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C'est dans la colonne de droite tout en bas...

28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 16:17

Le droit de grève est aussi un droit à la révolte.

Face aux plaintes pénales abusives des employeurs, la gauche du Sénat a fait adopter hier la proposition de loi dite « d’amnistie sociale », visant à amnistier les auteurs de délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux. Mais des amendements socialistes en ont exclus les conflits agricoles, éducatifs, sanitaires, environnementaux, ceux autour des droits des migrants. On limite le champ d’application de cette loi pour ne pas encourager le droit à réintégration, restreint l'amnistie des infractions d’atteintes aux biens, et refuse l’amnistie à RESF, aux antinucléaires, aux Résistants à l’Agression Publicitaire... et nommément aux faucheurs d'OGM ! Seuls les syndicalistes et Droit Au Logement s’en sortent. Pas le principe du militantisme social ou environnemental, activité essentielle à une société pluraliste.


Voilà un mauvais signal envoyé par les socialistes à tous les militants et lanceurs d’alerte, à ceux qui bravent la légalité au bénéfice du bien commun.

Surtout à quelques jours d’un autre rendez-vous législatif, sur les rapports employeurs-salariés, où le gouvernement souhaite un vote sans amendements.

Le 6 mars sera examiné en conseil des ministres la loi dite « de sécurisation de l’emploi »,  qui vise à légiférer sur la base de l’accord des partenaires sociaux du 11 janvier. On le sait, cet accord est largement minoritaire parmi les salariés syndiqués, et fait une fois de plus la part belle au patronat sur le dos de la flexibilité des salariés, sans pour autant inclure d’avancée sociale importante.

 

Flexible : qui plie, mais ne rompt pas. Nous nous en souviendrons.

 

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 19:15

Après un été riche en provocations et inquiétudes sur les choix du gouvernement en matière d’énergie et d’écologie, le discours de François Hollande en ouverture de la Conférence environnementale vendredi 14 septembre est plutôt rassurant. Oui, le cap change, et !a transition énergétique est un vrai projet de société qui doit donner plus de souffle à la politique gouvernementale !

Première grande priorité : consommer moins d’énergie grâce à la rénovation thermique d’un million de logements par an, mis aux normes énergétiques. Le doublement des plafonds du Livret A et du Livret développement durable en permettra le financement. Pour le logement privé, le crédit d’impôt développement durable et le prêt à taux zéro seront réservés à des rénovations lourdes. Voilà un levier de croissance en direction des PME auquel on pourrait enfin croire, avec la création de milliers d’emplois non délocalisables et l’annonce ce matin sur France Inter par Cécile Duflot d’un plan de formation aux savoirs faire dans le bâtiment. Outre les économies d’énergie que ces rénovations permettront pour des familles souvent modestes, le bénéfice des tarifs sociaux sur les factures de gaz et d'électricité sera élargi à 4 millions de foyers, soit quatre fois plus qu'aujourd'hui. Quant à la tarification progressive, elle pourrait être applicable au-delà des minimas sociaux, et concerner aussi l’eau si les collectivités locales veulent bien la mettre en place !

Côté énergie, le développement des énergies renouvelables et la réduction du nucléaire à long terme sont réaffirmés, avec une décroissance de 75 à 50% de sa part dans la production électrique à l’horizon 2025, La programmation de la fermeture de la centrale de Fessenheim fin 2016 permettra de préparer la France à son nouveau rôle d’expertise dans le démantèlement des centrales nucléaires ! Certes, ce n’est pas tout le programme écolo, mais c’en est une partie et l’engagement présidentiel est un point d’appui pour mener l’indispensable débat pour un avenir sans nucléaire.

Concernant les hydrocarbures non conventionnels – surtout gaz de schiste en France, mais aussi huiles de schistes présentes dans le bassin parisien, le Président a été clair : « la fracturation hydraulique, seule technique aujourd’hui connue, n’est pas exempte de risques lourds pour la santé et l’environnement ». Sept permis de recherche d’hydrocarbures encore à l’étude (sur les 61 concernant hydrocarbures conventionnels ou non, demandés ou déjà délivrés pour le sous-sol français) seront rejetés. Alors que les techniques alternatives en développement aujourd’hui sont toutes basées sur d’autres fracturations, thermique, « au méthane »… et que les dernières études confirment qu’elles sont provoquent en réplique des tremblements de terre, voilà un moratoire pour 5 ans qui nous satisfait ! La mobilisation continue pour la journée d’action mondiale contre la fracturation hydraulique, le samedi 22 septembre, où un rassemblement est prévu en Seine & Marne, à Tournan-en-Brie à 14h30, parc de Combreux, RER E. Il y aura aussi une action symbolique le même jour à Paris : l'inauguration du premier derrick intra-muros, à 11h30, place du Trocadéro.

La philosophie générale, confirmée par le premier ministre le lendemain, peut se résumer ainsi : taxer moins le travail, et plus les pollutions. Un autre modèle de développement est en marche ! A tel point qu’on a vu Mme Parisot, présidente du MEDEF, monter au créneau contre ces choix, mais aussi – plus étonnant – des leaders de la CGT et du PCF affirmer leur productivisme sans complexe. Nous le savons, produire plus, avec toujours plus de matières premières, plus de machines, conduit à moins de travail humain, Le productivisme tue l’emploi, alors que la transition énergétique indispensable décuplera le nombre d’emplois locaux. Et non délocalisables !

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 10:27

Un travail théorique sans précédent." C'est ainsi que Jacques Archimbaud, un des rédacteurs du texte, qualifie le "projet 2012" que les écologistes ont présenté lors de leur conseil fédéral, samedi 17 décembre.
C'est en effet la première fois que les écologistes se livrent à un exercice programmatique aussi ambitieux. Etoffés sur les questions de société, traditionnellement sources d'intérêt chez les écologistes, les textes précédents accordaient une moindre attention aux problématiques économiques et sociales. Le texte présenté samedi tâche de combler les lacunes sur ces sujets. Europe Ecologie-Les Verts (EELV) achève donc en douceur sa mutation vers un parti écologiste généraliste, comme se plaît à le définir la direction du mouvement.
Pour la première fois, les écologistes se prononcent sur la notion même de politique industrielle, prônant des plans ambitieux pour l'énergie, le bâtiment, la filière du recyclage, celle du ferroviaire, du fluvial et du naval. Ils abordent également le délicat sujet de la dette, affirmant leur spécificité : oui à la réduction, car, dixit le député européen Pascal Canfin, l'économiste du parti, "la dette, qui fait porter les charges sur les générations futures, n'est pas écologique", mais assortie d'un calendrier "crédible".

 

"COMME ROOSEVELT"
EELV réaffirme son attachement à la retraite à 60 ans pour tous ceux qui ont cotisé quarante et un ans. Les revenus supérieurs à 40 000 euros par mois supporteraient un taux marginal supérieur d'impôt sur le revenu de 80 %, "comme l'avait fait Roosevelt après la crise de 1929". Le programme d'EELV prévoit aussi un contrôle accru sur l'activité des banques, et l'obligation pour chaque établissement ouvrant dans le monde un compte à un citoyen français de ledéclarer à l'administration fiscale.

 

Le programme accorde beaucoup d'importance à l'enseignement. Se positionnant délibérément à rebours des interrogations sur les résultats du collège unique, EELV défend l'idée d'une "école fondamentale", avec un rapprochement école primaire-collège, "sans sélection ni orientation précoce". Le programme prévoit aussi un rapprochement entre facultés et grandes écoles, et la disparition à terme des classes préparatoires.

