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C'est dans la colonne de droite tout en bas...

29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 09:18

Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) a rejeté à l’unanimité le projet d’ordonnance du gouvernement sur la consultation concernant le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

EELV s’en réjouit. Après la COP 21, la démocratie environnementale vaut mieux que ça : le gouvernement doit revoir sa copie et permettre une véritable expression démocratique.

Cela passe par une information claire et impartiale. L’optimisation de Nantes-Atlantique et la mise en réseau des aéroports du Grand-Ouest doivent être également mises en débat, avec comparaison des coûts de chaque projet et du niveau de service global. Le travail lancé par la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, doit aller à son terme avant tout lancement de référendum.

Le périmètre de consultation est primordial. La perte de biodiversité qu’engendrerait la réalisation du projet ne connaît pas de frontières. Le projet est mené par l’Etat aussi juridiquement c’est toute la population française qui pourrait avoir à se prononcer.
A minima, c’est le périmètre Bretagne – Pays de la Loire qui doit être retenu. Le projet d’aéroport aurait un impact en matière d’aménagement du territoire sur le « Grand Ouest » et les régions Bretagne et des Pays de la Loire contribuent au financement du projet. Les habitants des deux régions doivent être consultés.

Un référendum sur le plus petit périmètre possible avec une question simpliste « pour ou contre » n’est pas respectueux de la démocratie, encore moins des citoyens.

Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-paroles d'Europe Ecologie Les Verts le 25 mars 2016

 

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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 14:24

A vendre, Code du travail...

Supposons que vous soyez au gouvernement, et que vous ayez fabriqué un projet de loi qui se cale sur les exigences du Medef, qui fait reculer à peu près toutes les règles et garanties dans le domaine de l’emploi et du travail, diminue le paiement des heures supplémentaires, facilite les licenciements et limite les indemnités s’ils sont abusifs… ce projet, comment le baptisez-vous ? Réponse : « Loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs ». La langue de bois, quel régal !

Depuis sa première apparition ce projet de loi a connu des aménagements, suite aux protestations multiples. Aménagements bien minces, selon certains (dont nous sommes) ; mieux que rien, selon d’autres. En tout cas il y a de quoi discuter, pour comprendre comment on en est arrivé là, quelles justifications plus ou moins douteuses sont avancées, et aussi à quelles réformes on pourrait penser pour réellement lutter contre le chômage et améliorer le sort des femmes et des hommes au travail.

Quelques questions qu’on peut se poser, entre autres :

  • Le Code du Travail est-il si « lourd » qu’on le dit, et cela empêche-t-il des embauches ?

  • Diminuer les protections attachées au CDI, est-ce une bonne idée pour qu’il y ait davantage de CDI ? Ou bien, va-t-on vers la précarité généralisée, les statuts en miettes, la débrouille individuelle avec Uber comme modèle ?

  • Est-il vrai que les réformes « courageuses » qui sont proposées là ont été appliquées avec succès dans d’autres pays ?

  • Faut-il vraiment augmenter les zigzags sur la durée du travail dans chaque entreprise… ou s’orienter vers une baisse collective de la durée, pour travailler tous ?

  • Le référendum dans l’entreprise, pour décider de baisser les salaires ou réorganiser les horaires, est-ce un progrès pour la démocratie ?

  • Ce qui est présenté comme des avancées (la garantie jeunes, le compte personnel d’activité) est-ce vraiment nouveau, vraiment un progrès ?

A Gauche Autrement (le Pré Saint-Gervais) et Les Lilas Autrement vous invitent à débattre de tout cela, et de bien d’autres questions, mercredi 30 mars avec Sabina Issehnane et Serge Volkoff.

Avec la loi « Travail », où irait-on ? Débattons-en mercredi 30 mars
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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 11:58

Par Jade Lindgaard le 16 mars pour Mediapart https://www.mediapart.fr/journal/france/160316/notre-dame-des-landes-le-referendum-de-valls-attise-les-exasperations

Manuel Valls annonce l’organisation pour le mois de juin d'une consultation limitée au département de la Loire-Atlantique. Mais le gouvernement va devoir bricoler une nouvelle ordonnance en détournant sa propre loi, et alimente les désaccords entre acteurs locaux.

Manuel Valls a créé la surprise en annonçant, mardi matin sur RMC, l’organisation d’un référendum sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes « avant l’été, au mois de juin », et dans le seul département de la Loire-Atlantique « parce que c’est le département qui est le plus concerné par l’impact écologique » et car « l’enquête publique a eu lieu sur le département ». Le premier ministre a ajouté qu'à ses yeux « il faut faire simple. Le département de la Loire-Atlantique est le plus à même de pouvoir se prononcer sur le transfert [de l'aéroport – ndlr] vers Notre-Dame-des-Landes ». 

C’est François Hollande qui le premier avait déclaré, le 11 février, lors du remaniement ministériel et quelques semaines après une importante manifestation à Nantes contre le projet qui avait réuni entre 7 200 et 20 000 participants, souhaiter la tenue d’un référendum « pour savoir ce que veut la population » d’ici octobre.

