeune

Michel-Édouard Leclerc qui traite le ministre de l’Agriculture de « politicard de première ». Ledit ministre, Stéphane Travert, qui la veille accusait le président des centres Leclerc de « prendre en otage les consommateurs ».

Alors que la loi Alimentation, censée permettre de mieux rémunérer les agriculteurs et d’alimenter plus sainement les Français, a été définitivement adoptée ce mardi à l’Assemblée nationale, l’une de ses dispositions phare divise : c’est le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte, c’est-à-dire le prix en deçà duquel les commerçants n’ont pas le droit de vendre.

Augmenter ce prix plancher va-t-il, par ricochet, faire augmenter les prix en caisse ? « Pas du tout. Nous demandons que les distributeurs puissent diminuer leurs marges sur les produits agricoles, tout simplement pour mieux rémunérer » les agriculteurs, martèle le ministre de l’Agriculture.

Michel-Édouard Leclerc, qui a même écrit au Premier ministre ce mardi, n’y croit absolument pas. Il a aussi rappelé dans son courrier à Edouard Philippe que la hausse des prix sur les grandes marques n’avait rien à voir avec les revenus des agriculteurs et a demandé au Premier ministre de reporter au minimum l’application de ces hausses après les fêtes de Noël pour ne pas pénaliser les consommateurs. « Cette hausse des prix de 1 % à 10 % touchera de 3 000 à 3 700 articles et portera sur les grands produits d’appel qui ne sont pas des produits agricoles » comme le Coca-Cola, le Nutella, le Nescafé, affirmait-il dans une interview au « Parisien »- « Aujourd’hui en France ». Selon lui, « cet enfumage » va coûter 1 milliard d’euros aux consommateurs.

«C’est une tartufferie !»

L’UFC-Que choisir va encore plus loin. « Le gouvernement a missionné une étude d’impact qui fait état d’une augmentation des prix de 0,7 % à 2 %, indique Alain Bazot, son président. Ce qui, en monnaie sonnante et trébuchante, représente une hausse de 1,7 milliard à 5 milliards d’euros sur deux ans. »

La future flambée des étiquettes ne fait donc aucun doute pour lui. Alors même que « rien dans la loi ne garantit que cela profitera aux agriculteurs », assure-t-il. Il dénonce une forme de « culpabilisation : on dit aux Français payez plus cher, et les agriculteurs vivront mieux. C’est une tartufferie ! ».

L’autre grande association de consommateurs, la CLCV (Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie) reste plus prudente quant à l’impact de la loi sur le porte-monnaie. « On ne sait pas de combien cela fera augmenter les prix car leur mécanisme de fixation est extrêmement complexe », estime François Carlier, délégué général de la CLCV.

Mais si l’objectif était vraiment d’améliorer le sort des agriculteurs en difficultés, il regrette que « la FNSEA ait dès le début écarté l’idée d’une répartition plus équitable des aides européennes de la PAC. C’est ça le gros tabou ! »

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3 octobre 2018 3 03 /10 /octobre /2018 17:00
Amis des coquelicots, agissons ensemble vendredi 5 octobre à 18H30

Le vendredi 5 octobre à 18H30, les signataires de l’Appel se retrouvent devant les mairies de leurs villes et villages. Ça va swinguer, coquelicots à  la boutonnière ! Il y aura des instruments de musique, des chorales, des verres de vin, de champagne et d’orangeade, des cris d’enfants, des sonnettes de vélos, des tambours et des casseroles, des clowns de toute sorte. Juré, on va s’amuser et faire du bruit. N’oubliez pas de prévenir la presse locale, d’enrôler les pêcheurs à la ligne, les mamies du club de scrabble, les pongistes, les pompiers bénévoles, les chefs cuisiniers, étoilés ou non, les amoureux, les fous de musique classique, sans oublier les écorchés vifs. Bien sûr, on se congratulera d’être déjà si nombreux, en se donnant rendez-vous le mois suivant, car tout recommencera 23 fois au total, soit les 24 mois de durée de notre Appel. N’oubliez pas les appareils photos. Plusieurs centaines de rassemblements sont prévus en France. https://nousvoulonsdescoquelicots.org/agir-ensemble/. Lire aussi Nous voulons des coquelicots....

 

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