 

DÉSARMEMENT NUCLÉAIRE

Sur l'immigration, les écologistes ont affiné leurs positions : régularisations en continu sur critères pour les étrangers sans papiers et, pour ceux qui sont régularisés, droit de vote à toutes les élections, à condition d'être en France depuis au moins cinq ans. EELV apporte également sa pierre au chapitre de la simplification des structures administratives en réclamant la suppression des conseils généraux.
En dépit des polémiques nées de la proposition, formulée dans l'accord signé en novembre avec les socialistes, de suppression du siège français au conseil de sécurité des Nations unies, au profit de deux sièges européens, les écologistes réaffirment cette idée, lancée par Daniel Cohn-Bendit en 1999.
EELV prône toujours un désarmement nucléaire unilatéral. La réduction, puis la suppression, à terme, de la force aéroportée (Mirage 2000) serait un premier pas dans cette direction.
(d'après Anne-Sophie Mercier pour Le Monde)

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10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 17:26

Elections législatives : scrutin majoritaire à deux tours, donc « sans » proportionnelle, résultat des courses en 1993 (11% des voix au premier tour et 0 député). Presque 20 ans plus tard, le scrutin n’ayant pas changé. Les écologistes ne pourraient être valablement représentés à l'Assemblée nationale sans un accord avec le PS. Actuellement, 4 députés verts y siègent suite à l'accord de 1er tour avec le PS. Or il est important que des députés écologistes puissent organiser la résistance aux divers lobbies tel que celui du nucléaire ou celui de l’industrie agro/chimique par exemple. La façon dont Areva s'est permis d'approcher le candidat PS à la présidentielle en dit long sur leurs habitudes d'influer sur les politiques.

Les écologistes, 20 ans d’âge, n’ont pas de présence ancienne dans des bastions géographiques tels que ceux des partis de la « vieille » gauche ( PS, PRG ou PCF) qui leur permettent de reconduire leurs députés. En l'absence de proportionnelle (comme aux régionales ou aux européennes) un accord électoral est donc nécessaire pour obtenir des élus nationaux. afin de proposer des lois et influer sur la gouvernance et créer une résistance aux lobbys.

La sortie définitive du nucléaire n’est pas dans l’accord !

Si la droite et Sarkozy/Kosciusko-Morizet l’emportent, la poursuite du développement de l’EPR et du MOX sont actés d’avance et seront développés quoi qu’il en coûte, de même que l’arrêt des 25 réacteurs nucléaires (les plus anciens pour ne pas dire obsolètes cf. le rapport de contrôle interne d’EDF ) n’aura pas lieu ! Si la gauche écologiste et socialiste gagne les élections à venir, entre 20 et 30 députés écologistes iront à l’Assemblée, ils formeront un groupe parlementaire et vous pouvez aisément imaginer qu’ils mettront toutes leur ardeur à réduire et transformer de façon réaliste l’industrie nucléaire en industrie des énergies renouvelables et sortir ainsi la France du nucléaire. Le projet écologiste est un projet porteur d'espoir pour l'avenir parce qu'il remet en cause les impasses d'un modèle qui s'épuise et conduit au marasme et à la récession que nous connaissons. Il ouvre la voie à d'autres politiques en matière d'énergie, d'agriculture, d'industrie, de transports. C'est un projet de société qui partage les richesses sur une planète aux ressources limitées. Il mérite un débat au plus haut niveau des institutions de notre pays pour redonner envie aux Françaises et Français et à la population toute entière .

Pour la première fois dans l’histoire de la gauche, cet accord programmatique pour les législatives adopté à 74% par le conseil national des écologistes est un accord de raison permettant d’accéder à la gouvernance à l’Assemblée . De fait le parti socialiste laisse vraiment de la place à son partenaire écologiste : des circonscriptions gagnables, constituent un changement par rapport à l’habitude des soutiens contre des barons de la droite ou de la gauche non socialiste.

Parachutage : exercice de style pratiqué à l’origine par les militaires pour atteindre une cible avancée en ligne ennemie en passant par-dessus et loin des obstacles . Appliqué depuis longtemps par les différents partis de gauche ou droite, plus spécialement par le PS et l’UMP et l’ex-RPR pour caser ou recaser d’anciens ministres ou secrétaires d’état par exemple.

Aujourd'hui 2 circonscriptions sur 21 à Paris auront un candidat écolo soutenu par le PS , une au député sortant Yves Cochet et une pour un ou une candidate de notre choix : Cécile Duflot, conseillère régionale, parachutée en RER sur Paris. Que dire alors des parachutages de Ségolène Royal à la Rochelle ou d' Elisabeth Guigou déplacée dans le 93 ? . Une seule circonscription en 93 pour EELV, Alors il est grand temps de ramener la polémique à plus de réalisme. La gauche socialiste et écologiste doit gagner ensemble les élections législatives de juin 2012. Nous souhaitons évidemment que l'accord soit respecté de chaque côté.



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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 22:01

  Aujourd'hui dimanche 25 septembre, avaient lieu les élections sénatoriales, pour lesquelles ne votent que les élus municipaux et quelques « grands électeurs » choisis par eux, les conseillers généraux (du département), régionaux, les élus nationaux.

En Seine Saint-Denis, pour 6 sièges de sénateurs, Europe Ecologie Les Verts n'avait pas suffisamment d'élus locaux pour présenter seul une liste et gagner un siège. C'est donc sur une liste d'union avec le PS que Aline Archimbaud et Pierre Stoeber figuraient respectivement en 2e et 7e positions. Voici les résultats :

En Seine Saint-Denis, 2074 inscrits, 2054 votants, 2006 bulletins exprimés.

* PS-EELV, 842 voix, 3 élus, tous nouveaux :

Gilbert Roger (maire de Bondy qui laissera sa place à Sylvine Thomassin),

Aline Archimbaud (ici en photo avec notre conseiller général Jean-François Baillon)

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et Claude Dilain, maire de Clichy/Bois qui laissera lui sa place à Olivier Klein.

* Front de Gauche, 512 voix, 1 siège, qui va à la sortante Eliane Assassi.

* UMP, 345 voix, 1 siège, le sortant Philippe Dallier

* Nouveau Centre, 286 voix, 1 siège, le conseiller général-maire du Bourget, Vincent Capo-Canellas.

Heureusement, la liste FN ne fait que 17 voix, et celle faussement Gauche en mouvement, vraisemblablement générée en sous-main par la droite, 4 voix. 

Et au niveau national, avec 2 pour Paris, et 1 pour chacun des départements de la petite couronne,

Europe Ecologie les Verts passe de 4 à 10 sénatrices-teurs ;-)))

Merci à tous nos électeurs !

Et en plus, il semblerait que le Sénat passe à gauche...

De quoi faire voter avant même l'élection présidentielle le droit de vote pour les résidents étrangers !

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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 15:22

Rien de tel que les Journées d'été d'Europe Ecologie Les Verts ! pour regonfler les batteries et finir en beauté un été perturbé tant au niveau social que climatique !

A l'opposé des petites phrases et dérapages divers rapportés avec délectation par nombre de médias, c'est d'abord l'intérêt des débats et la qualité des intervenants, experts, militants ou élus, qui dominent. Courant d'un atelier sur « la réforme de la fiscalité locale » à un forum sur « la coopérative EELV, pour enrichir la démocratie » en passant par les plénières sur les « mondialisations » ou les révolutions arabes, le militant écologiste présent à Clermont-Ferrand passe son temps à choisir et arbitrer. C'est la seule frustration perceptible, celle de ne pouvoir assister à plus d'échanges. Les rapports d'expériences sur le terrain d'élus ou de militants sont un enrichissement précieux, pour tous ceux qui veulent mettre en oeuvre « la transformation écologique de notre société et de ses territoires ».