Depuis, il est apparu que l’annonce présidentielle était impossible à mettre en œuvre en l’état actuel du droit. Depuis 2003, la loi permet d’organiser des référendums locaux à caractère décisionnel. Mais il est juridiquement impossible de demander à des populations locales de prendre des décisions sur des mesures de niveau national. Or la déclaration d’utilité publique de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a été émise par l’État, également signataire du contrat de concession avec Aéroport du Grand Ouest (AGO), la filiale du groupe Vinci qui a remporté l’appel d’offres.

Tous les regards se sont alors tournés vers la loi Macron, qui offre la possibilité à l’État de recourir à des ordonnances pour « réformer les procédures destinées à assurer l'information et la participation du public à l'élaboration de projets » (en son article 106). Cette disposition doit permettre la tenue de consultations des citoyens pour avis sur des dossiers relevant de la compétence de l’État, et à impact environnemental (lignes à grande vitesse, lignes à haute tension, centres commerciaux…). Le problème, c’est que la loi pour la croissance ne prévoit que des situations de « concertation préalable ».

Or l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a fait l’objet de plusieurs décisions administratives, à commencer par sa DUP en 2008. La loi Macron ne le concerne donc pas a priori. Le 16 février, un projet d’ordonnance de « démocratisation du dialogue environnemental » a été adopté par le Conseil national de la transition écologique (CNTE), un organe consultatif réunissant ONG, syndicats, collectivités territoriales et représentants de l’État, sans mention du cas de l’aéroport du Grand Ouest.

Dans ces conditions, quel type de consultation le gouvernement pense-t-il pouvoir organiser d’ici trois mois ? Selon nos informations, il prépare une nouvelle ordonnance afin de créer le cadre juridique qui lui manque. En toute logique, elle devrait s’appuyer sur la loi Macron, puisqu’il ne semble pas possible de faire voter une nouvelle loi ad hoc avant l’été. Mais comment faire pour qu’une ordonnance concerne un projet déjà autorisé, alors que la loi qui la justifie restreint son champ d’application aux projets non encore décidés ?

« Cela supposerait d’interpréter la loi Macron de manière extrêmement large », analyse l’avocat Arnaud Gossement, spécialisé en droit de l’environnement. L’ordonnance pourrait être contestée devant le Conseil d’État. Mais les recours ne sont pas suspensifs, et pourraient ne pas être jugés avant un an, soit bien après la tenue du référendum. « Les ordonnances privent le Parlement d’un débat, ajoute Arnaud Gossement, elles limitent la démocratie. »

S’il choisit cette voie, il suffit au gouvernement de soumettre le projet d’ordonnance au Conseil d’État – dont l’avis est consultatif – et au CNTE - elle est à l'ordre du jour de la séance du 24 mars- , puis d’ouvrir une consultation publique. Dès qu’elle sera publiée au Journal officiel, elle aura un effet en droit, précise Arnaud Gossement. Le Parlement devra in fine la ratifier, mais rien n'empêche de le solliciter après la tenue du référendum. Ce serait peu démocratique, mais parfaitement légal.

Le choix de limiter la consultation aux habitants de Loire-Atlantique fait l’objet de multiples contestations. Pour Ronan Dantec, sénateur EELV, qui prône depuis des mois la solution d’un référendum local : « Six présidents de département avaient demandé à être associés à cette consultation, l'ancien président socialiste de la région avait lui-même défendu le périmètre des deux régions Bretagne – Pays de la Loire. Manuel Valls a donc choisi le périmètre de la Loire-Atlantique au mépris des demandes des élus concernés, le déni démocratique est manifeste. Le périmètre n'étant pas pertinent, le résultat ne le sera guère plus. » À ses yeux : « En annonçant ce matin une consultation en juin, limitée à la Loire-Atlantique, alors que le président de la République a évoqué un projet “vital pour le Grand Ouest”, le premier ministre vient de saborder cette démarche, la seule pourtant probablement à même d'éviter un désastre humain et politique. »

Manifestants contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 9 janvier 2016 (JL).

À la tête du département du Morbihan, François Goulard propose aux conseils départementaux voisins d’organiser leur propre consultation en même temps que le référendum officiel. La Bretagne contribue à hauteur de 25 % des financements du projet d’aéroport. Le syndicat mixte du projet regroupe 22 collectivités territoriales et établissements publics, dont les régions Bretagne et Pays de la Loire, les départements d’Ille-et-Vilaine, Morbihan, Mayenne, et Maine-et-Loire, en plus de la Loire-Atlantique.

« C’est le degré zéro de la démocratie participative ! C’est scandaleux », proteste Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement, ONG à laquelle appartenait Rémi Fraisse, le jeune homme tué par les gendarmes lors d’une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn) en octobre 2014. C’est à la suite de ce drame que l’exécutif avait annoncé une réforme de la démocratie environnementale, qui a débouché sur une commission et un rapport, dont les recommandations sont très partiellement mises en œuvre par les ordonnances de la loi Macron.

Florence Denis-Pasquier, juriste de FNE, pointe une erreur dans le discours de Manuel Valls : les enquêtes publiques ne sont pas restreintes aux riverains. « Tous les citoyens français et même de l’Union européenne ont le droit d’y participer. Il est faux de prétendre qu’elles ne concernent que les voisins des projets étudiés. Or Notre-Dame-des-Landes est un problème au minimum de niveau national. »

Autre problème : la consultation sur l’aéroport pourrait s’entrechoquer avec l’enquête publique que l’État va devoir ouvrir au sujet du schéma de cohérence territoriale sur Nantes et Saint-Nazaire. La France a décidé de présenter ce document d’urbanisme à l’Union européenne pour tenter de se sortir du pré-contentieux initié sur Notre-Dame-des-Landes, comme l’a révélé le Canard enchaîné. Or il doit faire l’objet d’une consultation obligatoire du public. Pour FNE, « la consultation citoyenne risque de fragiliser l’enquête publique sur le SCOT. C’est un tel bricolage que cela peut tourner à la catastrophe démocratique et environnementale ».