 

Cette année il y aura eu 2 350 participants à ces Journées d'été, militants EELV ou coopérateurs, voire simples sympathisants. Des dizaines d'ateliers et de forums tous les jours rassemblaient de 15 à 200 personnes, et huit plénières dans un gymnase accueillant 1 000 à 2 000 participants dans des ambiances surchauffées ! L'intérêt portait tant sur les expertises apportées par nos militants ou par les invités de la société civile, que sur les débats animés avec nos partenaires de la gauche.

 

Parmi les moments forts on citera notamment le débat sur le nucléaire (« on arrête quand ?) qui a permis de constater des avancées chez nos alliés potentiels du PS et même du PCF ! Encore un effort, camarades ! Le débat sur « les printemps arabes » a permis d'applaudir des militants acteurs de ces mouvements, mais a aussi révélé des désaccords sur les rythmes possibles dans la démocratisation et certaines tentatives de contenir les aspirations des peuples (au Maroc notamment).

 

Dans l'atelier sur la réforme des collectivités territoriales en 2014, l'ancien député européen Gérard Onesta partage sa réflexion : unifier les 8 élections différentes en France aujourd'hui (commune, intercommunalité, département, région, président, assemblée, sénat, europe !) autour d'un mode de scrutin unique, direct, de liste, proportionnel, à 2 tours, avec un seuil minimal, avec une prime majoritaire limitée au maximum à 25%, et regroupés dans le temps. La circonscription de l'élection devrait être celle du niveau institutionnel correspondant. Enfin le bicamérisme – 2 chambres pour certains niveaux institutionnels – permet de représenter les sensibilités politiques dans la première et les différences territoriales dans la seconde : au national, un Sénat renouvelé par ce système électoral compléterait l'Assemblée nationale, tandis qu'en région, la 2e chambre représentant les intercommunalités remplacerait les départements. Un rêve cohérent...

 

L'atelier sur la transition énergétique animé par Bernard Laponche a confirmé que d'autres solutions que les gaz de schiste existaient pour résoudre la crise énergétique actuelle, tandis qu'un autre atelier a comparé l'efficacité évolutionnelle et sociale d'une taxe carbone, et ceux d'une contribution énergie-climat.

 

Stéphane Gatignon, maire de Sevran, a précisé les contours de la guerre à la drogue qu'il menait tandis que s'affirmait comme un des axes du programme pour 2012 la dépénalisation de la consommation et de l'autoproduction du cannabis, accompagnée d'une vraie politique de réduction des risques.

 

Philippe Mérieu (tête de liste EELV en Région Rhône-Alpes) a prôné la croissance... du partage des biens culturels, et philosophé avec humour sur les rapports entre éducation et culture depuis Malraux, nous proposant de passer du quantitatif (alpha et oméga sarkosien actuel) au symbolique, du beaucoup d'effets, peu de sens au beaucoup de sens et peu d'effets : réinscrire la culture dans ce qui unit, faire des contes ou des théorèmes mathématiques des moyens pour unir les hommes, et non des outils scolaires. A sa suite, Dominique Voynet nous exhortait à ne pas assigner les enfants à leur culture d'origine – faisant écho aux problèmes des séquano-dionysiens d'assignation territoriale au 9-3.

 

La construction de la Coopérative a été un axe majeur de ces journées.

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La première réunion de l'Agora a rassemblé le dernier jour au Gymnase Fleury coopérateurs et adhérents, en présence de Daniel Cohn-Bendit, mais aussi François Dufour, député Europe Ecologie ex-porte-parole de la Confédération Paysanne, et Geneviève Azam, d'Attac.

 

Comment assurer l'autonomie de la coopérative et son ouverture, tout en permettant une construction commune d'un projet de transformation de la société ? Comment permettre de lutter contre l'abstentionnisme et le rejet de la politique par une part croissante de la population ? La coopérative pourra-t- elle nous aider à renouveler le discours et des pratiques politiques si décriées et dont EELV n'est pas exempt ?

 

Les changements institutionnels vers une VIe République ont aussi donné l'occasion d'un débat élargi à lalimitation du cumul des mandats, avec notamment Clémentine Autain (FASE) ou Marylise Lebranchu (PS) : celle-ci a confirmé la perspective socialiste d'un référendum sur ce sujet peu après l'élection présidentielle, incluant un droit de vote des étrangers, une forme de proportionnelle aux élections, voire une réforme du Sénat. Mais le diable étant dans les détails, nous espérons qu'une concertation entre la gauche et les écologistes le précédera si cette voie est privilégiée. Très présents nos eurodéputés ont pu exposer leur travail pour une Europe plus sociale et plus responsable en matière de gouvernance commune, ainsi que de lutte contre la finance internationale.

 

Illustrée entre autres par une présentation des enjeux de la politique municipale menée à Montreuil (et une brochure-bilan de3 ans d'écologie par la preuve), la transformation concrète de nos territoires, par l'action locale et régionale de nos élus, était au centre de nombreux forums et ateliers : plans climat territoriaux, rénovation thermique des bâtiments, mobilité urbaine, gestion des déchets et sortie de l'incinération, place des migrations dans l'économie, revenu universel et emploi, agriculture de proximité, sécurité au quotidien, habitat coopératif, place des jeunes, des femmes, des vieux, santé, réinvention du lien social... rien ou presque ne pouvait échapper à l'écologiste consciencieux, sauf le temps ! Erreur puisqu'un atelier proposait de « reprendre la main sur le temps » et dans un autre les initiateurs du « Pacte civique » s'engagent à « se donner régulièrement des temps de pause pour réfléchir au sens de son action et à l'équilibre de ses responsabilités ». Enfin, Philippe Mérieu nous engageait à faire de l'école un espace de décélération.

Ce récit serait incomplet s’il n’évoquait aussi les moments de convivialité autour du bar ou de délicieuses glaces artisanales, ainsi que les repas au restau universitaire transformé en bio, autour des stands militants ou de la librairie – tenue par notre ami gervaisien Nicolas Bayart des éditions Le Passager clandestin, tous lieux privilégiés d’échanges.

 

Le samedi s'est terminé avec le lancement de la campagne présidentielle d'Europe Ecologie Les Verts dans un Gymnase Fleury bondé :

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Noël Mamère chauffe la salle avant l'arrivée d'Eva Joly.

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Lorsqu'Eva parait - les médias prennent la scène.

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Eva dans la foule ! (de face, à droite de l'image)


 

Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV a annoncé le prochain temps fort de notre campagne présidentielle : " le 11 novembre 2011, tous les verts européens seront là..."  (séquence vidéo)

 

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Cécile Duflot appelle le public à lever une main ouverte, 5 doigts = 5%, puis la deuxième main pour 5 % de plus; Lever les deux mains = 10 % !

 

 

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Eva confirme :" Nous ne participerons pas à un gouvernement qui n'engagerait pas la sortie du nucléaire !"

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Toutes les personnalités d'EELV sont autour d'Eva sur scène (on reconnaît  Denis Baupin, Cécile Duflot, Pascal Durand, Dominique Voynet, Yannick Jadot, Jean-Vincent Placé, Karima Delli...)

 

Allez, ne me dites pas que l'été prochain vous pourriez bouder la prochaine édition des JE ? Après la campagne des Présidentielles lancée à Clermont, autour d'Eva Joly, gageons que nous aurons besoin de toutes les énergies et de beaucoup d' intelligence collective pour mener à bien notre projet de transformation écologique de la société, et d'une joyeuse année de jeux de mots : Eva gagner ! A bientôt...

 

Marie-Geneviève Lentaigne et Pierre Stoeber, compte-rendu impressionniste à 4 mains.

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 10:10

1 - Sur le site de l'association MEMORIAL 98, qui combat contre le racisme, l’antisémitisme et contre tous  les négationnismes (Arménie, Rwanda, Shoah...), a été créée en  janvier 1998, lors du centenaire de l'affaire Dreyfus.