Qui pourrait organiser la consultation, si elle avait quand même lieu, malgré ce bricolage juridique ? D’après la loi, l’organisation en reviendrait au ministère compétent. Mais tout le monde sait que la ministre de l’environnement et des transports, Ségolène Royal, n’est pas favorable au projet d’aéroport et sceptique sur la pertinence d’une consultation de ce type. La Commission nationale du débat public (CNDP), opératrice habituelle des débats publics, n’avait pas été saisie du dossier Notre-Dame-des-Landes mardi soir. « Nous n’avons reçu aucune demande du gouvernement au sujet de Notre-Dame-des-Landes », déclare son président, Christian Leyrit.

Conçue pour apaiser les discordes et trouver des voies de sortie pacifiques aux conflits locaux, la démocratie environnementale revue par Manuel Valls attise au contraire l’exaspération des acteurs du dossier. Pendant toute la journée, entre pro et anti-aéroports, les insultes ont fusé sur les réseaux sociaux.

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 17:37

Pour sortir de la crise, il est nécessaire de renouveler les modes de production agricole en privilégiant les biopesticides et les engrais organiques. Prendre un tel virage profiterait d'abord aux agriculteurs

Par Jacques Caplat et Pierre Rabhi

Depuis plusieurs semaines, nous sentons les soubresauts de ce que les médias ont coutume d'appeler une " crise agricole ". Depuis des décennies, nous sommes nombreux à tenter d'alerter l'opinion publique et nos élus sur cet enjeu.

Nous faisons mine de découvrir aujourd'hui que les agriculteurs disparaissent de nos champs, remplacés par la mécanisation et les pesticides. Qu'ils sont bien souvent surendettés et étranglés par des grandes surfaces qui leur imposent des prix de vente parfois en dessous de leurs prix de revient. Qu'un grand nombre d'entre eux travaillent dix-sept heures par jour sans pouvoir décemment vivre du fruit de leur labeur. Qu'une certaine logique d'industrialisation forcée les a conduits à user d'une batterie de produits toxiques (dont ils sont d'ailleurs les premières victimes) qui polluent l'air, l'eau, font disparaître insectes et oiseaux… Que l'utilisation abusive d'engrais de synthèse et la généralisation des monocultures appauvrissent les sols et contribuent grandement au dérèglement climatique. Mais cette situation n'est pas nouvelle et il est devenu plus qu'urgent d'y trouver une issue.

Or, nous connaissons une voie. Capable de régénérer nos écosystèmes, tout en produisant en quantité et en permettant aux paysans de vivre -décemment de leur métier : l'agro-écologie. Mais qu'entendons-nous par ce mot ? Récemment, Nicolas Sarkozy le tournait en dérision, réduisait sa définition à " une expression bizarre, (…) obsession pour la destruction de notre puissance agricole qui serait remplacée par la possibilité donnée aux bobos d'aller faire leurs courses à la ferme dans le cadre des circuits courts ".

Comme toujours, la manipulation politicienne a quelque chose de désespérant. Alors non, l'agroécologie n'a rien de bizarre. Elle ne prône pas la destruction du monde paysan, elle est exactement l'inverse.

Réinvestir les campagnes

L'agroécologie considère que la pratique agricole ne doit pas se cantonner à une technique, mais envisager l'ensemble du milieu dans lequel elle s'inscrit avec une véritable écologie. La pratique agroécologique a le pouvoir de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité (dont les -semences), d'optimiser l'usage de l'eau. Elle est une alternative peu coûteuse et adaptée aux populations les plus démunies en France comme ailleurs.

Par la revalorisation des ressources naturelles et locales, elle libère le paysan de la dépendance des intrants chimiques et des transports générateurs de tant de pollutions et responsables d'une véritable chorégraphie de l'absurde, où des denrées anonymes parcourent chaque jour des milliers de kilomètres ! Enfin, elle permet de produire une alimentation de qualité, garante de bonne santé pour la terre, pour ses habitants et pour ceux à venir. Et de nombreuses études internationales confirment désormais que ses rendements sont largement aussi bons que ceux de l'agriculture chimique.

Faire de l'agroécologie et de la culture biologique un mot d'ordre planétaire ne serait pas un retour en -arrière comme certains le disent et n'en déplaise à M. Chatel qui espère, quant à lui, que le parti Les Républicains soit celui des gaz de schiste, des OGM et des biotechs, comme il l'a affirmé le 14 février lors d'un conseil national.

Utiliser la détresse du monde paysan français comme outil de dénigrement et de clivage est ubuesque et tend à falsifier la réalité.

L'objectif est d'aider les agriculteurs à réinvestir les campagnes, de leur permettre de vivre de leur métier et d'assurer une production aussi importante en qualité qu'en quantité. La logique actuelle réduit chaque jour le nombre de paysans et ne cesse de les étrangler, tout en détruisant l'environnement. Or, cette situation bénéficie essentiellement aux grandes surfaces et aux multinationales de l'agroalimentaire.