Eva Joly : un triomphe lepéniste ?

«Je pense que cette dame n'a pas une culture très ancienne de la tradition française, de l'histoire française et des valeurs françaises». En une phrase lancée contre Eva Joly, Fillon a basculé dans le camp des dirigeants UMP qui font leurs les campagnes et obsessions du Front National. Il symbolise ainsi la dérive d’une droite à bout de souffle, dont le seul ressort semble être l’escalade xénophobe 

Lors de la précédente présidentielle, en 2007, JM  Le Pen avait systématiquement mis en cause les « 3 grands parents étrangers de Sarkozy ».

 Ainsi, dans une interview au Parisien du 15 Avril  2007, il faisait référence aux origines hongroises du candidat :  "…Je dis à M. Sarkozy qu'il n'a pas ce passé qui constitue la structure de la nation" car un président, " … est en charge d'une incarnation du peuple et de la nation, et le fait d'avoir trois grands-parents étrangers n'est pas ce qui vous qualifie le plus pour cette fonction exceptionnelle".

À la question de savoir pourquoi il prenait autant pour cible Sarkozy, Le Pen répondait dans une autre déclaration : "…Il se trouve que Sarkozy a trois grands-parents étrangers sur quatre. Il peut être Français, ministre et même Premier ministre. Mais la fonction présidentielle a une dimension quasi-religieuse". L’insistance sur les grands-parents et la « dimension religieuse » nous  avait permis de révéler qu’il s’agissait pour le chef du FN d’une référence codée au statut des Juifs  de  Pétain, prévoyant l’exclusion de la vie publique pour ceux qui avaient 3 grands-parents juifs.

 «  LOI portant statut des juifs
Source : Journal officiel, 18 octobre 1940, p. 5323.
Nous, Maréchal de France, chef de l'État français, Le conseil des ministres entendu,
Décrétons :
Article l". - Est regardé comme juif, pour l'application de la présente loi, toute personne issue
de trois grands-parents de race juiveou de deux grands-parents de la même race, si son conjoint lui-même est juif.
Art. 2. - L'accès et l'exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux juifs :
1. Chef de l'État, membre du Gouvernement, conseil d'État, conseil de l'ordre national de la Légion d'honneur, cour de cassation, cour des comptes, corps des mines, corps des ponts et chaussées, inspection générale des finances, cours d'appel, tribunaux de première instance, justices de paix, toutes juridictions d'ordre professionnel et toutes assemblées issues de l'élection..... »  

 Après l’élection de Sarkozy Le Pen avait creusé ce sillon ;  en juin 2007 il s’en était pris à Rachida Dati, alors ministre de la Justice, en ces termes : " question à Mme Dati: est ce que vous avez la nationalité marocaine, ou est-ce que vous avez la nationalité française ? vous devez choisir. Si vous choisissez la nationalité étrangère, vous serez des étrangers, respectés en France, mais selon le statut des étrangers, sans les avantages que moi je crois devoir réserver aux Français… »

 Dès que la candidature d’Eva Joly a été connue, en Juillet 2010, JM Le Pen l’avait ainsi immédiatement attaquée :  "…C'est une question de bon sens et de pudeur, une question de bienséance, on ne se présente pas à la présidence de la République d'un pays avec lequel on n'a pas de lien direct, même pas celui de la naissance" (conférence de presse du 14 juillet 2010)

Marine Le Pen, censée rompre avec l’extrémisme de son père, lui a emboîté le pas. Elle dénonce à son tour E. Joly, en raison de sa double nationalité et lui conteste le droit de se présenter à l'élection présidentielle de 2012. Elle utilise pour cela la rhétorique classique de l’extrême-droite française en déclarant en janvier dernier :

"Quand on est candidat à la présidentielle (...) il faut avoir un lien charnel avec notre pays, avec notre peuple. Je trouve profondément indécent que quelqu'un qui est devenu français à 20 ans, qui a la double nationalité, puisse poser sa candidature... Il faut supprimer la double nationalité"

C’est à ce discours que se rallient Fillon et les autres chefs de l’UMP qui évoquent même « l’anti-France », selon une terminologie issue directement de l’extrême-droite des années 1930. C’est le cri classique du nationalisme français : «  Dehors les métèques ! »

Il y avait déjà avait eu une première salve contre Strauss-Kahn, à l’époque favori des sondages.

Pour le dissuader  de se présenter, les dirigeants UMP se sont montrés prêts à recourir à des attaques fortement teintées d’antisémitisme.

La première offensive est  venue de Christian Jacob, président des députés UMP et proche de Copé en février dernier. Elle faisait référence aux « terroirs » dont DSK serait exclu, selon le modèle des attaques contre Léon Blum et Pierre Mendès-France

 Puis, pour montrer qu’il ne s’agissait pas d’une simple plaisanterie, est ensuite venue l'explication de texte d’un « intellectuel » du gouvernement lors du pèlerinage « chrétien » de Sarkozy au Puy-en-Velay le 3 mars dernier.

L. Wauquiez, alors   ministre des affaires européennes et agrégé d’histoire plongeait carrément dans l’univers des références du poujadisme, puisqu’il s'agissait pour lui des "racines"des uns et des autres ; il déclarait  :"...Son discours (de DSK) est celui d'une mondialisation sans couleur, ni saveur, qui se joue dans des grandes capitales internationales, c'est très loin de nous tout ça... Dominique Strauss-Kahn, c'est Washington… C'est pas la Haute-Loire et c'est pas ces racines-là". C'est le mot "racines" qui livrait la clé du propos, visant à disqualifier celui qui en serait privé, selon le stéréotype historique  du Juif errant, issu directement de l'anti-judaïsme de l'Eglise catholique.

Pourquoi tant de haine? décryptage

Dans le cas d’Eva Joly, il y a une dimension supplémentaire : en tant que juge, elle a osé défier  la compagnie Elf  et les turpitudes financières dans  cette affaire de l’ex-ministre mitterrandiste Roland Dumas qui la poursuit depuis de sa vindicte. Dumas , maintenant compagnon de route du Front national, a auparavant, dans sa fonction de président du Conseil Constitutionnel, rendu de distingués services aux dirigeants de la droite. Il a ainsi fait valider les comptes de campagne d’Edouard Balladur en 1997 malgré les très lourds soupçons qui pesaient et pèsent toujours sur son financement ; Balladur était à l’époque soutenu par Sarkozy, Fillon, Pasqua…

Puis Dumas a fait adopter l’impunité des présidents pendant leur mandat, ce qui a permis à Chirac d’échapper à toute mise en cause judiciaire pendant de longues années.

Pour la droite et l’extrême-droite, Eva Joly est décidément une femme à abattre.
MEMORIAL 98

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2 - Sur Mediapart.fr, le 17 juillet :

En défense d'Eva Joly: leur 14-Juillet et le nôtre

Par Edwy Plenel


Les pertinentes déclarations d'Eva Joly sur le 14-Juillet, qu'il faudrait démilitariser afin de le rendre au peuple, ont provoqué un double tollé. Celui de la droite extrême aujourd'hui au pouvoir qui dévoile, une nouvelle fois, sa dérive xénophobe en criant haro sur l'étrangère. Mais aussi celui de la gauche socialiste qui, avant de s'en solidariser face aux attaques, s'est empressée de critiquer la candidate écologiste caricaturée en naïve irresponsable. Retour sur un moment révélateur.

 

Bientôt, si notre vie publique continue de dévaler la pente à ce rythme, coincée entre une droite égarée qui assume sa xénophobie et une gauche frileuse qui oublie sa propre histoire, il deviendra subversif de chanter Georges Brassens *. Par exemple, « La mauvaise réputation » qui donnait son nom au premier album du chanteur en 1952 et dont la deuxième strophe invite à flemmarder le jour du 14-Juillet, par résistance passive aux automatismes guerriers et aux conformismes nationalistes :

 

Le jour du Quatorze Juillet

Je reste dans mon lit douillet.