Prôner les " circuits courts " (la relation directe entre producteur et consommateur) est le meilleur moyen de court-circuiter cette logique et de redonner le pouvoir aux agriculteurs et aux citoyens. Sans compter que la relocalisation d'une grande partie de notre alimentation permettrait de créer plusieurs centaines de milliers d'emplois.

Aujourd'hui, les Français confirment leur confiance dans une agriculture et une alimentation citoyennes. En effet, 65 % des Français ont consommé régulièrement bio en 2015 (contre 37 % en 2003). Le marché du bio représente 5,5 milliards d'euros (en hausse de 10 % par rapport à 2014) et plus de 1,31 million d'hectares de terres sont cultivées en agriculture biologique en France (plus 17 % par rapport à 2014). L'in-térêt des multinationales et de la grande distribution pour la production bio est bien la preuve de son intérêt économique et de sa santé financière. L'évolution vers le bio doit être soutenue et accompagnée de façon lisible, stable et pérenne, afin d'aider les agriculteurs à massivement changer de pratiques sans retomber dans la dépendance aux diktats spéculatifs du " marché ", fût-il bio.

De nombreux paysans se tournent vers l'agroécologie et donc vers des pratiques respectueuses de leur environnement, de leur santé et de celle de leurs " clients ". Aller acheter ses produits à la ferme n'est pas une lubie mais un acte positif et dynamique : ce peut être le choix de soutenir l'agriculteur de son village par solidarité, de se soucier de transmettre aux générations à venir une terre en meilleur état, de lutter contre l'élevage concentrationnaire qui produit de la souffrance animale et donc des viandes à peine comestibles. Caricaturer ces démarches dans un discours aussi méprisant qu'ignorant est une offense à l'agriculture et aux paysans qui tiennent une place primordiale dans notre organisation humaine.

L'agroécologie est un art de vivre sur notre planète, une alternative qui doit se partager au-delà des cultures et des frontières car elle est la solution pour un humanisme véritable.

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 11:53

Le ministre de l'agriculture incite les députés, dans une lettre, à ne pas voter l'interdiction des néonicotinoïdes

par Audrey Garric, et Martine Valo pour Le Monde le mercredi 16 mars 2016.

C'est un nouveau signe de l'âpre bataille qui se joue, dans les sphères politiques et scientifiques, sur le dossier des pesticides. Du mardi 15 au jeudi 17 mars, l'Assemblée nationale examine en deuxième lecture le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui comporte un article consacré aux néonicotinoïdes. Cette famille d'insecticides est reconnue nocive pour les insectes pollinisateurs et, plus généralement, pour l'environnement et la santé. Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a mis tout son poids dans la balance.

Mais à la différence de la quinzaine d'organisations d'apiculteurs et de défenseurs de la biodiversité qui ont appelé à un rassemblement devant le Palais-Bourbon mardi matin, ce n'est pas pour convaincre les parlementaires d'en finir avec ces " insecticides tueurs d'abeilles ", comme les qualifient les ONG. Au contraire, le ministre s'est adressé aux députés lundi, dans une lettre argumentée, pour les inciter à ne pas se prononcer en faveur d'une interdiction simple et totale. La missive, datée du 11 mars et que Le Monde s'est procurée, s'apparente à un procédé pour le moins inhabituel.

La disposition sur les néonicotinoïdes, qui s'inscrit dans l'article 51 du projet de loi, a connu nombre de tribulations avant d'être finalement réintroduite par la commission du développement durable de l'Assemblée le 9 mars, à l'initiative d'une soixantaine de députés écologistes et socialistes. Le texte indique que l'utilisation de l'ensemble de cette famille d'insecticides sera interdite à partir du 1er janvier 2017, pour tous les usages et toutes les cultures, y compris les semences enrobées avec ces produits.

Neurotoxicité prouvée

C'est peu dire que cette version du texte suscite débats et tensions entre les parlementaires et au sein du gouvernement. Pas moins de 45 amendements ont été déposés depuis une semaine en faveur de la suppression ou de la modification de l'article. Le vote en séance plénière est loin d'être acquis. Si l'Assemblée avait déjà adopté en première lecture, en mars 2015, une interdiction des néonicotinoïdes, l'amendement avait été introduit à la surprise générale, de sorte que tous les députés n'étaient pas présents.

Les sénateurs sont ensuite revenus sur cette mesure, en janvier. Ils lui ont préféré une proposition bien plus floue : ils souhaitaient s'en remettre au ministère de l'agriculture pour déterminer, plus tard, leurs « conditions d'utilisation » en tenant compte des « conséquences sur la production agricole ». Depuis, 224 députés et 64 sénateurs ont rallié l'appel en faveur d'une interdiction totale, déposé en juin 2015 par trois députés socialistes, Delphine Batho, Gérard Bapt et Jean-Paul Chanteguet.

Dans sa lettre de près de quatre pages, Stéphane Le Foll défend longuement sa propre " action volontariste " contre les néonicotinoïdes. Il reconnaît la neurotoxicité, prouvée, des sept molécules de cette catégorie de pesticides qui donnent lieu à la commercialisation d'une centaine de produits aux appellations différentes, largement utilisés dans l'Union européenne (UE). Mais s'empresse de donner des gages : " Je suis favorable à réduire encore le risque d'exposition des colonies [d'abeilles] ", écrit-il.

Pour autant, l'action de son ministère vis-à-vis de ces produits chimiques « ne peut se faire en créant des distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens », assure-t-il. La position des représentants du monde agricole transparaît là jusque dans le vocabulaire employé par le ministre, soucieux de préserver les paysans, particulièrement en cette nouvelle période de crise. Conclusion : la politique française « doit se conduire au bon niveau, au niveau européen ».

En mai 2013, M. Le Foll avait demandé et obtenu une suspension des néonicotinoïdes durant deux ans, le temps que l'UE en évalue à nouveau les effets sur la biodiversité. Mais cette interdiction n'est que très partielle : non seulement elle ne porte que sur trois substances – le thiaméthoxame, la clothianidine et l'imidaclopride –, mais elle ne concerne que certaines cultures. Des céréales d'hiver, des arbres fruitiers, des légumes, de la vigne, des rosiers et plantes d'intérieur continuent à être traités… Il existe bien certaines limites, en fonction des périodes de floraison, seulement les études scientifiques ont désormais montré à quel point les néonicotinoïdes persistent longtemps dans l'environnement. Ils peuvent se retrouver dans les sols, voire dans les fleurs sauvages autour des parcelles cultivées, deux ans après leur première utilisation.

Vis-à-vis de Bruxelles, Paris alterne exigences fortes et manque de soutien sur ce dossier. Stéphane Le Foll continue de demander publiquement à la Commission européenne de faire procéder à des évaluations supplémentaires sur la toxicité de ces substances qui déstabilisent les abeilles, les privant notamment de leurs points de repère.

Secret absolu

Mais contrairement à Ségolène Royal, son homologue à l'environnement, qui veut élargir les restrictions européennes, et à la Commission, qui voudrait elle-même édicter des règles plus sévères pour l'homologation de ces produits, le ministre ne se montre pas pressé de prendre des décisions radicales dans les campagnes françaises tant que les Vingt-Huit ne seront pas prêts à basculer tous ensemble dans l'aprèsnéonicotinoïdes.

En attendant, rien n'est dit des quantités de néonicotinoïdes vendues en France. M. Le Foll indique simplement qu'elles ont baissé de " 3 % à 4 % en moyenne " entre 2011 et 2014.

Quels sont les tonnages ? Qu'en est-il de l'évolution entre 2013 et 2014, une année où l'usage des pesticides a fait un bond inédit de plus de 9 % en France ? Ces données continuent de relever du secret absolu.

Malgré l'échec reconnu du plan Ecophyto, destiné à réduire de 50 % d'ici à 2025 l'utilisation des produits phytosanitaires, Stéphane Le Foll se veut convaincant. « La solution qui consisterait à interdire tous les usages de produits contenant des néonicotinoïdes en France pourrait se traduire, en fait, par un recul dans la politique que mène le gouvernement pour protéger pollinisateurs, domestiques et sauvages », argumente-t-il. Car il faudrait alors avoir recours à « des voies alternatives qui ne présentent aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire ».

La coalition d'apiculteurs et d'ONG qui manifestait devant l'Assemblée nationale s'inscrit en faux contre cet argument issu des rangs de l'agriculture. " Il n'existe pas de famille de pesticides plus toxiques pour les abeilles en exposition chronique que les néonicotinoïdes ", rétorquent en chœur les opposants aux néo-nicotinoïdes.

" Je ne peux pas me résoudre à –reporter l'interdiction des pesticides néonicotinoïdes dont on connaît les effets dévastateurs, abonde la députée écologiste Laurence Abeille (EELV, Val-de-Marne). Le ministre se dit convaincu de la nécessité de transformer l'agriculture ; l'action parlementaire sur ce sujet peut, à mon avis, lui manifester un soutien déterminant pour contrebalancer le poids du lobby de l'agrochimie. "

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 16:56

Un Communiqué de presse de Europe Écologie Les Verts Pays de la Loire et Bretagne, ses parlementaires et l’ensemble des élu-e-s écologistes et citoyens, le 15 mars 2016

Alors que le Président de la République affirme vouloir trouver une sortie de crise, le Premier ministre confirme ce matin les rumeurs de ces derniers jours et annonce l’organisation d’une consultation sur le projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes dans le seul département de la Loire-Atlantique, d’ici fin juin.
Une telle consultation circonscrite à ce département, alors que le projet impacte un périmètre beaucoup plus large, serait tout simplement une mascarade et ne ferait qu’enliser encore plus le dossier.
Par ailleurs, nous rappelons que les recours juridiques sont encore en instance, que la France est sous le coup d’une procédure d’infraction engagée par la Commission européenne, et que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a mandaté une mission pour étudier les alternatives au transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. La consultation ne pouvant se substituer à la justice et à la mission de contrôle de la Commission européenne, l'organiser avant l’aboutissement des procédures en cours serait réellement insensé.

Pour conclure, ni le périmètre ni la date annoncées par le Premier ministre ne garantissent les conditions de sérénité de la consultation. Loin d’une sortie de crise, le chef du Gouvernement joue avec le feu, est-ce avec l’aval du Président de la République ?