La musique qui marche au pas,

Cela ne me regarde pas.

Je ne fais pourtant de tort à personne,

En n'écoutant pas le clairon qui sonne.

Mais les braves gens n'aiment pas que

L'on suive une autre route qu'eux,

Non les braves gens n'aiment pas que

L'on suive une autre route qu'eux,

Tout le monde me montre du doigt

Sauf les manchots, ça va de soi.

 

Murés dans leurs certitudes recuites, indifférents à la vitalité et à la beauté du monde, haineux, peureux ou frileux, ces « braves gens » qui « n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux » sont de retour. Ils sont habités par la peur, peur de l'inédit, peur de l'imprévu, peur du changement. Peur de l'étranger bien sûr, mais aussi des voisins et des gamins, de tout ce qui ne leur ressemble pas, du différent et du dissident.

 

Ces « braves gens »-là n'ont pas de nationalité. Ils sont de partout, témoignant de ces temps où règnent encore la soumission et l'abêtissement. C'est d'ailleurs pourquoi la chanson du libertaire Brassens a fait le tour du monde et des langues. En 1969, elle valut à Paco Ibáñez, qui était cette semaine l'invité des Suds à Arles dont Mediapart est partenaire, d'être interdit de séjour dans l'Espagne du dictateur Franco.

 

Notre France, telle qu'elle est vraiment et telle qu'elle vit réellement, abrite aussi une version en créole de « La mauvaise réputation », bras d'honneur de nos lointains, d'outre-mer et de créolisation, aux mesquineries nationalistes et aux aigreurs racistes. Elle est du formidable Réunionnais Daniel Waro.

 

De Brassens à Waro, en passant par Ibáñez, nous dédions ces manifestes chantés à Eva Joly qui, cette semaine, a bien mérité de la République française, en a défendu l'honneur et la grandeur. Eva Joly, notre compatriote d'origine étrangère, l'une de ces si nombreux Français et Françaises venus d'ailleurs qui, comme ce fut le cas en d'autres époques sombres ou détestables, de la Commune de Paris à la Résistance au nazisme, savent parfois bien mieux ce qu'est vraiment la France que les prétendus Français dits de souche.

 

Nous sommes donc totalement à ses côtés, et allons en détailler les raisons, quitte à partager avec elle le sort promis par les « braves gens » à nos mauvaises réputations :

 

Pas besoin d'être Jérémie,

Pour deviner le sort qui m'est promis,

S'ils trouvent une corde à leur goût,

Ils me la passeront au cou,

Je ne fais pourtant de tort à personne,

En suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome,

Mais les braves gens n'aiment pas que

L'on suive une autre route qu'eux,

Non les braves gens n'aiment pas que

L'on suive une autre route qu'eux,

Tout le monde viendra me voir pendu,

Sauf les aveugles, bien entendu.

 

Rendre le 14-Juillet au peuple

 

Pour le 14-Juillet, les « braves gens » qui nous gouvernent, de François Fillon à Henri Guaino, en passant par Valérie Pécresse (voir ou lire leurs déclarations respectives en cliquant sur leurs noms), en redemandent donc, « de la musique qui marche au pas », du clairon et du flonflon en uniforme, du défilé martial, des chars et des canons, des blindés et des bombes, des engins meurtriers et des chairs à canon. Peu leur importe que la France soit la seule démocratie à pratiquer le jour de sa fête nationale ce genre de réjouissances, réservées tout autour de nous aux seuls pays dictatoriaux ou autoritaires. Peu leur importe donc que nous partagions cette exception avec la Corée dynastique des Kim, la Chine du parti unique, la Russie à peine désoviétisée, le Cuba des frères Castro, les dictatures arabes chancelantes, etc.

 

La France ne pourrait-elle se fêter autrement ? Ne pourrait-elle se reconnaître dans un 14 juillet rendu à ses origines de révolte populaire – la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 – ou de fête républicaine – la Fête de la fédération, le 14 juillet 1790 – plutôt qu'un 14-Juillet confisqué par l'imaginaire le plus pauvre ? Car que signifie, au XXIe siècle, sur le continent dont les déchirements furent à l'origine de deux guerres mondiales, se célébrer comme une nation guerrière sinon exprimer une terrifiante peur du monde et de l'avenir ? N'aurions-nous pas d'autres symboles pour nous rassembler que la guerre et ses professionnels, ses conflits et ses drames, ses armées et ses armes, inséparables, l'oublierait-on malgré l'actualité chroniquée par Mediapart, de leurs marchands corrompus et leurs trafics occultes (lire ici, là et encore là les trois premiers volets de nos révélations sur les documents Takieddine) ?

 

Même nos militaires, qui, aujourd'hui, à force d'être projetés tout autour de la planète dans des conflits qui leur échappent, apprennent plus des autres peuples et des autres cultures que nos pauvres politiques repliés sur leur réduit hexagonal, comprendraient aisément qu'on réinvente la Fête nationale. Une fête qui célébrerait vraiment cette République « démocratique et sociale » que proclament nos textes fondamentaux. Une fête qui ne serait pas cette instrumentalisation des servitudes militaires au service de l'oligarchie régnante, mise en scène de la privatisation de la puissance plutôt que célébration d'une nation fière de ce qui la réunit.

 

Un 14-Juillet qui proclamerait à la face du monde cette République française qui ne fait pas de différence entre ses citoyens d'où qu'ils soient et d'où qu'ils viennent, assurant l'égalité devant la loi de tous « sans distinction d'origine, de race ou de religion », comme le précise le préambule de notre Constitution. Une fête qui défendrait cette République que trahissent les délinquants constitutionnels de l'actuel gouvernement dont le seul projet d'avenir est la chasse à l'étranger, non seulement de l'étranger qui menace d'arriver mais, désormais, de l'étranger parmi nous, du Français « d'origine étrangère » désormais officiellement stigmatisé, du Français « binational » dorénavant montré d'un doigt d'infamie, du Français douteux voué aux gémonies de l'anti-France.

 

Oui, rendre le 14-Juillet au peuple, dans toute sa diversité, de milieux, d'âges et d'origines : Eva Joly n'a rien dit d'autre, et ses propos sont de bon sens. « J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé (militaire) par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent. » Ces simples mots, ces mots simples seraient donc un crime ! Pis, le crime d'une étrangère qui n'aurait qu'à retourner dans sa Norvège natale ! D'une binationale qu'il faudrait d'urgence déchoir de sa nationalité comme le fit le régime de Vichy, à peine installé, pour tous ces mauvais Français qui, dans un sursaut patriotique, avaient su lui dire non, d'emblée, de Charles de Gaulle à Pierre Mendès France.

 

Donc, Eva Joly a d'abord raison sur le fond, proposant autour de ce symbole de la Fête nationale un nouvel imaginaire de la France, d'une France rassemblée et pacifiée, en paix avec le monde et avec elle-même. En ce sens, elle exprime ce que pourrait être notre France, une France relevée de sa déchéance sarkozyste et élevée à la hauteur de sa promesse républicaine : une France qui assume son origine étrangère, une France qui reconnaît son histoire populaire.

 

Notre France est d’origine étrangère

 

Ce n'est pas seulement une provocation pour la pensée, par ces temps de xénophobie officielle et de racisme banalisé, que d'affirmer ceci : la France est d'origine étrangère. Si, à rebours des préjugés idéologiques qui inventent une France imaginaire, immobile et éternelle, l'on veut bien admettre qu'une nation, c'est d'abord une histoire mouvante, celle que tisse son peuple par ses actions dans un espace géographique, alors, oui, notre France est bien d'origine étrangère. Tout simplement, parce qu'elle n'aurait pas été sauvée, après l'effondrement national face au nazisme, sans le secours de peuples étrangers.