 

 

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 12:29

Par Simon Roger le 12 mars 2016 pour Le Monde, http://www.lemonde.fr/cop21/article/2016/03/12/cop21-le-casse-tete-de-la-ratification-de-l-accord-de-paris_4881745_4527432.html#ZyRCW79Dw5HEd23j.99

Devant le conseil de l’environnement de l’Union européenne (UE), le 4 mars à Bruxelles, la présidente de la COP21, Ségolène Royal, a tenté de séduire ses partenaires communautaires : « Pour la France, j’ai engagé la procédure nationale de ratification (…) avec l’objectif d’achever nos procédures cet été. Ce serait un beau symbole que toutes les procédures de ratification soient engagées en mars, pour l’annoncer à New York. » Ce serait aussi un beau cadeau pour Mme Royal, qui pourrait faire la démonstration de la mobilisation de l’UE sur cette question, le 22 avril à New York, jour d’ouverture du registre de signature de l’accord de Paris (pour une durée d’un an) et étape initiale du processus de ratification.

A défaut de « beau symbole », les Vingt-Huit s’orientent plutôt vers un effrayant casse-tête de ratification, un sujet sans doute évoqué par la ministre de l’environnement lors de son déplacement au siège des Nations unies, les 10 et 11 mars. « Depuis le traité de Lisbonne, l’Union européenne peut ratifier des traités, explique l’avocat Matthieu Wemaëre. Mais dans le cas de figure de l’accord de Paris, nous sommes dans un traité mixte, qui relève à la fois de la compétence de l’Union et de celle des États membres. »

En conséquence, l’accord de la COP21 doit être approuvé à la fois par l’UE et pas chacun de ses membres. « Cela passe par une majorité qualifiée au sein du Conseil, ce qui ne sera pas un mince affaire avec des pays comme la Pologne ou comme le Royaume-Uni, qui d’habitude est réceptif aux enjeux climatiques, mais aujourd’hui dans une situation compliquée avec la perspective du « Brexit », fait remarquer le spécialiste du droit de l’environnement. En parallèle, les États membres vont, suivant un délai plus ou moins rapide, engager leur processus national de ratification.

Pas avant fin 2017

Lorsque l’UE et ses États membres auront approuvé l’accord, l’Union et les Vingt-Huit remettront ensemble leurs instruments de ratification, c’est-à-dire les documents officiels de leur approbation, au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Selon les estimations de la Commissions Européenne, ce processus ne devrait pas s’achever avant fin 2017-début 2018. L’entrée en vigueur de l’accord, conditionné par la ratification de 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ne semble donc pas envisageable à court terme. « Des deux critères, celui des 55 % d’émissions est le plus délicat, considère Matthieu Wemaëre. Il a été retenu pour garantir surtout la contribution des deux plus gros émetteurs de la planète, la Chine et les États-Unis [à eux deux, ils totalisent 35 % des émissions mondiales] ».

« Entrer en vigueur ne veut pas dire applicable, précise encore l’avocat à la cour. Les dispositions du texte ne seront applicables qu’en 2020 », en vertu du régime international sur le climat qui fixe la deuxième phase de protocole de Kyoto entre 2012 et 2020. Pour compliquer encore les choses, l’acte de signature n’est pas, partout dans le monde, un préalable à la ratification ! tour à tour, les îles Fidji et l’archipel de Palau ont annoncé en février avoir approuvé par voie parlementaire l’accord de Paris sans attendre la signature de leur pouvoir exécutif. La Constitution de ces deux pays d’Océanie rend possible un tel scénario.

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 10:39
Ségolène Royal avec le ministre de l'environnement ivoirien, Rémi Allah Kouadio, dans le parc naturel du Banco, à Abidjan, le 26 février. SIA KAMBOU / AFP

Ségolène Royal avec le ministre de l'environnement ivoirien, Rémi Allah Kouadio, dans le parc naturel du Banco, à Abidjan, le 26 février. SIA KAMBOU / AFP

Par Simon Roger le 12 mars 2016 pour Le Monde http://powerplantexchange.com/cop21/article/2016/03/12/cop21-le-casse-tete-de-la-ratification-de-l-accord-de-paris_4881745_4527432.html

Laurent Fabius, Christiana Figueres, Ban Ki-Moon et Laurence Tubiana. La « dream team » de l’accord de Paris sur le climat est en pleine déliquescence. Des quatre principaux artisans du texte historique adopté le 12 décembre 2015 pour lutter contre le réchauffement climatique, l’un a quitté l’équipe, deux sont sur le départ et le quatrième pourrait faire de même. L’ex-ministre des affaires étrangères, qui a cédé son fauteuil au Quai d’Orsay pour la tête du Conseil constitutionnel, espérait pouvoir poursuivre sa mission de président de la 21e Conférence des parties (COP21) jusqu’en novembre, à Marrakech, où la France passera le relais au Maroc. Malgré lui, il a été remplacé dans cette fonction par Ségolène Royal, la ministre de l’environnement, également « en charge des relations internationales sur le climat » depuis le remaniement du 11 février.

Christiana Figueres, l’énergique diplomate costaricaine qui dirige depuis six ans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), l’instance de négociation multilatérale sur le climat, a déclaré qu’elle refuserait toute prolongation de son mandat, qui expire en juillet. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, instigateur notamment du sommet sur le climat de septembre 2014, ne pourra briguer un troisième mandat début 2017. La négociatrice en chef française, Laurence Tubiana, parfaite connaisseuse des enjeux et des acteurs du débat, envisage elle aussi un départ. Tentée par le poste de Christiana Figueres, elle devra se décider avant le 26 mars, date limite de dépôt des candidatures. « Il n’est pas facile de savoir quel est le meilleur endroit pour peser et agir sur le dossier climat », explique-t-elle.

Contraints ou volontaires, ces mouvements individuels n’envoient pas un bon signal alors que l’accord de Paris – engageant les 195 pays membres de la CCNUCC à maintenir le réchauffement au-dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels – fête samedi 12 mars ses trois mois d’existence. « Une autre phase s’ouvre avec la mise en œuvre de l’accord, ce n’est pas forcément un mauvais moment pour changer d’équipe », tente de minimiser Janos Pasztor, le conseiller pour le climat de M. Ban. Pour cette nouvelle phase, temps de l’action, François Hollande a décidé de s’en remettre à Ségolène Royal.

Gage de la présidence « active, efficace et dans la continuité » qu’elle entend assurer, la ministre de l’environnement multiplie depuis les réunions à Paris et les déplacements. Fin février, elle a traversé au pas de charge cinq pays africains et du Proche-Orient – Égypte, Éthiopie, Côte d’Ivoire, Guinée et Sénégal – pour y vanter les énergies renouvelables. Thème qu’elle évoquera de nouveau à partir du 13 mars en République démocratique du Congo, au Gabon et au Nigeria. « Fabius devait conduire les 195 États de la Convention-cadre vers un compromis, il a rempli sa mission, estime Seyni Nafo, qui préside le groupe de l’Afrique à la CCNUCC. Maintenant, il faut assurer le service après-vente de l’accord, c’est Royal qui va s’en charger. »

Chantiers balbutiants

« La COP21 a été un succès, mais ça, c’était la partie facile », a ironisé, fin janvier au Forum de Davos, la patronne de la CCNUCC, Mme Figueres. Elle sait que tout ou presque reste à faire pour transformer la feuille de route de Paris en plan d’action crédible, car les engagements actuels des États ne suffisent pas à tenir le cap des 2 °C.

« La première tâche incombant à Ségolène Royal est de mobiliser les chefs d’État et de gouvernement pour la cérémonie de signature de l’accord, programmée le 22 avril à New York », détaille Laurence Tubiana. Mais ce n’est pas tout : « Elle doit aussi avancer sur le processus de mise en œuvre, remettre en marche la machine de négociation et poursuivre l’“agenda de l’action” [qui fédère de nombreux acteurs non étatiques, entreprises ou collectivités territoriales]. » Autant de fronts qui s’ajoutent à une actualité déjà chargée : suivi des lois de transition énergétique et sur la biodiversité, déminage des dossiers de la centrale nucléaire de Fessenheim et du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes…

« L’une de nos craintes est que la présidence française se concentre sur l’agenda de l’action attribué à Ségolène Royal durant la COP21, mais qu’elle n’enregistre aucune avancée notable sur le plan international », pointe Célia Gautier, du Réseau action climat (RAC). La ministre s’en défend : « Un courrier va partir dans les 28 États de l’Union européenne pour mobiliser l’Europe sur le climat, et un autre, cosigné par Ban Ki-Moon, François Hollande et moi-même, sera adressé à tous les pays pour leur rappeler l’importance de s’engager dans le processus d’action. »

La présidente de la COP21 prévoit d’organiser à Paris des consultations informelles des négociateurs du 14 au 16 avril pour préparer la session de Bonn, mi-mai, où seront examinés notamment le mécanisme de transparence et le suivi des engagements nationaux. Elle veut faire de la séance protocolaire du 22 avril une « journée de la Terre » associant la société civile et un point d’étape sur trois grands chantiers ouverts en décembre 2015 mais encore balbutiants : l’alliance solaire internationale du premier ministre indien Narendra Modi ; les investissements du secteur privé dans l’économie « bas carbone » ; l’initiative de 10 milliards d’euros en faveur des énergies renouvelables en Afrique.

« On ne peut pas dire en décembre qu’il faut avancer vers une économie décarbonée et continuer, en janvier, à valider le projet de Notre-Dames-des-Landes. » Pascal Canfin, WWF France

« Le sentiment général des délégués, c’est qu’il faut passer à la vitesse supérieure, a réagi le diplomate malien Seyni Nafo à la sortie de la première rencontre post-COP21, fin février à Tokyo. Le climat est en compétition avec d’autres sujets, la crise de l’économie mondiale, le terrorisme, la Syrie. Il faut à tout prix éviter l’inertie. »

Un autre danger menace la dynamique enclenchée à Paris : la contradiction entre les engagements pris il y a trois mois par la communauté internationale et la réalité des politiques nationales. La France en est une illustration, un pied dans la transition énergétique, un autre dans des projets polluants ou énergivores comme celui de Notre-Dame-des-Landes. « On ne peut pas dire, en décembre, qu’il faut avancer vers une économie décarbonée et continuer, en janvier, de valider ce projet aéroportuaire », estime l’ancien ministre délégué au développement Pascal Canfin, aujourd’hui directeur général du WWF France.

La cacophonie est plus marquante encore à l’échelle européenne. L’UE, à l’origine pendant la COP21 d’une « coalition pour une haute ambition », s’est révélée incapable début mars de relever les objectifs du « paquet climat-énergie » – réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 – devant le refus de pays à l’économie très carbonée, comme la Pologne ou la République tchèque.