 

Car c'est un fait trop peu rappelé : le pari fou du général de Gaulle en 1940, d'incarner la France depuis l'étranger, n'aurait pas réussi sans une force militaire qui lui permit d'installer notre pays à la table des vainqueurs quand la compromission avec l'occupant de la majorité de ses élites l'aurait logiquement placé à celle des vaincus. Or, selon un recensement officiel au 31 juillet 1943, quelle était la composition de ces Forces françaises libres ? Sur l'ensemble des FFL, on comptait alors 66% de soldats coloniaux, 16% de légionnaires pour la plupart étrangers et, selon les termes d'époque qui, hélas, font retour, seulement 18% de « Français de souche ». Indépendamment de la Résistance intérieure où les étrangers, des FTP-MOI (pour « Main-d'œuvre immigrée ») aux Républicains espagnols, étaient déjà en nombre, les troupes militaires qui ont permis cette restauration républicaine dont Charles de Gaulle reste, pour l'histoire, le symbole venaient à plus de 80% des ailleurs coloniaux et des lointains étrangers.

 

« On ne pourra pas oublier que j'ai accueilli tout le monde », confiait le général de Gaulle à André Malraux dans leur conversation crépusculaire dont rendait compte en 1971 Les Chênes qu'on abat..., après que son interlocuteur lui eut rappelé qu'il fut à la tête d'une sorte de « Légion étrangère », oui, étrangère. Tout le monde donc, sans aucune distinction. Face à ceux qui, aujourd'hui, s'en réclament indûment en s'en prétendant les héritiers alors qu'ils en sont les liquidateurs, il faudrait aussi relever le gaullisme. Ce gaullisme des Compagnons de la Libération dont l'ordre, créé le 16 novembre 1940, ne prévoit aucun critère non seulement d'âge, de sexe, de grade, mais aussi d'origine ni même de nationalité. De fait, 15% d'entre eux sont nés hors de métropole, soit dans les anciens territoires coloniaux français, soit à l'étranger, et l'on compte vingt-cinq nationalités parmi ces libérateurs ayant reçu un morceau de la vraie croix gaulliste.

 

La chasse obsessionnelle à l'immigré et à l'étranger n'est pas seulement une négation de l'histoire humaine du peuple français dont la spécificité en Europe est d'avoir été nourri de brassages et de déplacements, de migrations intérieures et d'immigrations extérieures. C'est aussi nier l'histoire politique d'une nation républicaine qui s'est inventée, ressourcée et défendue par le détour du monde, de sa relation au monde, de ses liens avec d'autres peuples, d'autres cultures, d'autres continents.

 

La dérive actuelle qui, pour la première fois depuis les années 1930, fait resurgir une droite extrémisée, faisant de la peur ou de la haine de l'étranger son fonds de commerce marécageux, ne menace pas seulement nos valeurs républicaines. Elle met en péril la France elle-même, parce que celle-ci n'existe pas sans cette imbrication au monde. Incapable de réinventer la France dans un monde postcolonial où la relation ne serait plus de domination, où l'ailleurs ne serait pas donné par la possession, où l'autre serait enfin un égal, ces apprentis sorciers préfèrent tourner le dos au monde.

 

Il ne suffit pas de dénoncer leurs crimes contre la République, ses valeurs et ses principes. Encore faut-il contre-attaquer, assumer sans crainte cet imaginaire supérieur, seul capable d'éteindre leurs incendies et de submerger leurs haines. Ce chemin, c'est celui de la curiosité, de l'envie et du goût du monde, de ses rencontres et de ses retrouvailles, de ses fraternités et de son hospitalité. Nous défendrons donc, comme Eva Joly et comme bien des Français qui savent, par leurs propres itinérances, curiosités personnelles ou déplacements familiaux, ce que leur pays doit au monde, la France de l'étranger.

 

Cette France dont le patriotisme est un internationalisme. Cette France des « Etranges étrangers » que chantait Jacques Prévert et qu'à l'époque de son poème, en 1953, on ne laissait venir « dans la capitale que pour fêter au pas cadencé la prise de la Bastille le quatorze juillet ». Ecoutez donc Prévert :

 

L’histoire populaire de la République

 

Cette France qui assume son origine étrangère est aussi celle qui assume son histoire populaire. L'institution du 14 juillet comme jour de la Fête nationale n'a rien à voir avec une démonstration militaire et tout à voir avec la restauration républicaine. Comme l'a rappelé récemment Antoine Perraud sur Mediapart (lire ici son article), la loi du 6 juillet 1880 ayant pour article unique « La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle » fut méchamment combattue par les conservateurs de l'époque qui ne toléraient pas ce rappel des événements révolutionnaires, d'insurrection et de fondation populaires.

 

Les républicains opportunistes qui venaient tout juste de conquérir l'ensemble des leviers du pouvoir, avec la présidence de Jules Grévy succédant au royaliste Mac-Mahon, ne s'en sortirent qu'en ajoutant à l'évocation de la prise de la Bastille en 1789 celle de la Fête de la fédération. Tenue un an plus tard, le 14 juillet 1790, cette journée-là « n'a coûté ni une goutte de sang ni une larme », soulignera pour apaiser la querelle le rapporteur au Sénat de la loi sur la Fête nationale, érigeant cette date en « symbole de l'union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l'égalité ».

 

Il s'agit donc, dans ce moment de refondation républicaine dont les grandes lois scolaires de 1881-1882 seront l'accélérateur décisif, d'installer durablement la République face aux conservateurs qui ne l'acceptent toujours pas. Rien n'est encore définitivement acquis et le siège des pouvoirs publics n'a quitté Versailles, où il était installé depuis 1871, pour Paris qu'en 1879. Le souvenir de la Commune de Paris, où le peuple ouvrier fut massacré par les Versaillais – 20.000 morts au bas mot et près de 10.000 déportations – qui avaient préféré pactiser avec l'Allemagne par peur de la révolution sociale, imprègne ce débat de 1880 sur le 14 juillet. A tel point que, quatre jours après l'adoption de la loi sur la Fête nationale, le Parlement vote l'amnistie pour les condamnés de la Commune.

 

Les deux faits sont liés : la Fête nationale à la date anniversaire de la prise de la Bastille et la réintégration des Communards proscrits dans la vie publique. Dans l'imagerie qui témoigne de ce premier 14-Juillet, le retour annoncé des Communards est omniprésent, par exemple dans cette lithographie anonyme où Marianne porte un bonnet phrygien, attribut révolutionnaire qui, officiellement, est encore interdit, depuis une circulaire de 1872. Or, en arrière-plan à gauche, on distingue le bateau La Loire qui assure la liaison avec la Nouvelle-Calédonie et, donc, le « retour des absents », c'est-à-dire des communards déportés parmi lesquels l'exceptionnelle Louise Michel.

 

C'est donc bien le peuple que l'on fête, ses conquêtes et ses défaites, ses retrouvailles et ses espérances. Contrairement à ce qu'affirme aujourd'hui l'ignorance officielle, le défilé militaire n'est pas au centre de cette première Fête nationale. Certes, à Paris, est mise en scène la distribution par le pouvoir républicain de ses « nouveaux drapeaux » à l'armée, scène qu'immortalise sur un mode naïf la lithographie ci-dessus. Mais, ici, la symbolique explicite est loin d'une démonstration de force ou de puissance : l'armée est invitée à manifester publiquement sa loyauté au pouvoir civil. Cela allait encore si peu de soi qu'à Angers, par exemple, département conservateur, la revue militaire sera supprimée en raison des réticences de l'armée et que la municipalité républicaine fera imprimer une affiche rappelant ce qui n'était pas tout à fait une évidence : « La République est le gouvernement légal du pays ».

 

De fait, en dehors de l'exception parisienne, le programme officiel de la Fête nationale du 14 juillet 1880 non seulement ne contient aucune référence militaire mais est extrêmement proche de ce 14-Juillet citoyen imaginé par Eva Joly : « Distribution de secours aux indigents. Grands concerts au jardin des Tuileries et au jardin du Luxembourg. Décorations de certaines places... Illuminations, feux d'artifices, fêtes locales, décorations trophées, arcs de triomphe... ». Tel fut le premier 14-Juillet de la République : l'affirmation généreuse du peuple face aux mesquineries des puissants.

 

L'envie démange, dès lors, de faire de nos gouvernants égarés les Versaillais d'aujourd'hui. N'exploitent-ils pas la haine de l'étranger par peur du peuple, comme une manœuvre de diversion et une machine de division ? La circulation incontrôlée des capitaux, la finance sans frontières, les paradis fiscaux, les trafics et les corruptions d'un monde dont l'argent est la seule valeur, rien de tout cela ne les effraie puisqu'ils en sont les gardiens et les profiteurs. En revanche, ce sont les humanités dans leur diversité et leur richesse qui les inquiètent, tout simplement parce qu'elles sont porteuses des espérances populaires. L'étranger qu'ils craignent et redoutent, ce n'est rien d'autre que le peuple.

 

A la veille du 14 juillet 1880, un sénateur, dont l'amnistie pour les Communards fut le dernier combat, l'énonça avec ce lyrisme propre aux grandes espérances. Il se nommait Victor Hugo, et nous lui devons cette affirmation que, sous le 14-Juillet de la République française, « il n'y a plus d'étrangers ». « Messieurs, le 14-Juillet est une fête, déclara Victor Hugo à la tribune du Sénat le 3 juillet 1880 (l'intégralité du discours est sous l'onglet « Prolonger »). Quelle est cette fête ? Cette fête est une fête populaire. Voyez la joie qui rayonne sur tous les visages, écoutez la rumeur qui sort de toutes les bouches. C'est plus qu'une fête populaire, c'est une fête nationale. Regardez ces bannières, entendez ces acclamations. C'est plus qu'une fête nationale, c'est une fête universelle. Constatez sur tous les fronts, anglais, espagnols, italiens, le même enthousiasme ; il n'y a plus d'étrangers. »

 

Pour une gauche n'ayant plus peur d'elle-même

 

Extraordinaire leçon civique que cette querelle du 14-Juillet ! Tandis que la droite ne connaît plus la France, l'oublie et la défigure, une certaine gauche ne se connaît plus elle-même. Avant de voler à son secours face aux attaques xénophobes du pouvoir, plusieurs représentants du Parti socialiste se sont en effet empressés de moquer Eva Joly, sa naïveté et son irresponsabilité supposées. Deux candidates à la primaire socialiste, Martine Aubry et Ségolène Royal, ont commencé par critiquer ses propositions sur une démilitarisation du 14-Juillet, la première en déclarant : « Bien évidemment, ce n'est pas acceptable, ça n'a même pas de sens », la seconde en affirmant que la candidate écologiste était « plus douée pour lutter contre la corruption que pour improviser des déclarations ». Propos redoublés par un éditorial de Laurent Joffrin, sur le site du Nouvel Observateur, traitant Eva Joly de « naïve inconséquente (qui) aurait mieux fait, ce jour-là, d'aller s'occuper de son jardin bio ».

 

On renverra ces leaders socialistes à la démonstration qui précède, tant eux aussi auraient bien besoin d'un ressourcement aux origines de la République, à sa vitalité et à son audace. Mais ce qui frappe dans ces premières réactions, rapidement occultées par l'offensive de la droite, c'est leur morgue de professionnels s'adressant à un amateur : nous, nous savons ce qui est sérieux, ce qui a du sens ; nous, nous n'improvisons pas des déclarations ; nous, nous ne lançons pas d'idées saugrenues. Comme s'il n'y avait pas, dans la réflexion d'Eva Joly, des interrogations légitimes concernant toute la gauche ? Comme si, plus précisément, la corruption au cœur de la République n'était pas sans lien avec cet imaginaire de la puissance identifié aux questions militaires et, donc, aux ventes d'armes dont la France est le quatrième champion mondial ?

 

Sans doute anecdotique, mais néanmoins significatif, cet épisode illustre notre alerte récente à destination d'un Parti socialiste trop sûr de lui, sans audace ni altérité, autre que défensive face à la droite (lire ici notre précédent parti pris). Ce conformisme, dont le calcul politicien et la prudence électorale sont le ressort, n'est décidément pas à la hauteur de l'époque, de ses défis et de ses risques. Il amenuise et éloigne l'horizon d'une gauche de sursaut social et de refondation républicaine, au lieu d'en convoquer toute la tradition, dans sa diversité et sa richesse.

 

De quoi ont-ils peur, à leur tour, pour s'empresser, au détour de cette dispute du 14-Juillet, de condamner sans nuances l'antimilitarisme, en oubliant que ce fut, aussi, l'histoire du mouvement ouvrier ? L'antimilitarisme n'est aucunement la désertion de la chose militaire ou de la défense nationale, mais le refus d'une politique militarisée, dévorée par l'esprit guerrier et détournée de la paix civile. Quand, par exemple, dans les années 1930, Jacques Prévert et le Groupe Octobre composent « Marche ou crève », c'est pour refuser une armée de guerre sociale où le travailleur est dépossédé de son histoire et de ses intérêts.

 

Moi j'suis pêcheur dans l'Finistère

Explique-moi pourquoi je tirerais

Sur un mineur du Pas-de-Calais

Tous les travailleurs sont des frères

Faut pas nous laisser posséder

 

On ne construit pas l'avenir dans l'oubli du passé et, certainement pas, de ce passé plein d'à présent. De Georges Brassens à Jacques Prévert, en passant par Boris Vian, tout un imaginaire poétique et chansonnier nous rappelle ce que fut cette gauche de principe dont, aujourd'hui, nous avons urgemment besoin. Le Boris Vian qui se moquait du défilé – « On n'est pas là pour se faire engueuler » – et de la conscription – « Allons z'enfants » – est aussi l'auteur du « Déserteur », chanson que toutes les jeunesses fréquenteront un jour tant elle est un hymne à la liberté de conscience. Passée de voix en voix de par le monde, chantée aussi bien par Mouloudji, Juliette Gréco, Serge Reggiani que Johnny Hallyday, Renaud, Joan Baez, Peter, Paul and Mary, etc., cette adresse aux puissants de toujours symbolise évidemment la France, celle que louait Victor Hugo, une France qui parle au monde, une France qui vit le monde.

 

Les Boris Vian d'aujourd'hui sont rappeurs, slammeurs ou rockeurs et, comme celui d'hier, sont poursuivis par les autorités et voués aux gémonies. Mais, à la fin, ils finissent toujours par l'emporter contre ces importants qui ne cessent de casser le monde avec leurs marteaux pesants. « Ils cassent le monde » est l'un des poèmes du recueil Je voudrais pas crever, paru en 1962, l'année de la fin de la guerre d'Algérie, trois ans après la disparition de Vian. Nul hasard si, de nos jours, il a été repris en chanson par Jean-Louis Aubert…

 

Ils cassent le monde

En petits morceaux

Ils cassent le monde

A coups de marteau

Mais ça m'est égal

Ça m'est bien égal

Il en reste assez pour moi

Il en reste assez

Il suffit que j'aime…

 

Et si c'était là la vérité de cette querelle du 14-Juillet? Les détracteurs d'Eva Joly ne savent tout simplement plus aimer la France. Telle qu'elle est. Telle qu'elle vit.