Lueur d’espoir

Aux États-Unis, la Cour suprême saisie par 27 États, pour la plupart à majorité républicaine, a suspendu mi-février l’application du « Clean Power Plan », qui impose aux centrales électriques des réductions drastiques de leurs émissions de CO2 à l’horizon 2030. Début mars, le Canada a repoussé de six mois son projet de transition vers une économie sobre en carbone, faute de consensus entre le gouvernement fédéral et les exécutifs provinciaux, dont certains restent attachés à l’exploitation des sables bitumineux.

Jeudi 10 mars, les deux pays ont annoncé en revanche une baisse de 40 à 45 % de leurs émissions de méthane, afin de respecter les engagements pris à Paris. Cette lueur d’espoir a dû réconforter un peu Ségolène Royal, qui arrivait au même moment à New York pour y rencontrer le lendemain Ban Ki-Moon et travailler avec lui sur « le programme de toute l’année et les résultats à obtenir d’ici à novembre ».

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 10:09
Reprenons le mouvement de réduction du temps de travail et instaurons le revenu universel d'existence
Reprenons le mouvement de réduction du temps de travail et instaurons le revenu universel d'existence

La loi El Khomri de réforme du code du travail contient de nombreuses atteintes aux droits des salariés, renverse la « hiérarchie des normes » et ainsi instaure un code, non pas simplifié, mais dangereusement libéralisé. Europe Ecologie-Les Verts appelle à se mobiliser le 9 mars prochain contre la loi travail et inventer l’avenir.

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3 mars 2016 4 03 /03 /mars /2016 11:13

Seules instances où les juges sont aussi ouvriers ou informaticiens, et ont donc une expérience de l’entreprise, les conseils de prud’hommes sont menacés. Après avoir supprimé l’élection des conseillers, M. François Hollande veut désormais plafonner le montant des amendes pour les délits patronaux, réduire les recours, faire payer les plaignants et remplacer les juges par des magistrats professionnels.

par Hélène-Yvonne Meynaud pour le Monde Diplomatique de mars 2016.

Chen Wei - « Some Dust » (De la poussière), 2009 - Leo Xu projects, Shanghaï

En audience de référé — une procédure d’urgence parfois rebaptisée « cour des miracles » —, Mme Fatoumata M. [1] est venue réclamer 452 euros, son dû pour trois mois de travail en tant qu’auxiliaire de vie. Elle est seule, mais elle s’accroche face aux deux juges qui l’écoutent. Son employeur est absent ; il a demandé par courrier le renvoi de l’affaire à une autre date, il est malade… Celui de M. Tewfik Z., présent, lui, assure qu’il lui a payé son salaire de nettoyeur de cuve, mais il n’a aucun document pour le prouver.

En audience de jugement qui suit la tentative de conciliation, voici M. Jean K. Directeur d’une usine rentable grâce à la vente d’un produit de grande qualité et à l’augmentation de la productivité dans un climat social serein, il a pourtant été licencié. Il présente des lettres de soutien de tous les salariés et des syndicats de l’usine, à commencer par la Confédération générale du travail (CGT). Il se voit reprocher de ne pas appliquer un management rigoriste en matière de « dégraissage » du personnel, tel que celui mis en œuvre dans d’autres pays par la multinationale propriétaire de l’usine. S’il gagne et obtient des dédommagements, il n’en est pas moins écarté de son poste et privé d’emploi. Quant à son usine…

Toute personne ou entreprise qui s’estime lésée peut se présenter devant le conseil des prud’hommes, sans payer de droits. Elle peut venir avec ou sans avocat, seule ou avec un salarié de son entreprise, un représentant d’une organisation de salariés ou d’employeurs, son conjoint légal ou de fait. Les cas traités — 187 651 en 2014 — sont majoritairement des licenciements « pour motif personnel », soit pour « faute lourde », soit pour « insuffisance professionnelle ». Le salarié conteste l’appréciation portée sur la qualité de son travail et son licenciement subséquent. L’employeur expose les raisons qui justifient sa décision. Les juges délibèrent en évaluant « la réalité et le sérieux » de la faute ou de l’insuffisance. Le conseil est formé d’un nombre égal de juges (...)

(cf http://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/MEYNAUD/54924 ou en kiosque pour la suite de l'article ;-)

 

Hélène-Yvonne Meynaud, Juge des prud’hommes, sociologue.

Notes : (1) Les plaignants aux prud’hommes ne souhaitent pas donner leur nom, par peur de représailles dans le monde du travail.

(2) Cf. Dominique Lhuilier et Hélène-Yvonne Meynaud (sous la dir. de), « Le travail syndical », Nouvelle Revue de psychosociologie, no 18, Paris, automne 2014.

(3) Rachel Spire, « Agir contre la discrimination syndicale : le droit en pratique », Le Droit ouvrier, no 693, Montreuil, avril 2006.

(4) Laurent Willemez, « Les prud’hommes et la fabrique du droit du travail : contribution à une sociologie des rôles judiciaires » (PDF), Sociologie du travail, no 54, Paris, 2012.

(5) Lire Martine Bulard, « Déluge de bombes sur le code du travail », La valise diplomatique, 19 février 2016.

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