Edwy Plenel

      * sur Brassens, voir l'excellente exposition de Joann Sfar, "Brassens ou la liberté", musée de la musique, porte de Pantin, jusqu'au 21 août (ndr)

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 23:55

Mercredi 1er juin, un appel était lancé pour manifester devant le Sénat durant le vote de la « petite loi ».

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Auparavant - nous y étions! - le matin, une action « Attention à la pollution de l'eau de Paris »

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avec coloration des fontaines PlaceSaint-MichelP1090215l

et mise en scène clownesque d'un forage avec fracturation hydraulique,

PlaceSaint-MichelP1090212lrassemblait les militants anti-gaz de schiste, PlaceSaint-MichelP1090210l

bientôt rejoints devant la Fontaine St-Michel par José Bové PlaceSaint-MichelP1090211r

et quelques sénateurs de gauche.

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La manifestation était appelée de 11h à 17h devant le Sénat pendant le vote, place Pierre Dux, tandis qu'à 14h, 5 représentants des collectifs Non au gaz de schiste étaient reçus par les sénateurs. Vers 15h, avec le député Europe Ecologie Les Verts José Bové, DevantleSénatP1090234l

plusieurs sénateurs socialistes dont ceux de la Drôme, Didier Guillaume, DidierGuillaumesénateurDromeP1090228l

 

du Lot, Gérard Miquel, GérardMiquelsénateurduLotP1090230l

le sénateur écologiste Jean Desessart, sortent du Palais Brognard, SénateursP1090219lpour venir affirmer la nécessité d'une lutte en parallèle dans la rue comme dans les institutions, rejoints bientôt par l'euro-députée écologiste Eva Joly.

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photo du Sénat © Jacques Demarthon
La suite dans l'article que Public Sénat y a consacré :
Le Sénat s'est penché à son tour mercredi, après l'Assemblée nationale, sur le texte UMP interdisant la technique de la fracturation hydraulique sur les gaz de schiste mais qui ne satisfait ni les collectifs de citoyens et associations environnementales ni la gauche.
Il n'a finalement pas réussi à achever, en cette veille de jour férié, l'examen du texte qui se déroulait à un rythme d'escargot, et a décidé de suspendre les débats jusqu'à une prochaine date qui sera fixée le 8 juin par la Conférence des présidents du Sénat. La majorité étant minoritaire en nombre dans l'hémicycle, elle a dû recourir sur chaque amendement à une procédure de vote qui lui permet de voter pour les absents mais qui ralentit les débats tandis que l'opposition multipliait les prises de parole.
"Vous cherchez à éteindre la contestation. Vous n'y parviendrez pas", a lancé Nicole Bricq (PS). La proposition de loi du député UMP Christian Jacob, soutenue par le gouvernement, interdit la technique de fracturation hydraulique, accusée de polluer les nappes phréatiques. La version initiale prévoyait une abrogation pure et simple des permis, mais les députés ont finalement décidé que les titulaires des permis auront deux mois pour déclarer la technique utilisée. C'est seulement s'ils recourent à la fracturation hydraulique, ou s'ils ne répondent pas, que les permis seront abrogés.
"Pouvez-vous croire que les sociétés, après avoir obtenu les permis, vont déclarer désormais qu'elles utilisent la technique de fracturation hydraulique ?", s'est indignée Mme Bricq sous les yeux de l'eurodéputé écologiste José Bové présent dans les tribunes du public.

Le sénateur PS de l'Aveyron Alain Fauconnier a brandi la Une du quotidien britannique The Independant évoquant deux séismes dans le nord de l'Angleterre dus, selon lui, à l'utilisation de fracturation hydraulique.
Le président du groupe RDSE (à majorité PRG) Yvon Collin s'est indigné du "manque de concertation" avec les élus. Les élus PS des départements concernés, Didier Guillaume (Drôme), Michel Teston (Ardèche), Alain Fauconnier se sont succédé pour dénoncer "l'opacité", "l'incohérence", la "précipitation" du gouvernement. Ils demandent l'interdiction pure et simple de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste, l'abrogation des permis accordés et une consultation de la population.
La majorité sénatoriale a fermement défendu le texte qu'elle a complété en commission des Loi, sur proposition du sénateur centriste Claude Biwer, par l'autorisation de la fracturation hydraulique "pour des projets à des fins scientifiques" avec enquête publique préalable.
Ladislas Poniatowski (UMP) a évoqué l'importance des gaz de schiste pour l'approvisionnement énergétique de la France jugeant que "la plupart des critiques se fondent sur les excès constatés aux Etats-Unis". Il a estimé "une recherche indispensable" pour "maîtriser les conditions de mise en oeuvre" de la fracturation hydraulique.
"L'exploitation commerciale de ces gaz, en l'état des connaissances, n'est pas possible sans fracturation hydraulique", a renchéri le rapporteur UMP Michel Houel, laissant entendre que cela suspend de facto les activités d'exploration.
En fait, la majorité juge nocive une "utilisation massive de cette technique" mais ouvre la possibilité de projets d'expérimentation. "Sommes-nous certains que nous pourrons nous priver définitivement de cette opportunité, alors que des pays peu suspects de laxisme dans la protection de l'environnement s'y engagent ?" a questionné M. Houel citant l'Allemagne et les pays scandinaves.
Le texte est inscrit en urgence (une lecture par assemblée). La suite du débat aura lieu à une prochaine date qui sera fixée le 8 juin.

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 00:46

         


Communiqué de presse du 15 novembre 2010

Remaniement : mauvaise nouvelle pour l'écologie !


On peut faire beaucoup d'observations sur ce remaniement mais rien qui n'indique le moindre changement de cap en faveur du social ou de l'écologie.

Il s'agit d'un gouvernement resserré sur le plan politique. Les poids lourds de l'UMP (surtout la branche RPR) sont là : Maintien de Fillon, d'Alliot Marie, de Baroin, retour de Juppé...Le centre est pratiquement exclu avec notamment le départ de Borloo, mais c'est sans doute plus le résultat d'une mauvaise gestion des ressources humaines que l'expression d'un choix politique.

On peut noter la fin de l'ouverture, avec le départ attendu mais néanmoins important de Bernard Kouchner. On constate beaucoup beaucoup moins de diversité, et pas grand chose pour la parité homme femme. Donc un gouvernement politiquement resserré à droite pour un Nicolas Sarkozy affaibli. 

Mais les millions de manifestants contre la réforme des retraites et pour plus de justice sociale n'ont évidemment rien à attendre  de ce nouveau gouvernement. Que penser de la nomination de Nathalie Kosciusko-Moriset au ministère de l'écologie ? Il est difficile d'y voir une bonne nouvelle. Non pas que les convictions ou les compétences de la ministre soient en cause. On se souvient de son cri du coeur, en 2008, lorsqu'elle dénonçait un "concours de lâcheté" au sein du gouvernement sur les OGM. On se souvient aussi des excuses publiques formulées illico à la demande du premier ministre. Mais son ministère perd l'énergie qui va à Bercy. Et Nathalie Kosciusko-Moriset  n'est plus ministre d'état comme l'était son prédécesseur. On est loin du vice premier ministre à l'écologie que réclamait Nicolas Hulot en 2007. Il est à craindre que les arbitrages gouvernementaux soient encore plus rarement en faveur de l'écologie.

Jean Louis Roumegas,

Porte-parole



--
Attachée de presse des Verts:
Marjorie Delmond
01 53 19 53 15

Contact:
Jean-Louis Roumégas: 06 62 44 75 50

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